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Dictionnaires généraux
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Mots et concepts
Apeikazein : d’après François Jullien, La mimèsis dégage en effet une vérité, comme on l’apprend d’Aristote : en dissociant la « forme propre » de la matière à laquelle elle est associée dans la nature (ce que le grec nomme précisément apeikazein), le peintre met en évidence la cause formelle de l’objet et l’élève du particulier au général – il fait œuvre d’abstraction et de connaissance. (François Jullien, Cette étrange idée du beau). Pour J. Frère, apeikazein peut se traduire par « former des images ». /// Emmanuelle Hénin dans Ut pictura theatrum donne un exemple de l’utilisation de apeikazein par Platon : « Mais c’est que dans la musique il y a des figures et des modulations, puisque la musique est faite de rythme et d’harmonie, en sorte qu’on peut s’exprimer correctement en dépeignant (apeikazein) un air ou une attitude comme rythmés ou harmonieux… ». /// Camille Laura-Villet donne à son tour une définition de ce terme : Revenons au texte de Platon, à ces premières lignes du Livre VII de la République afin de voir en quoi elles donnent forme au tableau, en même temps qu’elles l’énoncent. Le premier terme à nous mettre sur la voie de ce voir est assez évident : il s’agit de « représente-toi », lequel verbe est associé à « tableau » qui traduit le grec apeikason du verbe apeikazen, formé du préfixe apo– et du verbe eikasen qui vient de la racine eikôn que l’on traduit par image, tableau ou encore reflet dans un miroir. (…) De plus, apeikazein renvoie à l’idée de représentation par l’imagination et plus précisément encore à la notion d’imaginaire. A partir du tableau que tu auras éprouvé, dont tu auras fait l’expérience en toi-même, en d’autres termes, si tu fais l’expérience de ce qui va suivre, si tu parviens à décomposer en toi-même ce que je te livre comme un tout, à entendre les liens qui justifient ce tout de manière à les recomposer en toi-même après les avoir défaits, tu auras accès à ta nature qui est notre nature. Par ton expérience individuelle, tu accéderas au tout de l’être. (Voir un tableau, entendre le monde….page 11). Dans La mesure et l’image dans la République, Makoto Sekimura donne une définition de apeikazein : dans le livre III, la mimèsis est considérée comme assimilatrice et définie comme action de « se faire soi-même l’image (apeikazein heauton) » de quelqu’un (396d) et de « se modeler soi-même sur les types humains (tupoi) et [de] s’y engager » (396d-e). Le mot tupos qu’on trouve fréquemment dans la théorie de l’éducation représente la conformité entre image et modèle. Platon insiste sur l’importance du rôle de la juste mesure entre l’âme et l’objet auquel s’adresse l’action imitatrice.
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eidôlon : Le terme le plus courant pour image, eidôlon [εἴδωλον], a pour racine le verbe signifiant voir, par son infinitif aoriste eidon [εἶδον]. L’eidôlon, c’est ce qu’on voit comme si c’était la chose même, alors qu’il ne s’agit que d’un double : ombres des morts dans l’Hadès (Odyssée, XI, 476), sosie d’Hélène créé par Héra (Euripide, Hélène, 33), effigie ou portrait, qui met sous les yeux les absents, ou enfin ce qui se montre dans un miroir et qui en réalité n’y est pas. Bref, l’eidôlon est du visuel porteur d’illusion, par opposition à l’ eidos ou l’ idea [ἰδέα], de même racine, la forme belle et vraie, qui devient chez Platon “ idée ” (Cratyle, 89b 3). Epicure a choisi le pluriel eidôla pour désigner techniquement les fines enveloppes d’atomes émanées de la surface des objets et qui nous les font voir en pénétrant dans nos yeux (À Hérodote, 46, 9); sorte de doubles voyageurs restant invisibles durant leur trajet, et qui sont à l’origine de l’image mentale ou phantasia, laquelle permet de valider ou non ce qu’on voit (ibid., 50, 2). Le côté de leurre sans consistance d’eidôlon a conféré au terme un sens parfois péjoratif, qui se retrouvera dans l’“ idole ” des Septantes (II Rois, 17, 12) ou