–––– L’espace montagnard au Moyen Âge : un monde hostile à l’homme ––––––––––––––––––––––
Au Moyen Âge l’espace montagnard est appréhendé de deux manières différentes et opposées :
La première manière, positive, relève du symbolisme religieux et est nourrie par les Saintes Ecritures. Elle est héritière de la mythologie et des textes antiques pour lesquels la montagne, dans son essence, est proche des cieux Incorruptibles et est considérée pour cette raison comme le « sommet du monde », expression de pureté et siège du Paradis terrestre.
A cette vision de la montagne se rattachent les montagnes mythiques connues à cette époque telles que le Caucase avec le mont Arara (où repose l’Arche de Noé…), le mont Sinaï, le mont Athos, le mont Olympe, le pic d’Adam à Ceylan, proche du Paradis terrestre (75 km…) où les Arabes situaient la chute d’Adam, l’Etna (associé à l’Enfer).
D’autres montagnes avaient la réputation d’abriter à leur sommet des merveilles. C’est ainsi que dans les Alpes, on voyait flotter au sommet du mont Aiguille, jugé inaccessible, des draps blancs selon l’usage des lavandières, au mont Ventoux, la Baume de la Mène, une grotte de la face nord, était une porte ouverte sur le monde infernal d’où l’on pouvait observer les démons, que dans les Pyrénées le mont Canigou était censé abriter des sorcières et des fées, qu’au pays de Galles le Snowdon était réputé être le siège de manifestations extraordinaires et qu’au début du XIIIe siècle la Topographia hibernica de Giraud de Cambrie décrit son sommet comme comportant un lac possédant une île flottante et des poissons à œil unique…
Voici comment le mont Olympe en Grèce est décrit au XIVe siècle par Jean de Mandeville, médecin et explorateur, auteur du Livre des merveilles du monde :
« Au sommet l’air est si pur qu’il n’y court aucun vent , ce pourquoi ni oiseau ni bête n’y pourraient vivre car l’air y est trop sec. Et on dit que les philosophes jadis y montèrent, tenant en mains une éponge humide pour avoir de l’air moite, sans quoi ils n’auraient pu respirer et auraient défailli à cause de l’air trop sec. Et sur le sommet ils écrivirent avec leurs doigts des lettres sur le sable, et remontant un an plus tard ils trouvèrent les mêmes lettres telles qu’ils les avaient écrites, sans être en rien corrompues ou défigurées. Par quoi il apparaît bien que les montagnes montent jusqu’au pur air. »
Gervais de Tilbury, quant à lui, décrit ainsi le Canigou :
A son sommet, il y a un lac aux eaux très noires et au fond insondable : il s’y trouve, rapporte-t-on, une demeure des démons, aussi vaste qu’un palais, à la porte close; mais la demeure et les démons eux-mêmes restent inconnus et invisibles au commun des gens. Si l’on jette une pierre ou quelque chose pesante dans le lac, une tempête éclate aussitôt, comme si les démons étaient courroucés. »
Dans l’un de ses essais, en 1442, l’écrivain satirique Antoine de la Salle décrit le Paradis terrestre au sommet d’une montagne. Il faut savoir qu’au Moyen Âge, le Paradis terrestre, à la différence du Paradis céleste, était imaginé sur Terre, en un endroit inaccessible au commun des mortels.
Maintenant, nous allons parler du Paradis terrestre, qui est la tête du corps formé par toute la terre, après avoir parlé des trois parties du monde. Ce Paradis est situé dans les contrées de l’Orient, c’est-à-dire tout au bout et à l’extrémité de l’Asie ; il est d’une hauteur extrême, comme rempli des quatre éléments des sept planètes et des douze signes, qui règnent tous en lui dans leur meilleure harmonie.
C’est dans ce Paradis que furent créés et formés nos premiers parents, Adam et Ève, de la main de notre vrai Dieu, notre Créateur. Mais dès qu’ils succombèrent au péché de désobéissance, ils furent sur-le-champ chassés de ce Paradis que Dieu avait consacré. Dans ce Paradis vivent Enoch et Elie, et ils y vivront jusqu’à la destruction de l’Antéchrist.
