la plus vieille ancienne caricature antireligieuse connue en Occident

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     Dés l’apparition du christianisme, celui-ci est l’objet d’attaques de la part des religions qu’il cherche à évincer. Ces attaques sont menées sous forme littéraire, dessinée ou théâtrale, souvent sarcastique, voire satirique. Au IIe siècle, Tertullien, un écrivain de la ville de Carthage située en Afrique du Nord converti au catholicisme se plaint du fait que le dieu des chrétiens était représenté par les adversaires païens de la nouvelle religion comme un dieu-âne vêtu d’une toge, porteur d’oreilles d’âne avec un pied en sabot et tenant un livre à la main.
     Les archéologues ont effectivement retrouvé à Rome un graffiti antique des premiers temps du christianisme représentant un personnage crucifié muni d’une tête d’âne et devant lequel s’affaire un croyant avec cette inscription : « Alexamène adore Dieu ». Pouvait on alors reprocher aux adeptes des religions païennes polythéistes dont les croyances étaient menacées par l’arrivée d’un Dieu unique qui ne souffrait aucune concurrence de manifester par la dérision leur opposition à cette prétention ?

Rome - Alexamène adore Dieu

La plus ancienne caricature : Jésus-Âne  en Croix, conservée au Musée Kircher à Rome. Découverte sur le Palatin à Rome en 1857, cette caricature tracée au stylet sur le plâtre d’une maison, date du temps des persécutions. Elle représente un personnage à tête d’âne, attaché à la croix, et une autre personne dans l’attitude en usage parmi les païens pour exprimer l’adoration, avec cette inscription : « Alexamène adore son Dieu ». Ce graphite a dû être tracé par quelqu’un qui voulait tourner en ridicule une connaissance accusé d’être chrétien.

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2 réflexions sur « la plus vieille ancienne caricature antireligieuse connue en Occident »