les “ idolâtres ” des iconoclastes. (Définition Le Robert) /// Que pourrait bien recouvrir la notion d' »image », si tant est qu’elle soit une entité unique par-dessus les entités nommées auparavant (…), tout en ignorant les données de la vue, ainsi que les multiples objets dont la qualité consiste à être tous visibles, à pouvoir se donner ainsi au regard, à s’étaler sans réserve sous nos yeux. Et c’est en réponse à cette question qu’interviennent en effet les deux définitions asymétriques de l’image, appelée tantôt « idole » (eidôlon) tantôt « icône » (eikôn), dans une inversion systématique de rôles et dans une relation reconnue de réciprocité dans la connaissance selon la troisième définition, intermédiaire, celle d’une réalité propre à l’image, une « réalité de ressemblance », mais dont les modalités restent pour nous encore à définir. L' »idole » est une image a priori autonome. Etymologiquement, eidôlon désigne ce qui se voit et s’intellige en tant que forme, aspect, espèce (species), ce qui vient au regard et à l’esprit sans avoir besoin d’un rapport prédéterminé avec une autre chose existante. Au sens stricte, elle est donc l’objet propre de la vision. (Anca Visiliu : Dire et Voir : la Parole visible du Sophiste, page 203) /// (…) C’est en pensant l’image comme une imitation sur le modèle de la peinture, que Platon peut alors distinguer deux formes de représentation : la copie/eikon, qui est posée explicitement comme figuration de quelque chose, et le simulacre/eidolon qui, lui, se substitue à son référent pour produire une illusion. C’est sur cette distinction que s’opère la critique de l’art : il produit un eidolon, un fantôme, une présence-absence de réel qui agit par magie sur les sens du spectateur puisqu’il lui fait croire que c’est sa propre présence qui est réelle et vraie. La théorie de l’image met donc nécessairement l’accent sur « la relation de l’image et de la chose dont elle est l’image, sur le rapport de ressemblance qui les unit et cependant les distingue ». ( Michel Cardin, Professeur au Lycée de Montgeron)
Bibliographie et sites en relation :
- eidôlon [grec]
- Dire et voir: la parole visible du Sophiste – Anca Vasiliu – Google Livres
- humanas.unifesp.br/filosofia/resumo-curso-anca-vasiliu
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eidos : eïdos, au sens Platonicien (idée-forme), est par extension « essence intelligible », c’est le modèle intelligible des choses, la représentation (…) L’eïdos concerne donc l’essence des choses et devient la quête idéaliste de l’essence. Eïdos devient la vision idéale de l’essence s’exhalant des idées. Ainsi, du concept de l’eïdos naît l’eïdétique, qui devient la science des phénomènes purs. /// Terme grec désignant la silhouette ou la forme. Dans la philosophie de Platon, l’eidoV est l’immuable nature propre à une chose, l’une des formes éternelles et transcendantes appréhendées par la raison humaine (en grec : nouV). Par extension, Husserl a utilisé le terme « eidetique » pour désigner l’appréhension phénoménologique des essences en général. /// Ce qui fait le Nu, c’est d’abord le statut de la » forme « , l’idée que la forme informe, donne forme. C’est l’eidos grec. Être, c’est être avec la forme, » esse cum forma « , comme dit Augustin en reprenant Plotin. Dans le » cercle d’airain « , selon l’exemple d’Aristote, la forme est le cercle, la matière l’airain, et c’est la forme qui constitue, non la matière. Voilà le choix grec : la forme (eidos), la forme-fin, idéale, archétypique, paradigmatique, le modèle. L’enseignement des beaux-arts commence par le Nu. On fait poser un modèle et quand il pose, on oublie qu’il est déshabillé, il existe comme pure forme, comme » en-soi « . Tout a été enlevé, il ne reste plus que ça : l’homme réduit à son essence, l’abstraction, l’Homme en tant que tel, l’homme en soi. Le Nu représente la forme artistique prenant en charge cet en-soi. Adam et Ève, la mythologie, l’allégorie, tout est passé par le nu. (François Jullien)
Bibliographie et sites en relation :
