la création du monde dans Le Paradis perdu de John Milton (1667) – Traduction de Chateaubriand

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John Milton (1608-1674)John Milton (1608-1674)

Cet extrait est tiré du Livre VII, intitulé ARGUMENT. Dans ce chapitre, l’ange Raphaël, à la demande d’Adam, raconte les raisons quo ont prévalues pour la création d’un nouveau Monde par Dieu. C’est après avoir expulsé du Ciel Satan et ses anges que sa décision est prise; il sera peuplé de nouvelles créatures. Le Tout-Puissant déléguera à son Fils, l’œuvre de la création qui durera six jours

    (…). Cependant le Fils parut pour sa grande expédition, ceint de la Toute-Puissance, couronné des rayons de la Majesté divine : la sagesse et l’amour immense, et tout son PERE brillait en LUI. Autour de son char se répondaient nombre de chérubins, séraphins,  potentats, trônes, vertus, esprits ailés, et les chars ailés de l’arsenal de Dieu : ces chars de toute antiquité placés par myriades entre deux montagnes d’airain, étaient réservés pour un jour solennel, tout prêts harnachés, équipages célestes; maintenant ils se présentent spontanément (car en eux vit un Esprit) pour faire cortège à leur Maître. Le ciel ouvrit, dans toute sa largeur, ses portes éternelles, tournant sur leurs gonds d’or avec un son harmonieux, pour laisser passer le Roi de Gloire dans son puissant VERBE et dans son ESPRIT, qui venait créer de nouveaux mondes.
     Ils s’arrêtèrent tous sur le sol du ciel, et contemplèrent du bord l’incommensurable Abîme, orageux comme une mer, sombre, dévasté, sauvage, bouleversé jusqu’au fond par des vents furieux, enflant des vagues comme des montagnes, pour assiéger la hauteur du ciel et pour confondre le centre avec le pôle.

     – Silence, vous vagues troubles ! et toi, Abîme, paix, dit le VERBE qui fait tout; cessez vos discordes !

     Il ne s’arrêta point, mais enlevé sur les ailes des chérubins, pleins de la Gloire Paternelle, il entra dans le CHAOS et dans le monde qui n’était pas né; car le CHAOS entendit sa voix : le cortège des anges le suivaient dans une procession brillante, pour voir la Création et les merveilles de sa puissance. Alors, il arrête les Roues ardentes, et prend en main le compas d’or, préparé dans l’éternel trésor de DIEU, pour tracer la circonférence de cet Univers et de toutes les choses crées. Une pointe de ce compas il appuie au centre, et tourne l’autre dans la vaste et obscure profondeur, et il dit :

     – Jusque là étends-toi, jusque là vont tes limites; que ceci soit ton exacte circonférence, ô Monde !

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William Blake - l'Ancien des Jours traçant le cercle du monde (1794)

William Blake – l’Ancien des Jours traçant le cercle du monde (1794) 

    Ainsi Dieu créa le Ciel, ainsi il créa la Terre, matière informe et vide. De profondes ténèbres couvraient l’abîme ; mais sur le calme des eaux l’esprit de Dieu étendit ses ailes paternelles, et infusa la vertu vitale et la chaleur vitale à travers la masse fluide ; mais il précipita en bas la lie noire, tartaréenne, froide, infernale, opposée à la vie. Alors il réunit, alors il engloba les choses semblables avec les choses semblables ; il répartit le reste en plusieurs places, et étendit l’air entre les objets : la Terre, d’elle-même balancée, sur son centre posa.

