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d’une ronde à l’autre…
Cette photo a été prise au cours de l’une de ces nombreuses fêtes populaires organisées en Allemagne par les nazis pour glorifier l’histoire, les traditions allemandes et la race aryenne. L’auteur y est inconnu. On y voit trois jeunes filles faisant la ronde photographiées comme il était coutume lors de la période nazie en contre-plongée pour donner plus d’importance au sujet mis en scène. J’ai tout de suite pensé en découvrant cette photo à celle, célèbre, prise quelques années plus tard qui montre une autre ronde dans des circonstances beaucoup plus dramatique, celle de la Ronde des enfants de la fontaine Barmaleï lors du siège et du bombardement de Stalingrad par l’armée allemande.
Histoire de la fontaine Barmaleï
La fontaine Barmaleï (en russe : фонтан Бармалей) ou Ronde des enfants (en russe : Детский хоровод) est un ensemble sculptural de la ville de Stalingrad qui représente six enfants dansant la ronde autour d’un crocodile. Elle était située face au Musée de la Défense de Tsaritsyne (ancien nom de la villede Stalingrad) et avait été réalisée en 1930 par le sculpteur par le sculpteur Romuald Iodko. Le photographe Emmanuel Ievzerikhine l’a prise le 23 août 1942 lors du siège et du bombardement de Stalingrad par l’armée allemande. A la fin de la guerre, la fontaine a été restaurée et apparait sur les photos de la première parade sportive après-guerre, prises en mai 1945 par le photographe Marc Stépanovitch Redkine. La fontaine a ensuite été démontée en 1951 lors du réaménagement du centre-ville. Il existe aujourd’hui deux répliques de cette sculpture : l’une près du « moulin Gerhard », imitant la fontaine détruite, l’autre sur la place de la gare de Volgograd, de même inspiration mais différente.
La scène de la fontaine originale représentée par le sculpteur Iodko est une illustration tirée d’un conte écrit par le journaliste et poète russe Korneï Tchoukovski (1882-1969), « Barmaleï » (1924), dans lequel un bandit nommé Barmaleï, qui semait la terreur finit par être avalé par un crocodile, au grand soulagement des enfants et du bon médecin Aïbolit, qui lui sont gréé de les avoir sauvés d’une mort certaine. Mais les enfants sont magnanimes, le bandit Barmaleï s’étant repenti, il sera finalement libéré par crocodile.
« Heureuse, heureuse, heureuse marmaille,
Dansant et jouant autour du feu de camp:
« Tu nous as
de la mort sauvés,
Tu nous as libérés.
Juste à temps
Tu nous as vus,
O bon
Crocodile! » »
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