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eikon : grec ancien εἰκών, eikōn (« ressemblance, image, portrait »). /// Dans La mesure et l’image dans la République, Makoto Sekimura donne une définition de eikôn : Comme on le voit dans le Sophiste (235d-236c), Platon privilégie notamment l’image (eikôn) qu’il oppose au simulacre (phantasma). La différence entre image et simulacre trouve son explication dans la notion de mesure. La technique des artistes qui créent des images consiste à reproduire les proportions (summetria) réelles du modèle, tandis que le simulacre est une apparence qui trompe le spectateur en lui faisant prendre une illusion pour la réalité. Dans le livre X, la critique sévère à l’égard des imitateurs concerne plutôt les simulacres produits par ces artistes pour les gens dont l’âme opine contrairement à l’opération de mesure (para ta metra, 603a)./// Le second terme, lui aussi usuel, est celui d’ eikôn [εἰκών], qui vient de *Feikô, ‘être semblable à’. Le sens principal révèle donc un autre aspect de l’image, d’ailleurs lié au premier, et qui est sa similitude avec l’objet. Les emplois classiques sont analogues à ceux d’ eidôlon; mais celui de statue ou de portrait précède celui d’image spéculaire ou de fantôme. Or l’effigie conserve toujours quelque chose de son modèle, bien qu’il se présente des degrés dans la ressemblance. Platon, quand il divise dans le Sophiste l’art de la mimétique, définit l’eikôn comme une reproduction fidèle, qui conserve strictement les proportions et les couleurs de l’original (235d-e). Eikôn évoque donc plutôt le côté positif de l’imitation, celui qui s’en tient à ce qui est, et on comprend que le terme ait donné notre icône et tous ses dérivés. (Le Robert) /// La bonne copie ou « icône », du mot grec ancien eikon qui signifie « image », s’oppose à la mauvaise copie, du grec ancien eidolon qu’on peut traduire par « simulacre « . Quitte à simplifier quelque peu le tableau, nous pouvons affirmer d’entrée de jeu que Platon dénonce l’ « eidolon » et vante l’ « eikon ». Mais nous rencontrons d’emblée un premier paradoxe : pour dénoncer les simulacres, il faut supposer que le réel lui-même est « faux » en un certain sens, qu’il n’est qu’une copie imparfaite de l’original, et non la réalité même. Il nous faudrait donc partager la thèse idéaliste de Platon. (par Philippe Granarolo, Platon et les simulacres) /// Eikôn est l’image qui ne s’expose pas mais se dit, chez Platon, de la réalité que recouvre l’aspect. Le rôle de cette image est de rendre l’être visible dans le reflet de l’apparaissant. Eikôn se dit donc de tout ce que le regard distingue comme réel ou vrai dans la saisie du visible. Il va de soi que cette image ne se montre pas pour elle-même ; elle ne montre que ce qu’elle signifie. Pour les auteurs cappadociens de la fin du IVe siècle, eikôn désigne la possibilité d’une image de Dieu, de l’homme, de toute chose créée. Non trait pour trait, comme un dessin, ni présence de substitut, mais identité différée du réel ou du vrai qui rend vive la relation entre l’objet du regard et le sujet qui découvre l’image en lui-même en considérant tout ce qui lui est donné à voir. Dieu parle visiblement, selon Basile de Césarée. Dès lors, le visible est le lieu de la réciprocité entre présence et signification de l’être, à condition de saisir cette révélation dans l’immanence des actes propres du langage, en préservant ainsi l’absolu de la transcendance. Tout en citant Basile, les Byzantins aboliront la condition linguistique signifiée par eikôn et appelleront icône l’image qui expose le divin sous les traits de l’homme. Depuis, l’audace d’un tel dévoilement n’a de cesse d’attiser la réflexion. (Anca Vasiliu, l’image dans le discours des trois Cappadociens)
Bibliographie et sites en relation :
- Voir l’invisible. Le problème de l’eikon de la philosophie grecque à la théologie chrétienne
- eidôlon [grec]
- iPhilo » Platon et les simulacres
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FORME