    – Que la lumière soit !  dit Dieu :

    Soudain la lumière éthérée, première des choses, quintessence pure, jaillit de l’abîme, et partie de son orient natal, elle commença à voyager à travers l’obscurité aérienne, enfermée dans un nuage sphérique rayonnant, car le Soleil n’était pas encore : dans ce nuageux tabernacle elle séjourna quelque temps.
    Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres par hémisphère : il donna à la lumière le nom de jour, et aux ténèbres le nom de nuit. Et du soir et du matin se fit le premier jour. Il ne passa pas sans être célébré, ce jour, sans être chanté par les choeurs célestes, lorsqu’ils virent l’orient pour la première fois exhalant la lumière des ténèbres ; jour de naissance du Ciel et de la Terre. Ils remplirent de cris de joie et d’acclamations l’orbe universel ils touchèrent leurs harpes d’or, glorifiant par des hymnes Dieu et ses oeuvres : ils le chantèrent Créateur, quand le premier soir fut, et quand fut le premier matin.

   Dieu dit derechef :

   – Que le firmament soit au milieu des eaux, et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux.

    Et Dieu fit le firmament, étendue d’air élémentaire, liquide, pur, transparent, répandu en circonférence jusqu’à la convexité la plus reculée de son grand cercle ; division ferme et sûre, séparant les eaux inférieures de celles qui sont au-dessus. Car ainsi que la terre, Dieu bâtit le monde sur les eaux calmes circonfluentes, dans un large océan de cristal, et fort éloigné du bruyant désordre du chaos, de pour que ses rudes extrémités contiguës ne dérangeassent la structure entière de ce monde : et Dieu donna au firmament le nom de Ciel. Ainsi du soir et du matin, le choeur chanta le second jour.
    La Terre était créée, mais encore ensevelie, embryon prématuré, dans les entrailles des eaux ; elle n’apparaissait pas : sur toute la surface de la Terre le plein océan s’étendait, non inutile, car par une humidité tiède et prolifique, attendrissant tout le globe de la Terre, il faisait fermenter cette mère commune pour qu’elle pût concevoir, saturée d’une moiteur vivifiante.

    Dieu dit alors :

    – Que les eaux qui sont sous le Ciel se rassemblent dans un seul lieu, et que l’élément aride paraisse.

    Aussitôt apparaissent deux montagnes énormes, émergentes, et leurs larges dos pelés se soulevant jusqu’aux nues ; leurs têtes montent dans le Ciel. Aussi hautes que s’élevèrent les collines intumescentes, aussi bas s’affaissa un bassin creux, vaste et profond, ample lit des eaux. Elles y courent avec une précipitation joyeuse, enroulées comme des gouttes sur la poussière qui se forme en globules par l’aridité. Une partie de ces eaux avec hâte s’élève en mur de cristal ou en montagne à pic : telle fut la vitesse que le grand commandement imprima aux flots agiles. Comme des armées à l’appel des trompettes (car tu as entendu parler d’armées) s’attroupent autour de leurs étendards, ainsi la multitude liquide roule vague sur vague là où elle trouve une issue, dans la pente escarpée torrent impétueux, dans la plaine courant paisible. Ni les rochers ni les collines n’arrêtent ces ondes ; mais sous la terre, ou en longs circuits promenant leurs sinueuses erreurs, elles se frayent un chemin, et percent dans le sol limoneux de profonds canaux ; chose facile avant que Dieu eût ordonné à la terre de devenir sèche partout, excepté entre ces bords où coulent aujourd’hui les neuves qui entraînent incessamment leur humide cortège.

    Dieu appela terre l’élément aride, et le grand réservoir des eaux rassemblées, il l’appela mer ; il vit que cela était bon, et dit :

    – Que la terre produise de l’herbe verte, l’herbe qui porte de la graine, et les arbres fruitiers qui portent des fruits, chacun selon son espèce, et qui renferment leur semence en eux-mêmes sur la terre.