  1. Bonjour,
    Désolé pour la longueur du commentaire, mais le sujet traité demande quelque développement. Merci de votre compréhension.
    Le Christianisme et le symbolisme de l’âne (tête et fète)
    Du premier au deuxième siècle de notre ère, l’esprit était partagé entre les anciennes théologies (la Théosophie), les systèmes philosophiques, le polythéisme gréco-romain et la Gnose chrétienne dans sa première forme.
    Il n’y avait pas, à ce moment, d’orthodoxe masculine dans le néo-christianisme. Ce n’est qu’après le concile de Nicée (en 325) qu’on formulera un dogme et qu’on cherchera à l’imposer.
    A l’époque que nous étudions, on discutait, on ne se battait pas encore ; les divagations allaient leur train, chacun se déclarant en possession de la vérité ; mais les hérésies n’étaient encore que des « opinions de choix », des croyances personnelles étaient permises et écoutées, chacun ayant les siennes.
    C’est de cette agitation du second siècle que sortit l’orthodoxie romaine ; elle fut faite de toutes les opinions mélangées ; on y retrouve le rituel de la Perse et de l’Egypte, la triade égyptienne, la morale bouddliste.
    Horace et Virgile avaient cru à la magie et aux philtres. Les enchanteurs avaient exorcisé l’ombre d’Agrippine. Pline, dans son « Histoire naturelle », avait raconté toutes sortes de prodiges ; on colportait les miracles d’Apollonius avec crédulité ; les superstitions populaires se multipliaient ; Clément d’Alexandrie et les autres Pères de l’Église y ajoutaient foi ; ils croyaient au Phénix, Origène accordait aux Brahmanes et aux Mages un pouvoir magique. Irénée pensait que la femme de Loth était encore à moitié en vie sur les bords de la Mer Morte. Justin croyait au pouvoir surnaturel des sorcières sur les morts.
    Tel est l’état mental auquel on allait proposer un nouveau surnaturel.
    Comment les premiers Chrétiens se comportèrent-ils vis-à-vis de la secte nouvelle qui se posait en face d’eux en rivale ?
    L’archéologie moderne a fait des découvertes dans les Catacombes qui vont nous renseigner sur ce que pensaient les vrais Chrétiens de leurs imitateurs, les faux Chrétiens.
    On a mis à jour une vaste région souterraine contenant des peintures, des mosaïques, et de nombreuses inscriptions.
    C’est en s’inspirant de ces peintures que Bouguereau a peint un tableau représentant sainte Cécile rapportée des Catacombe, et une Vierge consolatrice.
    Mais on y a trouvé aussi un dessin représentant le Dieu nouveau de la nouvelle secte avec une tête d’âne et tenant dans ses mains les extrémités de la croix (qui était alors le Tau) placé devant lui.
    A droite de ce dessin est une figure d’homme, assez pauvrement vêtu, qui envoie un baiser d’adoration au Dieu-âne. Au-dessous de lui se trouve, une légende explicative en caractère grecs grossiers et mal orthographiée, dont voici le sens : Alexamenos en train d’adorer son Dieu.
    Donc, à cette époque de stupidité, on compare l’homme qui se fait Dieu à l’âne. (Qui fait l’ange fait la bête.)
    Cette idée de comparer l’homme à l’âne remonte loin. « Aner » en grec veut dire homme, mâle. De là se sont formés tous les mots qui commencent par « an », andros, anthropologie, etc. Déjà le culte bacchique nous montre le baudet du vieux Silène.
    Donc l’âne était depuis longtemps, pour les féministes, le symbole de la bêtise qui résulte, chez l’homme, de la débauche. Si les Grecs et les Latins représentent le mâle inférieur par le faune et le satyre, qui n’ont de l’homme que la moitié du corps, les Israélites l’ont représenté par l’âne qui était déjà dans la Bible.
    Pour mieux faire comprendre l’origine des légendes de l’âne, rappelons qu’Apulée, écrivain latin, qui mourut en 190, écrivit un roman intitulé « l’Ane d’Or », d’après un ancien conte grec. En voici le sujet dont l’allégorie est transparente :
    Un jeune curieux qui a vu par hasard une magicienne, en se frottant d’une certaine pommade, se changer en oiseau et s’envoler dans le ciel, veut l’imiter. Mais, s’étant trompé de flacon, se trouve métarmorphosé en âne. (Allusion à la polarité sexuelle qui fait monter la femme, et descendre l’homme.) Heureusement, ilsait qu’il pourra reprendre la forme humaine en mâchant des roses. Son mauvais sort veut qu’il ait beaucoup de peine à en trouver, ce qui retarde sa délivrance.
    Dans ce roman, on parle des Dieux, on invoque la Déesse Isis ; on ne mentionne nullement la divinité mâle de Jésus. Et cependant ce livre est écrit un siècle et demi après sa prétendue mort. Aucune allusion n’y est faite, nul ne le connaît comme un Dieu.
    Rien d’étonnant à ce que l’homme-Dieu inventé par Paul ait été comparé à l’âne, puique c’est du nom qu’on lui donnait : Iêsous, que vient le mot âne en latin ; et voici comment : de « esu », qui vient du sanscrit « asu », on avait fait « asinus », « asne », « âne »; en Scandinave « as » (Petit Dictionnaire, p. 417).
    Mais l’homme cynique accepte la comparaison et s’en pare comme d’une gloire, et nous voyons alors l’âne jouer un rôle dans la secte nouvelle comme jadis le taureau divinisé dans le bœuf Apis.
    C’est ainsi que les Jésuistes, qui prenaient tout à l’envers, avaient pris pour emblème la tête d’âne, parce que cet animal, dans le symbolisme des premiers Chrétiens, représentait la bêtise qui résultait, chez l’homme, des excès sexuels : « Leur Dieu est une tête d’âne », disait-on. Sur un tableau qui porte cette inscription : Dieu des Chrétiens, race d’âne, il est représenté avec de longues oreilles, un pied corné, dans une main un livre, et couvert d’une toge. Pour achever la parodie, on le fêtait pendant le « grand jour » ou « jour du soleil » qui était le jour consacré à Johana (la Saint-Jean, 24 juin).
    Dans l’ « Octave » de Minucius, un des interlocuteurs, Félix, reproche aux néo-chrétiens « d’adorer la tête de l’animal le plus ignoble, la tête de l’âne ».
    Il est facile de voir dans ce culte une ironie de l’homme adressée à la femme, qui, la première, avait symbolisé l’homme inintelligent par l’âne.
    Les Égyptiens avaient agi de même quand ils avaient renvoyé à la Femme ses insultes, en représentant Isis avec une tête de vache, parce qu’on les avait comparés au taureau.
    Ainsi les faux Chrétiens, les Paulinistes, ajoutent un chapitre à la zoolâtrie, en introduisant l’ânesse dans leurs réponses aux| femmes de leurs temps. C’est ainsi que Marie sera portée sur une ânesse dans sa fuite en Egypte, sans doute parce que Jésus est monté sur un âne en entrant à Jérusalem.
