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Derkovits Gyula (1894-1934) – gravure sur cuivre : autoportrait de 1921
« II faut mettre I’art en harmonie avec ce que I’on a a dire, parce que l’on a forcément quelque chose à communlquer. Comme pelntre et comme homme d’aujourd’hul, je me fais un devoir d’exprimer integralement les phénomènes de notre vie et de notre société. »
Peintre et graphiste, cet artiste hongrois a développé un style très personnel dans les différentes tendances de l’art moderne de son époque en particulier l’expressionnisme, le cubisme et le constructivisme. Il a grandi dans une famille nombreuse et malgré les qualités artistiques qu’il avait manifesté lorsqu’il avait commencé à travailler chez un peintre d’enseignes, il dut travailler comme apprenti dans l’atelier de son père, un artisan charpentier. C’est pour échapper à cette contrainte qu’il se porte volontaire dans le conflit de la première guerre mondiale mais il est grièvement blessé à la face et restera paralysé de sa main gauche. Il est d’autre part atteint de tuberculose. Ses blessures lui vaudront d’être déclaré invalide de guerre et de recevoir une pension. Il reprend alors ses activités de menuisier mais partir de 1916, il vit à Budapest où il suit des cours de peinture et de gravures sur cuivre. De 1916 à 1918, il produira surtout des dessins au crayon. Déjà engagé dans des mouvements de gauche, il rencontre à Vienne des émigrants révolutionnaires et adhère en 1918 au parti communiste autrichien. Au cours de l’existence de l’éphémère République soviétique hongroise de Bela Kun en 1919, il étudie à l’Art Studio libre sous la direction de K. Kernstok. En 1923, il s’installe à Vienne où il séjournera trois années et où l’exposition de ses œuvres en 1925 connait un succès considérable. Son travail est alors fortement influencé par les expressionnistes allemands et reflètent, dans les thèmes traités, les luttes politiques alors menées à Vienne reprenant ainsi les préoccupations sociales qu’exprimaient ses premières œuvres. Sa gravure sur cuivre, auto-portrait avec Mitre Bishop (1921 Budapest, NG), montre un marteau et la faucille dans une étoile à cinq branches sur l’onglet. Mais la sentimentalité qui prévalait dans le style de ses débuts a laissé la place à un mélange de composition cubiste et expressionniste jouant sur le contraste des couleurs tout à fait particulier. L’artiste ne cherchait pas à extérioriser des sentiments, mais à communiquer des idées et à présenter des sujets bien ancrés dans la réalité. Plutôt que des considérations propres à la peinture, c’est l’élément épique et la pensée à exprimer avec ses exigences propres qui déterminait pour Derkovits le choix des sujets à traiter. La période artistique qui suivra sera de meilleure qualité, représentée par des tableaux tels que la dernière Cène, en 1922, dans lequel tous les portraits sont des autoportraits, des scènes d’idylles telle que sous un grand arbre, 1922, portrait de sa femme, de 1923 à 1925; cavalier, 1924 blessés; Fertilité, 1928. C’est dans ce cadre qu’il réalise en 1928, « 1514 », une série de gravures sur bois inspirées par la guerre des paysans, Dózsa. Bien plus tard, il perdra le contact avec le mouvement communiste mais restera toujours attaché à ses idéaux. L’art de Derkovits a marqué une révolution dans I’histoire de la peinture hongroise. Les milieux officiels réactionnaires qui dirigeaient à I’époque la politique des arts ne s’y trompaient pas et cherchaient, par tous les moyens, à dissimuler I’importance de Derkovits mais, n’y parvenant pas, cherchaient à le rendre inoffensif, en distinguant en lui, de manière artificielle, I’homme et I’artiste : l’artiste était ainsi adulé, mais on condamnait et taxait de confusion son attitude humaine et Ie message politique de ses oeuvres. Ses œuvres de maturité sont Ordres » (1930), « Sleeping » (1932), « exécution » (1932), « Par les Rails » (1932) et « mère » (1934). Sa série Dózsa a été transformée en gravures sur cuivre autour de1931. Derkovits mourra en 1933 dans une pauvreté abjecte sous la dictature fasciste alliée de l’Allemagne de Miklos Horty.
Derkovits Gyula – Mère et son enfant, 1917
Derkovits Gyula – Dessous le grand arbre, 1922
Derkovits Gyula – Concert, 1922
Derkovits Gyula – Le vieux cimetière, 1922
Derkovits Gyula – la Cène, 1922
Derkovits Gyula – autoportrait avec un chapeau d’évêque, 1923
Derkovits Gyula – Concert, 1924
Derkovits Gyula – Toits, 1926
Derkovits Gyula – Orgue de Barbarie (Wandering Cracheur de feu), 1927
Derkovits Gyula – Le Verdict, 1930
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LE « POT-POURRI »
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