    A peine a-t-il parlé que la terre nue (jusqu’alors déserte et chauve, sans ornement, désagréable à la vue) poussa une herbe tendre, qui revêtit universellement sa surface d’une charmante verdure ; alors les plantes de différentes feuilles, qui soudain fleurirent en déployant leurs couleurs variées, égayèrent son sein, suavement parfumé. Et celles-ci étaient à peine épanouies que la vigne fleurit, chargée d’une multitude de grappes ; la courge enflée rampa, le chalumeau du blé se rangea en bataille dans son champ, l’humble buisson et l’arbrisseau mêlèrent leur chevelure hérissée. Enfin s’élevèrent, comme en cadence, les arbres majestueux, et ils déployèrent leurs branches surchargées, enrichies de fruits ou emperlées de fleurs. Les collines se couronnèrent de hautes forêts, les vallées et les fontaines de touffes de bois, les fleuves de bordures le long de leur cours. La Terre à présent parut un Ciel, séjour où les dieux pouvaient habiter, errer avec délices, et se plaire à fréquenter ses sacrés ombrages.
   Cependant Dieu n’avait pas encore fait tomber la pluie sur la terre, et il n’y avait encore aucun homme pour labourer les champs ; mais il s’élevait du sol une vapeur de rosée qui humectait toute la terre, et toutes les plantes des champs, que Dieu créa avant qu’elles fussent dans la terre, toutes les herbes avant qu’elles grandissent sur la verte tige. Dieu vit que cela était bon. Et le soir et le matin célébrèrent le troisième jour.

    Le Tout-Puissant parla encore :

    – Que des corps de lumière soient faits dans la haute étendue du Ciel, afin qu’ils séparent le jour de la nuit ; et qu’ils servent de signes pour les saisons et pour les jours et le cours des années, et qu’ils soient pour flambeaux : comme je l’ordonne, leur office, dans le firmament du Ciel, sera de donner la lumière à la terre !  Et cela fut fait ainsi.

    Et Dieu fit deux grands corps lumineux (grands par leur utilité pour l’homme), le plus grand pour présider au jour, le plus petit pour présider à la nuit. Et il fit les étoiles, et les mit dans le firmament du Ciel pour illuminer la Terre, et pour régler le jour et pour régler la nuit dans leur vicissitude, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Dieu vit en contemplant son grand ouvrage que cela était bon.
    Car le soleil, sphère puissante, fut celui des corps célestes qu’il fit le premier, non lumineux d’abord, quoique de substance éthérée. Ensuite il forma la Lune globuleuse et les étoiles de toutes grandeurs, et il sema le Ciel d’étoiles comme un champ. Il prit la plus grande partie de la lumière dans son tabernacle de nuée ; il la transplanta, et la plaça dans l’orbe du Soleil, fait poreux pour recevoir et boire la lumière liquide, fait compacte pour retenir ses rayons recueillis, aujourd’hui grand palais de la lumière. Là, comme à leur fontaine, les autres astres se réparant, puisent la lumière dans leurs urnes d’or, et c’est là que la planète du matin dore ses cornes. Par impression ou par réflexion ces astres augmentent leur petite propriété, bien que si loin de l’oeil humain on ne les voie que diminués D’abord dans son orient se montra le glorieux flambeau, régent du jour ; il investit tout l’horizon de rayons étincelants, joyeux de courir vers son occident sur le grand chemin du Ciel : le pâle crépuscule et les Pléiades formaient des danses devant lui, répandant une bénigne influence.
    Moins éclatante, mais à l’opposite, sur le même niveau dans l’ouest, la Lune était suspendue : miroir du Soleil, elle en emprunte la lumière sur sa pleine face ; dans cet aspect, elle n’avait besoin d’aucune autre lumière, et elle garda cette distance jusqu’à la nuit ; alors elle brilla à son tour dans l’orient, sa révolution étant accomplie sur le grand axe des Cieux ; elle régna dans son divisible empire avec mille plus petites lumières, avec mille et mille étoiles ! Elles apparurent alors semant de paillettes l’hémisphère qu’ornaient, pour la première fois, leurs luminaires radieux, qui se couchèrent et se levèrent. Le joyeux soir et le joyeux matin couronnèrent le quatrième jour.

    Et Dieu dit :

   – Que les eaux engendrent les reptiles, abondants en frai, créatures vivantes. Et que les oiseaux volent au-dessus de la terre, les ailes déployées sous le firmament ouvert du Ciel. 