C’est là que se trouve l’Arbre de vie, et de son pied sortent quatre ruisseaux ; l’un s’appelle le Pison (Gange/Indus), l’autre le Guion (le Nil), le troisième le Tigre et le quatrième l’Euphrate ; ils coulent tous les quatre dans les veines du corps formé par la terre, c’est-à-dire dans la mer et hors de la mer, et font jaillir de grandes sources sur la terre en diverses régions.
C’est de là que viennent le plus grand fleuve de l’Asie, le Tanaïs ; le plus grand de l’Europe, le très grand fleuve appelé Norveyan ; et le plus grand de l’Afrique, appelé le Nil ; tous les trois partent des quatre ruisseaux du Paradis. Personne ne peut entrer ni monter dans ce Paradis, à cause des montagnes escarpées qui l’entourent tout entier, sauf à l’entrée.
Il y a tant de sortes de dragons, de serpents, de coquecigrues et d’autres bêtes venimeuses très féroces qui vivent là, dans ces très hautes montagnes, que les bêtes de ces montagnes ont une nature très proche de l’élément du feu ; c’est là ce qui explique leur férocité et leur ardeur, comme l’a voulu Dieu qui en a décidé ainsi.
Selon les savants, tandis que le Paradis terrestre est la tête de la terre en raison de son extrême hauteur, les Enfers se trouvent au fin fond du corps formé par la terre, là où aboutissent toutes les ordures et toutes les puanteurs des quatre éléments. (cité par S.Jouty – 1991)
Le Paradis de la reine Sibylle par Antoine de La Sale
Double carte du mont de Pilate et du mont de la Sibylle (1437 et 1443).
Chantilly, musée Condé.
L’essayiste Sylvain Jouty relève que cette description fait apparaître le fait que le Jardin d’Eden, pour les chrétiens du Moyen Âge, est une montagne, la plus haute montagne de la Terre. Cette matérialisation étant repris par les Fioretti della Bibbia qui décrit ainsi le Paradis : « De cette montagne l’on dit qu’elle est si haute et si dure à gravir, à cause de sa bonté, qu’on n’a jamais vu personne n’y monter, ni entrer à l’intérieur du Paradis ». Et Sylvain Jouty d’ajouter : « La Divine Comédie de Dante ne fera que reprendre, de façon géniale il est vrai, un schéma cosmologique largement partagé, tout en reprenant l’image de la difficulté d’escalade du Paradis ». la raison qui place le Paradis terrestre au sommet de la plus haute montagne tient à la nécessité de le relier au Paradis Céleste, séjour futur des Justes, et en même temps de le rendre inaccessible aux hommes. Si les hautes montagnes sont assimilées au Paradis, les volcans, eux, sont assimilés à l’Enfer.
Au yeux du Moyen Âge religieux et savant la montagne est un monde « hors des hommes » assimilé au désert, à l’instar du désert des premiers anachorètes, elle devient le lieu privilégié pour la méditation, la pénitence et la rencontre avec Dieu. De nombreux ermites et établissements religieux s’installeront au fond de vallées reculées, loin de la société des hommes. Voici ce qu’écrit l’évêque de Grenoble, en 1086, lorsqu’il ratifie la charte de donation des terres de la Chartreuse : « Par la grâce de la sainte et indivisible Trinité, nous sommes avertis avec miséricorde de ce qui est nécessaire à notre salut (…) C’est pourquoi nous donnons un vaste désert en possession pour toujours à maître Bruno et aux frères qui sont venus avec lui, cherchant une solitude pour y habiter et vaquer à Dieu… »
Ainsi, dans l’imaginaire du Moyen Âge, la représentation de la montagne est liée au sacré, au paradisiaque, au merveilleux. Elle est également, comme le signale un historien, une porte pour l’au-delà, une frontière entre deux mondes : « Lieu de punition et de réconciliation, demeure des fées et des sorcières, abri du paradis et l’enfer, des ermites et des démons, la montagne est frontière entre les dieux et les hommes, entre les chrétiens et l’Antéchrist, entre le bien et le mal. Elle est le lieu où s’affrontent deux mondes diamétralement opposés qui tentent de communiquer par le biais des héros et des élus. » (Claude Lecouteux. Aspects mythiques de la montagne). L’état de limite détermine un ailleurs; c’est ainsi qu’en cas de bannissement, le banni est souvent envoyé « outre-monts », les versants invisibles situés de l’autre côté de la montagne étant considérés comme ténébreux et maléfiques.
