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Insomnia
la nuit a plaqué sur la ville
son couvercle d’airain.
Les vivants imitent les morts
au bal des morts-vivants.
L’âme s’est exilée au fond d’elle-même
et arpente les rives du grand miroir
où elle se mire sans se reconnaître
et tente, encore et toujours,
de percer l’énigme de l’ambigu oracle.
Moi, je suis le seul mort
à vouloir continuer à jouer au vivant
dans ce silence assourdissant
où la pensée, sourde et aveugle,
telle un oiseau fou en cage,
vole en tout sens et se heurte
à d’invisibles parois.
J’attends avec impatience
dans ce monde glaçant,
quelques signes de vie :
les premières notes timides
du chant de cristal du rouge-gorge,
le sifflement du merle noir
et la cacophonie des dix mille réveils
qui déchireront bientôt le silence
et laisseront enfin le Jour,
trublion et envahisseur,
par la blessure ouverte,
de déferler sur la ville.
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vendredi 14 mars 2014
3h du matin
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Glorieuse dérive
Quand chacun se complait
dans le rôle d’un péremptoire iceberg
voulant dominer l’autre
de sa pureté et de sa superbe
il ne reste alors qu’une issue :
dériver dans les courants…
et se laisser fondre…
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lundi 17 mars 2014
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