   Et Dieu créa les grandes baleines et tous les animaux qui ont la vie, tous ceux qui glissent dans les eaux et qu’elles produisent abondamment, chacun selon leurs espèces ; il créa aussi les oiseaux pourvus d’ailes, chacun selon son espèce : et il vit que cela était bon, et il les bénit en disant :

   – Croissez et multipliez ; remplissez les eaux de la mer, des lacs et des rivières ; que les oiseaux se multiplient sur la terre.

    Aussitôt les détroits et les mers, chaque golfe et chaque baie, fourmillent de frai innombrable et d’une multitude de poissons, qui, avec leurs nageoires et leurs brillantes écailles, glissent sous la verte vague ; leurs troupes forment souvent des bancs au milieu de la mer. Ceux-ci, solitaires ou avec leurs compagnons, broutent l’algue, leur pâturage, et s’égarent dans des grottes de corail, ou, se jouant, éclair rapide, montrent au soleil leur robe ondée parsemée de gouttes d’or ; ceux-là, à l’aise dans leur coquille de nacre, attendent leur humide aliment, ou, dans une armure qui les couvre, épient leur proie sous les rochers. Le veau marin et les dauphins voûtés folâtrent sur l’eau calme ; des poissons d’une masse prodigieuse, d’un port énorme, se vautrant pesamment, font une tempête dans l’Océan. Là Léviathan, la plus grande des créatures vivantes, étendu sur l’abîme comme un promontoire, dort ou nage, et semble une terre mobile ; ses ouïes attirent en dedans, et ses naseaux rejettent en dehors une mer.
    Cependant, les antres tièdes, les marais, les rivages, font éclore leur couvée nombreuse de l’oeuf qui, bientôt se brisant, laisse apercevoir par une favorable fracture les petits tout nus : bientôt emplumés, et en état de voler, ils ont toutes leurs ailes ; et avec un cri de triomphe, prenant l’essor dans l’air sublime, ils dédaignent la terre qu’ils voient en perspective sous un nuage. Ici l’aigle et la cigogne, sur les roches escarpées et sur la cime des cèdres, bâtissent leurs aires.
    Une partie des oiseaux plane indolemment dans la région de l’air ; d’autres, plus sages, formant une figure, tracent leur chemin en commun : intelligents des saisons, ils font partir leurs caravanes aériennes, qui volent au-dessus des terres et des mers, et d’une aile mutuelle facilitent leur fuite : ainsi les prudentes cigognes, portées sur les vents, gouvernent leur voyage de chaque année ; l’air flotte, tandis qu’elles passent, vanné par des plumes innombrables.
   De branche en branche les oiseaux plus petits solacient les bois de leur chant, et déploient jusqu’au soir leurs ailes peinturées : alors même le rossignol solennel ne cesse pas de chanter, mais toute la nuit il soupire ses tendres lais.
   D’autres oiseaux encore baignent dans les lacs argentés et dans les rivières leur sein duvéteux. Le cygne, au cou arqué, entre deux ailes blanches, manteau superbe, fait nager sa dignité avec ses pieds en guise de rames ; souvent il quitte l’humide élément, et, s’élevant sur ses ailes tendues, il monte dans la moyenne région de l’air. D’autres sur la terre marchent fermes, le coq crêté dont le clairon sonne les heures silencieuses, et cet oiseau qu’orne sa brillante queue, enrichie des couleurs vermeilles de l’arc-en-ciel et d’yeux étoilés. Ainsi les eaux remplies de poissons et l’air d’oiseaux le matin et le soir solennisèrent le cinquième jour.

    Le sixième et dernier jour de la création se leva enfin, au son des harpes du soir et du matin, quand Dieu dit :

    – Que la terre produise des animaux vivants, chacun selon son espèce ; les troupeaux et les reptiles, et les bêtes de la terre, chacun selon son espèce !