Théorie de la forme : La théorie des Formes intelligibles (ou théorie des Idées) est l’hypothèse, formulée par Platon, selon laquelle il existe un seul et unique domaine ontologique formé de principes immuables et universels, indépendants de l’intellect, dont le monde sensible est le reflet. L’expression théorie des Formes n’est pas de Platon, mais est une manière conventionnelle de se référer aux thèses de Platon sur les Formes intelligibles, les Modèles connus par l’intellect. (Wikipedia)
Forme intelligible : Platon nomme forme (traduction contemporaine de εἶδος et quelquefois aussi utilisée pour ἰδέα ( souvent espèce pour les œuvres de Aristote par les scolastiques; plus souvent idée pour Platon)) l’hypothèse de réalitésintelligibles, archétypes ou modèles de toutes choses. Ces formes sont les véritables objets de la définition et de la connaissance, par opposition aux réalités sensibles, objets de l’opinion. De l’échec de l’idée d’une connaissance sensible et des exigences de la connaissance, Platon peut déduire des propriétés de ces formes : elles sont des réalités immatérielles et immuables, demeurant éternellement identiques à elles-mêmes, universelles et intelligibles, seules réellement étant, et indépendantes de la pensée : « Il faut convenir qu’il existe premièrement ce qui reste identique à soi-même en tant qu’Idée, qui ne naît ni ne meurt, ni ne reçoit rien venu d’ailleurs, ni non plus ne se rend nulle part, qui n’est accessible ni à la vue ni à un autre sens et que donc l’intellection a pour rôle d’examiner ; qu’il y a deuxièmement ce qui a même nom et qui est semblable, mais qui est sensible, qui naît, qui est toujours en mouvement, qui surgit en quelque lieu pour en disparaître ensuite et qui est accessible à l’opinion accompagnée de sensation. » (Timée, 51-52) La forme s’oppose ainsi à l’eidôlon, ou simulacre. On peut noter, parmi les principales interprétations de Platon, que pour quelques commentateurs, idéa désigne la réalité ou nature intelligible, quand eîdos désigne la forme de cette réalité, telle qu’on peut la retrouver dans les choses sensibles qui y participent (comme on retrouve la forme du Beau dans les belles choses) ». D’autres estiment que Platon distingue entre trois types d’Idées : la forme immanente (la forme de nature intelligible mais dans les êtres sensibles, par ex. l’élément réel en fonction duquel toutes les abeilles sont des abeilles et se trouvent être, en tant que telles, identiques), la forme séparée (c’est une réalité indépendante du sensible, existant par elle-même et inaccessible aux sens, par ex. : l’Idée de Juste), et le genre logique (par ex. une catégorie). Si connaître, c’est connaître quelque chose qui est, seul ce qui est absolument peut être véritablement connaissable. L’objet de la connaissance réelle ne peut donc être le monde sensible et doit présenter des propriétés différentes du devenir. Ce raisonnement a une double conséquence : d’un point de vue épistémologique, c’est par une réalité seule véritable que l’on connaît et que l’on peut répondre aux questions de Socrate en donnant desdéfinitions : Qu’est-ce que le Beau ? Qu’est-ce que le Courage ? etc. Alors que la plupart des interlocuteurs de Socrate se tournent vers les choses sensibles pour lui fournir une multiplicité d’exemples comme réponses, Socrate réplique qu’aucune de ces choses n’a de propriété par elles-mêmes, mais qu’il faut, pour connaître ces propriétés, rassembler le multiple dans l’unité d’une réalité non sensible de laquelle chaque chose sensible reçoit ses qualités. D’un point de vue ontologique, ces réalités doivent avoir, d’une part, une existence objective, distincte du monde sensible, et, d’autre part, doivent être la cause des qualités dans les choses. Lorsque Socrate demande ce que c’est que le beau, sa question est précisée également de manière à demander par quoi les choses belles sont dites belles, et elles sont belles dans la mesure où l’on trouve en elles la présence d’une réalité non sensible qui seule est définissable et connaissable. Ainsi, contrairement aux choses sensibles dont la réalité est changeante, les formes sont l’unique et vraie réalité. Cette réalité