    Nous voyons aussi que, parodiant une femme anonyme, on nous parle de l’ânesse clairvoyante de Balaam qui parlait.
    Plus tard, Millin, ne comprenant plus la parodie et la prenant au sérieux, nous dira : « La prose de l’âne avait pour objet d’honorer l’humble et utile animal qui avait assisté à la naissance de Jésus, et l’avait porté sur son dos lors de son entrée à Jérusalem. »
    On sait assez que les faux Chrétiens instituèrent la « fête de l’âne », qui se perpétua à travers le moyen âge, jusqu’à la Renaissance. Dans cette fête grotesque, ils parodiaient la principale cérémonie et la plus sacrée de l’ancienne religion, la communion ; et ces fous célébraient une grande messe asinique.
    On amenait devant l’autel une jeune fille tenant un enfant dans ses bras, ce qui devait représenter Myriam et son livre, lors de la sortie d’Egypte. On lui chantait un hymne, et le prêtre terminait la messe par un braiement prolongé et reproduit en chœur par tous les assistants. Tous imitaient avec entrain ce clairon asinique, non seulement après chaque strophe de l’hymne, mais à l’introït de la messe, au sursum corda, jusqu’à l’ite missa est, que le prêtre remplaçait par ces trois nasillements : hi-han, hi-han, hi-han, répétés ensuite par le peuple. L’office tout entier n’était, ce jour-là, qu’une rapsodie de ce qui se chantait pendant le cours de l’année. On donnait à manger et à boire au baudet sacré, puis on le menait du chœur dans la grande nef ; là, le peuple mêlé au clergé dansait autour de lui en faisant toutes sortes de contorsions et de grimaces, avec de nouvelles explosions de hi-han. La danse finie, on reconduisait l’âne dans le chœur où le clergé terminait la fête. Il ne faut pas s’étonner, après cela, que les vrais Chrétiens aient considéré leurs imitateurs comme des fous. Le mot fou prend son origine dans follis (ballon crevé) et sert à désigner l’homme à la tête vide comme un ballon.
    Les Paulinistes jésuistes, ainsi désignés, portaient la robe blanche des fous. (Le blanc était encore la couleur emblématique de la sexualité mâle. La couleur féministe était le rouge.) Tout était parodié par ces hommes. La croix sur laquelle on avait cloué une rose à l’intersection des branches (la rose-croix), se retrouve parmi eux, mais au lieu de la rose ils mettent un poisson qui représente, en la ridiculisant, la Femme. Dans les catacombes de Rome existe encore « le poisson sur la croix » qui servait de symbole aux Paulinistes. Ces hommes regardaient avec haine et jalousie tous les cultes de l’époque, ils en troublaient les cérémonies et, souvent, maltraitaient leurs ministres. C’étaient des agités regardés comme dangereux. L’opinion de la population sensée les condamnait absolument, et avec raison. Ils se faisaient un jeu de profaner la vérité, de mépriser la Femme et de parodier son culte.
    En face du déchaînement de bêtise de ces hommes, on se demande ce que disaient les gens sensés, les femmes sérieuses qui se sentaient outragées par ces insensés. Ce ne sont certainement pas les histoires masculinistes qui nous le diront, puisque les Pères de l’Eglise sont venus les justifier ; et, depuis, on s’est toujours efforcé de les grandir pour imposer leur dogme de mensonge.
    Le faux Christianisme institué par Paul ne fut, à l’origine, qu’une réaction brutale contre la doctrine de vérité de Johana et contre le culte de la Femme, en même temps qu’un déchaînement infernal des passions de l’homme.
    Déjà partout la religion primitive était renversée, partout on avait mis le principe masculin au-dessus du principe féminin : Çiva, aux Indes, avait pris la place de Vishnou ; Osiris, en Egypte, occupait le trône d’Isis. Il y avait dans l’air un vent de révolte contre la Femme, qui soufflait aux quatre coins de l’univers.
    C’est toujours par les classes inférieures de la société que commencent les réactions contre le droit et la morale. C’est par le peuple le plus ignorant que devait commencer le mouvement des nouveaux Chrétiens. C’étaient d’abord de petites associations prétendues religieuses qui parcouraient le monde et vivaient aux dépens des dupes. Lucien, qui les a connues au deuxième siècle, dit d’eux que « ce n’était pas seulement par les habits, mais aussi par les mœurs qu’ils voulaient ressembler aux femmes ». Cette phrase dit assez qu’ils voulaient renverser le culte de la Femme à leur profit, substituer au culte de l’amour féminin le culte de l’amour masculin.
    Pour pousser jusqu’au bout la parodie, ils se déclaraient prophètes, imitant les prophétesses ; ils se déclaraient aussi thaumaturges, car le charlatanisme est toujours leur grand moyen. La femme avait été considérée comme la plus haute incarnation du Principe de vie ; ces prétendus prophètes, à leur tour, se déclaraient « fils de Dieu ». L’esprit de la Femme avait été sanctifié ; ils furent, eux, les « Esprits Saints ».
    D’après Celse, « une foule de gens les plus obscurs prophétisaient dans les temples avec la plus grande facilité, et à la première occasion ». D’autres parcouraient les villes ou les camps, et là, rassemblant la multitude autour d’eux, ils s’agitaient en mouvement frénétiques comme des inspirés, et ne manquaient jamais de s’écrier : « Je suis Dieu, je suis Fils de Dieu, ou l’Esprit Divin. Je suis venu parce que le monde va périr »; et, parodiant les phrases des femmes, ils ajoutaient même : « Vous hommes, vous allez mourir à cause de vos iniquités ! » Et comme les femmes avaient annoncé que la puissance féminine serait rétablie un jour, les prétendus Messies disaient encore : « Je viens vous sauver, et vous me verrez revenir avec une puissance céleste. » Ils se faisaient rendre hommage comme s’ils étaient des femmes. Et Celse ajoute : « A ces magnifiques promesses ils mêlaient des choses inconnues, mystérieuses, pleines de ténèbres, dénuées de sens pour les plus instruits, tant elles étaient obscures ou plutôt chimériques, mais qui fournissaient aux insensés et aux imposteurs l’occasion d’appliquer en toute circonstance et au gré de leur fantaisie ces prétendus oracles ».
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/originesethistoireduchristianisme.html
    Cordialement.

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