La seconde manière d’appréhender la montagne est chargée de négativité et s’applique au monde physique de la montagne qui s’oppose à l’homme et lui impose ses lois dés lors qu’il souhaite le franchir pour se rendre d’un point à un autre, ce qui est le cas lorsque l’on voyage entre l’Europe du Nord et l’Italie et l’Espagne.
Pour les clercs cultivés du Moyen Âge, la Nature en général est considérée comme un monde sauvage et hostile récalcitrant à la parole de Dieu. Ils sont en cela, dans ce cas également, les héritiers de la vision antique de l’Univers qui distinguait le monde civilisé du chaos extérieur peuplé de barbares et de créatures monstrueuses. Il ne faut donc pas s’étonner que la montagne où tous les aspects et caractères de la Nature apparaissent exacerbés de part ses paysages tourmentés, ses sombres forêts, ses étendues désolées et désertiques sièges de manifestations naturelles étranges et inexpliquées, soit perçue comme un lieu répulsif chargé de valeurs négatives, plein de dangers, repère de brigands, de dragons et autres créatures démoniaques.
Cette négativité se nourrit également des aléas induits par les conditions physiques et climatiques propre au monde montagnard : rigueurs de l’hiver avec un froid plus vif que dans la plaine, afflux de neige qui occasionne des avalanches, crues dévastatrices des cours d’eau, glissements de terrain et éboulements de rochers auxquels il faut ajouter la pénibilité de la marche et de l’ascension sur de mauvais chemins escarpés avec le risque de chute toujours possible, la violence et la dangerosité des orages. Il n’est donc pas étonnant que durant une longue période la montagne ait été perçue comme un milieu peu accueillant et hostile.
Les récits des premiers voyageurs relataient de manière exagérée, les frayeurs qu’ils avaient pu ressentir. Elisée Reclus, dans « Histoire d’une montagne », rapporte que la terreur inspirée par les avalanches en masse aux montagnards et aux voyageur a valu aux vallées les plus exposées des noms sinistres tels que « Val-de-l’Epouvante » ou « Gorge-du-Tremblement ». Il raconte « qu’aux beaux jours de printemps, les voyageurs savent que l’avalanche attend simplement un choc, un frémissement de l’air ou du sol, pour se mettre en mouvement. Aussi marchent-ils comme des larrons, à pas discrets et rapides; parfois même, ils enveloppent de paille les grelots de leurs mulets, afin que le tintement du métal n’aille pas irriter là-haut le mauvais génie qui les menace. »
Sarrasins et Brigands
Dans le dernier quart du IX° siècle, les Sarrasins sont implantés au Fraxinet près de La Garde-Freinet d’où ils mènent des razzias en Provence et dans les Alpes remontant très loin dans le nord jusqu’au Valais. En 906, ils détruisent l’abbaye de la Novalaise située près de Cluses. En 921, ils lapident dans des défilés alpestres de nombreux anglos-saxons en route pour Rome. Des massacres de « romieux » seront de nouveau commis en 936 et 939, l’année suivante, en 940, ils occupent le village de Saint-Maurice en Valais bloquant de nombreux pèlerins sur le versant italien des Alpes. En juillet 972, ils parviennent à capturer dans les environs d’Orcières un personnage important, Mayeul, le quatrième abbé de Cluny qui ne sera libéré qu’en échange d’une énorme rançon. A l’insécurité causée par les Sarrazins s’ajoute celle provoquée par des bandes de brigands et de pillards, les marrones (marrons). Les nobles eux-mêmes profitent de cette situation troublée pour régler leurs différents. Une ère de crainte, sinon de terreur, s’abat sur la région et Il est fortement recommandé aux voyageurs de « redouter tout sentier tournant et être toujours armé et sous bonne garde ». Le col du Mont-Joux (l’actuel col du Mont Saint-Bernard), lieu de passage privilégié des commerçants et des pèlerins entre le nord-ouest de l’Europe et l’Italie, était notamment le lieu de nombreux brigandages. Il faudra attendre l’an 968 que sous l’égide de Saint-Bernard de Menthon, alors archidiacre d’Aoste, une expédition sécurise le passage et reconstruise l’hospice pour héberger et secourir les voyageurs. C’est ainsi qu’en reconnaissance le col prit par la suite le nom de son bienfaiteur.
