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John Ruskin – les Dents de Lanfon au-dessus du lac d’Annecy – 1863
« Les montagnes sont les cathédrales de la Terre »
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Aujourd’hui, dimanche 17 août nous avons décidé avec mon fils Michael de trainer nos guêtres dans le secteur des Dents de Lanfon. La journée promet d’être belle et j’ai envie de poursuivre la promenade que j’avais entamé une dizaine de jours plus tôt. La virée ne sera pas très longue et c’est en fin de matinée que nous quittons le chalet de l’Aulp, au col du même nom, au départ du sentier montant à la Tournette.
Voici quelques clichés pris avec mon Iphone des paysages fantastiques que nous avons pu apprécier au cours des cinq heures de randonnée qui ont suivi…
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Vue de notre point de départ, le col de l’Aulp au pied des premiers contreforts de la Tournette
la sympathique terrasse du chalet La Froulaz au-dessus du col des Nantets où nous n’avons pu résister à déguster une bière bien fraîche – En arrière plan la massive et fière Tournette
Vue de la Tournette, du col de l’Aulp, du lac d’Annecy et du massif des Bauges
Ce fut là que je démêlai sensiblement dans la pureté de l’air où je me trouvai la véritable cause du changement de mon humeur, et du retour de cette paix intérieure que j’avais perdue depuis si longtemps. En effet, c’est une impression générale qu’éprouvent tous les hommes, quoiqu’ils ne l’observent pas tous, que sur les hautes montagnes, où l’air est pur et subtil, on se sent plus de facilité dans la respiration, plus de légèreté dans le corps, plus de sérénité dans l’esprit. Les méditations y prennent je ne sais quel caractère grand et sublime, proportionné aux objets qui nous frappent, je ne sais quelle volupté tranquille qui n’a rien d’âcre et de sensuel. Il semble qu’en s’élevant au-dessus du séjour des hommes, on y laisse tous les sentiments bas et terrestres, et qu’à mesure qu’on approche des régions éthérées, l’âme contracte quelque chose de leur inaltérable pureté. On y est grave sans mélancolie, paisible sans indolence, content d’être et de penser : tous les désirs trop vifs s’émoussent, ils perdent cette pointe aiguë qui les rend douloureux ; ils ne laissent au fond du cœur qu’une émotion légère et douce ; et c’est ainsi qu’un heureux climat fait servir à la félicité de l’homme les passions qui font ailleurs son tourment. Je doute qu’aucune agitation violente, aucune maladie de vapeurs pût tenir contre un pareil séjour prolongé, et je suis surpris que des bains de l’air salutaire et bienfaisant des montagnes ne soient pas un des grands remèdes de la médecine et de la morale. – Rousseau, La Nouvelle Héloïse, lettre XXIII à Julie, 1ère partie.
Au loin le massif des Bauges avec ses montagnes aux formes tourmentées telles les vagues agitées d’un océan en furie.
« Rien n’est logique et rien ne semble absurde comme l’océan. Cette dispersion de soi-même est inhérente à sa souveraineté et est un des éléments de son ampleur. Le flot est sans cesse pour et contre. Il ne se noue que pour se dénouer. Un des versants attaque, un autre délivre. Pas de vision comme les vagues. Comment peindre ces creux et ces reliefs alternant, réels à peine, ces vallées, ces hamacs, ces évanouissements de poitrails, ces ébauches ? Comment exprimer ces halliers de l’écume, mélanges de montagnes et de songe ? » – Victor Hugo – L’homme qui rit.
Au-dessus du Pas de l’Aulp qui permet de franchir la barre rocheuse séparant l’alpage des Nantets de celui de l’Aulp Riant dessus – On distingue le muret de pierres sèches qui sépare les troupeaux du vide. A gauche, Gracie tel un sphynx hiératique ou un chien-lion japonais gardien du temple…
l’Aulp Riant Dessus et ses chalets d’alpage dominés par la Pointe de Talamarche (1850 m)
le Pas conduisant à l’Aulp Riant Dessous et la face nord des Dents de Lanfon
Col des Frêtes et faces nord des Dents de Lanfon
Face sud des Dents de Lanfon avec en arrière-plan le Roc de Chère et lac d’Annecy
Gracie admirant le paysage
Sur le chemin du retour…
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