    La terre obéit : et soudain, ouvrant ses fertiles entrailles, elle enfanta dans une seule couche d’innombrables créatures vivantes, de formes parfaites, pourvues de membres et en pleine croissance. Du sol comme de son gîte se leva la bête fauve, là où elle se tient d’ordinaire dans la forêt déserte, le buisson, la fougeraie ou la caverne ; elles se levèrent par couple sous les arbres : elles marchèrent, le bétail dans les champs et les prairies vertes, ceux-ci rares et solitaires, ceux-là en troupeaux pâturant à la fois, et jaillis du sol en bandes nombreuses. Tantôt les grasses mottes de terre mettent bas une génisse ; tantôt paraît à moitié un lion roux, grattant pour rendre libre la partie postérieure de son corps : alors il s’élance comme échappé de ses liens, et, se dressant, secoue sa crinière tavelée. L’once, le léopard et le tigre, s’élevant comme la taupe, jettent par-dessus eux en monticules la terre émiettée. Le cerf rapide de dessous le sol lève sa tête branchue. A peine Béhémot, le plus gros des fils de la Terre, peut dégager de son moule son vaste corps. Les brebis laineuses et bêlantes poussent comme des plantes ; le cheval marin et le crocodile écailleux restent indécis entre la terre et l’eau.
    A la fois fut produit tout ce qui rampe sur la terre, insecte ou ver : les uns, en guise d’ailes, agitent leurs souples éventails, et décorent leurs plus petits linéaments réguliers de toutes les livrées de l’orgueil de l’été, taches d’or et de pourpre, d’azur et de vert ; les autres tirent comme une ligne leur longue dimension, rayant la terre d’une sinueuse trace. Ils ne sont pas tous les moindres de la nature : quelques-uns de l’espèce du serpent, étonnants en longueur et en grosseur, entrelacent leurs tortueux replis, et y ajoutent des ailes.
    D’abord l’économe fourmi, prévoyante de l’avenir ; dans un petit corps elle renferme un grand coeur ! modèle peut-être à l’avenir de la juste égalité, elle unit en communauté ses tribus populaires. Ensuite parut en essaim l’abeille femelle qui nourrit délicieusement son mari fainéant, et bâtit ses cellules de cire remplies de miel. Le reste est sans nombre, et tu sais leur nature, et tu leur donnas des noms inutiles à te répéter. Il ne t’est pas inconnu, le serpent (la bête la plus subtile des champs) ; d’une énorme étendue quelquefois, il a des yeux d’airain, une crinière hirsute et terrible, quoiqu’il ne te soit point nuisible et qu’il obéisse à ton appel.
    Les cieux brillaient maintenant dans toute leur gloire, et roulaient selon les mouvements que la main du grand premier moteur imprima d’abord à leur cours. La terre achevée dans son riche appareil souriait charmante ; l’air, l’eau, la terre, étaient fréquentés par l’oiseau qui vole, le poisson qui nage, la bête qui marche : et le sixième jour n’était pas encore accompli.

    Il y manquait le chef-d’oeuvre, la fin de tout ce qui a été fait, un être non courbé, non brute comme les autres créatures, mais qui, doué de la sainteté de la raison, pût dresser sa stature droite, et avec un front serein, se connaissant soi-même, gouverner le reste ; un être qui, magnanime, pût correspondre d’ici avec le Ciel, mais reconnaître, dans sa gratitude, d’où son bien descend, et, le coeur, la voix, les yeux dévotement dirigés là, adorer, révérer le Dieu suprême qui le fit chef de tous ses ouvrages. C’est pourquoi le Père tout-puissant, éternel (car où n’est-il pas présent ?), distinctement à son Fils parla de la sorte :

    – Faisons à présent l’Homme à notre image et à notre ressemblance ; et qu’il commande aux poissons de la mer, aux oiseaux du Ciel, aux bêtes des champs, à toute la terre et à tous les reptiles qui se remuent sur la terre.

Traduction de Chateaubriand, 1836

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Pour la totalité du texte de l’ouvrage traduit par Chateaubriant, c’est ICI ou  ICI.

Pour la version originale anglaise, c’est ICI

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