En 1512 encore, cette fois dans les Pyrénées, Guichardin, au passage du Perthus signale : « on y trouve des assassins… L’endroit est très exposé aux brigands car, outre le fait d’avoir des voies très étroites, des ravins en vérité, et très sombres, il se rattache à d’autres montagnes qui vont jusqu’en Gascogne où il serait quasi impossible de découvrir les assassins. »
Démons et dragons
Pour ne pas arranger les choses, les montagnes sont réputées être peuplées de démons à qui, comme en témoigne Charles Durier en 1877, on attribuait le déclenchement des avalanches et de créatures monstrueuses tels les dragons, comme en témoigne la légende des Lindorms* en Autriche et en Suède, celle du Tatzelworm en Bavière et dans les Alpes suisses, ou encore celle du dragonnet des Monts Pilates vaincu par Winckelriedt. L’origine de la montagne du Lubéron ne serait autre qu’un dragon occis, dans la mer des Alpes où il sévissait, par le glaive d’une cohorte d’anges exterminateurs, et que Dieu fossilisa pour l’éternité. La chute du monstre fût si épouvantable qu’il ne restera de l’océan primitif qu’un large cours d’eau, la Durance.
le dragon-glacier
Un manuscrit du XVe siècle conservé à Verceil, contient une vie de saint Bernard, assimilent les brigands qui tenaient le col du Mont-Joux (aujourd’hui col du Mont-Saint Bernard) à des démons :
«Un jour, saint Bernard traversa une montagne où autrefois les habitants rendaient un culte à Jupiter dans son temple. Il y avait là une multitude de mauvais esprits, et l’un d’eux molestait les voyageurs ; dans les régions voisines, avec la permission de Dieu — les péchés des habitants l’exigeaient — les anges mauvais provoquèrent des rafales funestes de tempêtes. L’homme de Dieu voyant l’affliction des habitants commença à leur parler de la miséricorde de Dieu et de sa sévérité à l’égard des pécheurs. Lors de sa prédication, touchés aux larmes, tous lui dirent « Ordonne ; quoi que tu commanderas, nous obéirons à tes préceptes pourvu que la colère de Dieu se détourne de nous. » Le saint leur ordonna un jeune de trois jours, et le peuple fit pénitence… Et peu de jours après qu’il se fut lui-même adonné au jeune et à l’oraison, le saint, muni du signe de la croix, se porta vers le lieu fameux. Lorsque le démon, rugissant et horrible à voir, vint au-devant de lui, l’homme de Dieu le saisit aussitôt et lui ordonna de se taire; le démon se laissa lier comme un petit animal; le saint le conduisit alors en un lieu désert et lui ordonna, au nom de la Sainte Trinité et de Jésus-christ, de ne plus jamais nuire à personne ; une fois le temple de Jupiter ainsi débarrassé, ce lieu retrouva la paix; et jusqu’à ce jour, en cet endroit où un monastère fut construit, il accourt beaucoup de voyageurs envers lesquels on exerce aussi les devoirs de l’hospitalité… »
Jusque vers la fin du Moyen Age, les hommes évitèrent les sommets alpins, qu’ils entouraient de rumeurs et de Légendes, les croyant peuplés de démons. En 1387 encore, les édiles de Lucerne enfermèrent le moine Niklaus Bruder et cinq autres religieux coupables d’avoir tenté de gravir le Mont Pilate qui domine la ville et où était censé se terrer un dragon. Ce dragon y sera observé en 1499 et deux autres en 156.
