l’Espadon Epée (Xiphias Gladius) par Linné
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––– Film d’animation « Le vieil homme et la mer » (Hemingway) réalisation Alexandre Petrov –––
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Alexandre Petrov , le vieil homme et la mer – 1999
Le Vieil homme et la mer – Critique de laurent Berry
Fils d’un peintre amateur, spécialiste des portraits des dirigeants soviétiques, Alexandre Petrov est né en 1957 à Prechistoe, près de Yaroslav. Dès l’âge de 12 ans, il se consacre aux études artistiques et entre en 1976 à l’Institut cinématographique de Moscou comme dessinateur pour films d’animation, sous la direction d’Ivan Ivanov. Il fit son premier film d’animation comme directeur artistique en 1981 puis travailla successivement dans des studios artistiques à Erevan en Arménie, Moscou et Sverdlovsk. En 1989, il écrit, dessine, anime et réalise son premier film, La Vache d’après Andreï Platonov, candidat aux Oscars© en 1990.
De retour à Yaroslav en 1992, il ouvre sa propre compagnie cinématographique, Panorama Animation Film Studio. Suivent ainsi Le rêve d’un homme ridicule d’après Dostoïevski en 1992 et La Sirène en 1996, Prix du Jury à Annecy en 1997 et sélectionné aux Oscars© en 1998.
En 1996, il part aussi à Montréal pour dessiner et tourner pendant deux ans et demi, Le Vieil Homme et la Mer, premier film d’animation grand format faisant appel à la technologie IMAX©.
Critique subjective
« Pourquoi utiliser le pinceau : mes doigts sont le chemin le plus court, le plus direct entre mon cœur et l’image que je crée. » Alexandre Petrov
Alexandre Petrov aurait pu dire en parlant de son travail que c’est 24 fois la vérité en peinture / seconde. Il utilise sa technique qui consiste à peindre du bout des doigts depuis 15 ans après avoir délaissé les pinceaux, seulement utilisés pour déposer la peinture sur des plaques de verre rétro-éclairées ou tracer quelques traits.
Le dessinateur et animateur, secondé par son jeune fils Dimitri, a peint du bout des doigts, dans des dégradés de couleurs et camaïeux de bleu, les 29 000 tableaux peints sur verre qui ont été utilisés pour finaliser le film Le vieil homme et la mer, adaption du roman éponyme publié en 1952 par l’écrivain Américain Ernest Hemingway (1899-1961).
Le film alors même qu’il s’agit d’une représentation toute personnelle est criant de vérité.Alexandre Petrov s’est rendu à Cuba, et a visité la maison où Ernest Hemingway a vécu, son restaurant préféré, ainsi que le village du roman. Il y a rencontré Grigorio, un pêcheur de 99 ans, qui fut l’ami de l’écrivain.
En visionnant les autres courts-métrages du réalisateur il est évident que ce voyage a donné le ton du film tant les ambiances et les couleurs sont différentes entre les premiers courts-métrages plus sombres et l’adaptation de l’histoire tropical de Hemingway.
Un tournage classique est déjà un challenge, un film d’animation réclame une grande patience mais cet art d’une picturalité du mouvement à bout de doigt force l’admiration. Les réalisations de Alexandre Petrov relève d’une picturalité prégnante loin de la platitude volumétrique d’autres productions de l’animation.
La technique est d’autant plus pertinente pour le vieil homme et la mer qu’elle retranscrit parfaitement la langueur d’une mer huileuse des caraïbes et la profondeur atmosphérique si particulière que l’on peut trouver sous les tropiques.
L’autre défi a été l’utilisation du format IMAX© (le standard pour les films est 35 mm, mais l’IMAX© est encore plus grand avec ses 70 mm), qui apporte force et énergie à l’image. A la surprise d’Alexandre Petrov, cette technologie lui a permis une prise d’image par image immédiate, plus rapide. Un gain de temps et de créativité. Le film ainsi diffusé prend une dimension toute particulière. Certains films gagnent à être projeter en grand tandis que d’autres sont plus adaptés au petit écran.
Le vieil homme et la mer est un film dont la picturalité gagne à être vu en grand.
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Leonard Baskin, Illustration de l’édition Yiddish du Vieil homme et la mer – 1958.
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Massimo Tricano, illustration du « Domenica del Corriere » qui relate l’éperonnage en septembre 1952 du pêcheur Antonino Arico par un espadon au large de Milazzo dans le Détroit de Messine.
Roberto Kusterle, Fishing companion
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Heriberto Echeverria (Cuba), 9TH Hemingway (deep sea fishing) competition – 1971
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Game Fish, 1988 – Larry Fuente – vu et photographié au Smithsonian American Art Museum à Washington.
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Larry Fuente
Né à Chicago en 1947, réside à Mendocino, Californie
Larry Fuente est un artiste californien qui utilise des produits ordinaires en objets extraordinaires et mystérieux. Il décore les surfaces des automobiles, mannequins, et objets d’ornement des jardins avec un assortiment apparemment illimité de modules de plastique coloré et brillant, boutons, perles, pierres et joyaux décoratifs de vêtements et autres artifices de la production de masse.
Ces œuvres flamboyantes fonctionnent comme des calembours visuels. Dans une réplique de « game fish », un poisson chassé par les adeptes de la pêche sportive, Fuente a utilisé des éléments tels que des dés à jouer, des soldats de plomb, des jetons de poker, des balles de ping-pong, des yoyos, des dominos, des pièces de scrable et de badminton. Une seconde réplique est plus subtile : le poisson est muni de mains qui tiennent une pointe, sorte de harpon porteur de sorts. Ce poisson est « armé » pour se retourner contre son prédateur.
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