est désignée par Platon en ajoutant des adjectifs (réalité vraie, par exemple) ou par des comparatifs(ce qu’il y a de plus réel), afin de la distinguer de la réalité sensible qui n’est cependant réelle qu’en tant qu’elle possède un certain rapport à la réalité authentique. Ainsi Socrate dit-il : « Car je ne vois rien de plus clair que ceci, c’est que le beau, le bien et toutes les autres choses de même nature dont tu parlais tout à l’heure existent d’une existence aussi réelle que possible. » (Phédon, trad. É. Chambry.) Si les choses sensibles ont quelque réalité, elles doivent la recevoir de ces formes : « Mais si l’on vient me dire que ce qui fait qu’une chose est belle, c’est ou sa brillante couleur, ou sa forme ou quelque autre chose de ce genre, je laisse là toutes ces raisons, qui ne font toutes que me troubler, et je m’en tiens simplement, bonnement et peut-être naïvement à ceci, que rien ne la rend belle que la présence ou la communication de cette beauté en soi ou toute autre voie ou moyen par lequel cette beauté s’y ajoute […]. » (Phédon, trad. É. Chambry.) Les formes sont également immuables, stables et éternelles pour la même raison : « L’égal en soi, le beau en soi, chaque chose en soi, autrement dit l’être réel, admet-il jamais un changement, quel qu’il soit, ou chacune de ces réalités, étant uniforme et existant pour elle-même, est-elle toujours la même et de la même façon et n’admet-elle jamais nulle part en aucune façon aucune altération ? — Elle reste nécessairement, Socrate, répondit Cébès, dans le même état et de la même façon.» (Phédon, trad. É. Chambry.) Elles sont aussi universelles, parce que si le sensible reçoit ses qualités d’elles, alors ces qualités introduisent de la ressemblance entre les choses sensibles, c’est-à-dire que ces qualités sont présentes dans plusieurs choses déterminées par une même forme qui s’apparente alors à une classe. Enfin, les formes sont indépendantes de la pensée : objets du savoir, elles doivent en effet exister hors de nous, sans quoi elle serait subjective, autrement dit relative à un sujet, et changeante selon les affections sensibles de celui-ci, ce qui les rendrait particulière et dépendante de nos opinions. Cette théorie des formes, qui constitue l’essentiel du platonisme, peut donc être résumée à deux notions, celle de forme, qui désigne l’être intelligible, et celle de participation, qui désigne le rapport de l’être intelligible au devenir sensible, rapport par lequel ce dernier est déterminé et est connaissable. (Wikipedia)
la connaissance des formes : Notre connaissance des Formes provient de ce que Platon appelle la réminiscence. Selon Platon, notre âme perd à sa naissance le clair souvenir des Idées. Le « je sais que je ne sais rien » de Socrate est ainsi un « Je sais que j’ai oublié » chez Platon où la connaissance vraie n’existe qu’au niveau des Idées. (Wikipedia)
Bibliographie et sites en relation :
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Gestalt : Mot allemand issu du verbe « gestalten » signifiant « mettre en forme, donner une structure signifiante ». De là vient le sens du mot Gestalt, « forme, structure, configuration » au sens de «prendre forme », « d’organiser », « se construire », « donner une forme à ce qui n’est pas défini, clarifier ». En psychologie, « structure à laquelle sont subordonnées les perceptions ». Pour Piaget la théorie de la Forme ou Gestalt s’est développée dans l’ambiance de la phénoménologie, mais n’a retenu d’elle que la notion d’une interaction fondamentale entre le sujet et l’objet (Le Structuralisme, Paris, P.U.F., 1968, page 47). La psychologie de la Gestalt (dit aussi psychologie de la forme et gestaltisme) née en Allemagne dans les années 60 soutient que l’esprit configure sous l’effet de plusieurs lois les éléments qu’il reçoit de la perception et que le tout est différent que la somme de ses parties. Les processus de la perception et de la représentation mentale traitent les phénomènes comme des formes globales plutôt que comme l’addition ou la juxtaposition d’éléments simples.