Il ne faut donc pas s’étonner que vers 1430, c’est en montagne, plus précisément entre le Valais et le Dauphiné que seront attestés les indices indiquant l’existence du « sabbat des sorcières » et que se déclenchera la grande offensive de l’église contre la sorcellerie et qui s’étendra par la suite au reste de la chrétienté. C’est pour lutter contre ces manifestations du Malin que la montagne se couvrira de lieux de cultes et de monuments consacrés à des saints protecteurs tels que Saint Nicolas, Saint Jacques, Saint Bernard et Saint Théodule sensés exorciser les démons et faire disparaître les anciennes croyances locales.
* les lindorms ou lindworms étaient en Allemagne et en Autriche des dragons (Drache) ou des « vouivre » (voivre). Cette appellation est issue des deux racines germaniques lind (« attraper ») et worm (« ver »). Dans le Nibelungenlied de Richard Wagner, Fafnir, le dragon/géant est clairement décrit comme un lindworm.
* les tatzelworms des Alpes (aussi appelé arassas dans les Alpes françaises, springwurm auTyrol, stollwurm, stollemvurm, ou tazzelwurm en Suisse, lindwurm ou praatzelwurm en Autriche, kuschka en Slovénie) sont des sortes de vers de grade taille à tête de chat et munis de deux pattes antérieures pourvues de griffes. Elles sont capables de faire des bonds prodigieux et dégagent une puanteur insupportable qui peuvent être mortelles. On racontait qu’il s’échappait de l’Aar, en Suisse (à l’époque complètement inaccessible et par conséquent propice au développement d’une légende) pour commettre divers méfaits sur le bétail.
Fontaine du Lindworm de Klagenfurt_- gravure sur bois de 1880
Curieusement ces croyances persistèrent longtemps jusqu’à l’aube de l’ère moderne : en 1814, un chercheur et scientifique berlinois nommé Samuel Studer déclara qu’un monstre hantait bel et bien les gorges de l’Ara De nombreuses personnes ont ensuite déclaré l’avoir vu, notamment en 1921 àHochfilzen, dans le sud de l’Autriche, puis le phénomène s’est reproduit en 1954 à Palerme en Sicile, vingt ans après la prise d’une photographie qui immortaliserait un tatzelwurm par le photographe suisse Balkin.
Paolo Uccello, saint Georges et le démon, vers 1470
°°°
–––– L’image négative des populations montagnardes –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Cette dichotomie dans la perception du Moyen Âge savant entre une montagne mythique siège de merveilles et une montagne réelle mystérieuse et hostile au voyageur laissait peu de place aux habitants qui peuplaient ces lieux qui étaient soit totalement ignorés, soit dénigrés. Ces régions étant considérées comme maléfiques, cette négativité rejaillissait sur leurs habitants qui étaient mal considérés, ayant la réputation d’être très laids, voire repoussants, stupides et plus proches des animaux que des hommes.
Voici comment Aimery Picaud, un clerc poitevin présentent les paysans basques au XIIe siècle : (d’après Emmanuel Filhol : L’image de l’autre au Moyen Age. La représentation du monde rural dans le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle).
» Ce sont des gens féroces et la terre qu’ils habitent est hostile aussi par ses forêts et par sa sauvagerie »
« la férocité de leurs visages et semblablement, celle de leur parler barbare, épouvantent le cœur de ceux qui les voient » ;
«Quand on les regarde manger, on croirait voir des chiens ou des porcs dévorer gloutonnement »
et encore :
« un peuple barbare, différent de tous les autres peuples et par ses coutumes et sa race, plein de méchanceté, noir de couleur, laid de visage, débauché, pervers, perfide, déloyal…. semblables aux Gètes et aux Sarrasins par sa malice et de toute façon ennemi de notre peuplade France ».
°°°
–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
articles liés
- Tatzelwurm, enquête sur les Cryptides
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––