Le gestaltisme est considéré comme une forme précoce et l’une des principales sources, avec la linguistique de Saussure, du courant structuraliste. Ils partagent pour l’essentiel les mêmes principes méthodologiques : holisme, intérêt pour les relations entre unités élémentaires, caractère non conscient du modèle théorique. On retrouve ses prémisses chez Gœthe et dans la phénoménologie fondée par Edmund Husserl.
Parmi les lois principales du gestaltisme figurent :
- La loi de la bonne forme : loi principale dont les autres découlent : un ensemble de parties informe (comme des groupements aléatoires de points) tend à être perçu d’abord (automatiquement) comme une forme, cette forme se veut simple, symétrique, stable, en somme une bonne forme.
- La loi de continuité : des points rapprochés tendent à représenter des formes lorsqu’ils sont perçus, nous les percevons d’abord dans une continuité, comme des prolongements les uns par rapport aux autres.
- La loi de la proximité qui fait que l’esprit à tendance à regrouper de manière partielle ou séquentielle des éléments sur le critère de la distance. Nous regroupons les points d’abord les plus proches les uns des autres.
- La loi de similitude qui fait que l’esprit à tendance à réunir les éléments similaires dans une seule entité. Si la distance ne permet pas de regrouper les points, nous nous attacherons ensuite à repérer les plus similaires entre eux pour percevoir une forme.
- La loi de destin commun ou de bonne continuité : des parties en mouvement ayant la même trajectoire sont perçues comme faisant partie de la même forme et tendent à être assemblés, faisant partie d’un modèle.
- La loi de familiarité : on perçoit les formes les plus familières les plus significatives.
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Mimésis : Ce mot est un terme grec signifiant imitation, dont le sens a évolué au cours des siècles. Platon et Aristote emploient le mot pour désigner les arts d’imitation, c’est-à-dire les différentes formes poétiques et la représentation du réel par la littérature. Le concept est d’abord discuté par Platon dans la République. Il sera repris dans un autre sens par Aristote, qui lui donne une valeur positive et le met au cœur de sa conception de la littérature et de l’art. Dans la Poétique, Aristote distinguera deux types de mimèsis : la simple imitation de la nature et la stylisation de celle-ci. Aristote proposera également trois façons d’imiter : comme les choses sont, comme on les dit et comme elles devraient être. L’imitation est à la base des différents arts et notamment de la tragédie, qui est définie comme « l’imitation d’une action noble, conduite jusqu’à sa fin et ayant une certaine étendue ». Suscitant pitié et crainte dans l’esprit du spectateur, la tragédie « accomplit la purgation des émotions de ce genre (catharsis) » (Poétique) – (crédit Wikipedia).
Bibliographie et sites en relation :
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Parousia, français parousie : Ce mot vient du grec ancien παρουσία / parousía qui signifie « présence » (ou encore « arrivée », « venue ») – exemple : « les choses sont belles par la « présence », parousie, de la beauté. » (François Jullien, Cette étrange idée du beau)
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