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Ahmad Shah Massoud (1953-2001) ou « l’anti Ben Laden »
Ahmad Shah Massoud occupe une place spéciale dans le cœur des français. Le fait qu’il était un pur produit du lycée français de Kaboul et qu’il maniait la langue de Molière y était sans doute pour beaucoup mais cet engouement était surtout du aux qualités et à l’aura du personnage qui, en tant que titulaire des deux cultures – traditionnelle afghane et occidentale – avait une vision claire et élargie des problèmes dans lesquels se débattait son pays et était l’un des rares dirigeants afghans à proposer une solution patriotique dégagée de tout communautarisme et de l’obscurantisme religieux. Son patriotisme gênait et inquiétait tous les prédateurs que les richesses et la position stratégique de l’Afghanistan attiraient et son esprit de tolérance et de défenseur de la démocratie attirait la haine des fondamentalistes religieux. Les années d’obscurantisme, de dictature, de guerre et du corruption qui ont suivi son assassinat en 2001, quelques jours avant les attentats contre les tours jumelles de New-York et le Pentagone, ont montré combien sa présence avait cruellement manquée à son pays et au monde en général pour l’élaboration d’un climat de tolérance et de compréhension entre les civilisations et les cultures.
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Les années de formation : le lycée français de Kaboul
Ahmad Shah Massoud (en persan : احمد شاه مسعود) nait en 1953 dans le village de Bazarak, Pandjchir, en Afghanistan. Son père, Dost Mohammed Khan, est colonel dans l’armée royale afghane. Après un rapide passage à Herat, la famille s’installe à Kaboul, où Massoud étudiera au renommé Lycée français qui formait une partie des élites afghanes. Elève doué, il poursuit des études d’ingénieur à l’Université de Kaboul et parfait sa connaissance multiple des langues; il parle persan, pachtoune, ourdou, français, et sait lire l’anglais.
Etudiantes de l’université de Kaboul hier (années 70) et aujourd’hui
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Sous-dossiers : Le lycée français de Kaboul Esteqlal « Indépendance »
Au début du XXème siècle, l’Afghanistan entre dans le courant moderniste qui traverse alors tout le monde arabo-musulman. Mahmoud Tarzi, en exil depuis 1880 à Damas et Istanbul, rejoint Kaboul en 1904 où il développe ces idées nouvelles. En 1904, le roi Habibullah (1901-1919) crée l’école Habibia où des maîtres musulmans, indiens et turcs ottomans, enseignent des disciplines scientifiques et des langues étrangères. C’est le début d’un enseignement de type occidental. La première école militaire et l’école normale d’instituteurs ouvrent en 1914.
En 1922, le roi Amanullah, à l’instigation de Mahmoud Tarzi, devenu son ministre des Affaires Etrangères, confie à la France la direction pédagogique d’un établissement pilote, l‘école Amaniya, où le français est utilisé comme langue véhiculaire pour l’apprentissage des disciplines scientifiques. L’horaire hebdomadaire est de 27 périodes en été, et de 24 en hiver. En section terminale, dite de Mathématiques, tous les cours sont donnés en français. On distingue les cycles suivants:
– Primaire (Heptedaïn) qui dure cinq ans
– Secondaire premier cycle (Ruchdieh) qui dure quatre ans
– Secondaire second cycle (Adadi) qui dure trois ans
L’enseignement est gratuit, ainsi que les fournitures. Le fonctionnement et l’entretien sont entièrement assurés aux frais du gouvernement afghan qui rémunère également les professeurs français, et finance leur voyage et leur logement. En 1931, l’établissement prend le nom d’Esteqlal. Lors de la visite de Zaher Shah en France en 1965, le projet de reconstruction est évoqué officiellement compte tenu de l’état vétuste de certains bâtiments.
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Le Lycée Esteqlal est entièrement restauré en 1968 grâce au soutien du gouvernement français : c’est le Premier Ministre Georges Pompidou, en voyage à Kaboul, qui pose la première pierre du bâtiment moderne. Ces bâtiments comprennent un centre culturel français, des lieux de réunion, de conférence, de spectacle, un auditorium, des locaux pour l’apprentissage audio-visuel du français, des laboratoires de chimie, physique et biologie, une bibliothèque, des terrains de sport et une piscine chauffée.
Les nouveaux locaux, conçus avec des patios fleuris et des arcades très modernes, sont situés à proximité de l’Arg (le palais royal) dans le quartier des ministères et des ambassades. Ils sont étudiés pour résister aux tremblements de terre. Le lycée est terminé en 1973 et inauguré en 1974. A cette date, l’établissement compte 2 383 élèves et 31 professeurs français. A partir de 1985, durant le régime communiste afghan, les relations franco-afghanes sont suspendues.
Puis, à l’époque des Talibans, le lycée est en partie détruit : il n’y a plus de meubles, les matières sont changées, il n’y a plus de professeurs français. Les Français sont partis en 1985 et les professeurs afghans du lycée ont quitté le pays pour rejoindre le Pakistan, l’Iran, les Etats-Unis et d’autres pays étrangers. Après la fin du régime des Talibans, la reconstruction commence en janvier 2002. Le lycée a de nouveau ouvert ses portes le 22 mars 2002, le premier jour de l’année Afghane. Après dix-sept ans, le symbole de l’amitié franco-afghane est ainsi réapparu.
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Le lycée français de filles de Kaboul Malalaï
Malalaï est une héroïne légendaire pachtoune de la dernière guerre anglo-afghane. Elle est censée avoir encouragé ses compatriotes lors de la bataille de Maïwand, près de Kandahar, en juillet 1880. Des poèmes en pashto l’ont immortalisée.
Le lycée de filles Malalaï trouve son origine lointaine dans la politique moderniste du roi Amanullah. Mais ce n’est qu’en 1942 qu’il ouvrira réellement ses portes dans son emplacement actuel.
Au début du siècle dernier, alors que l’instruction des filles est encore très limitée et privée. Durant le règne d’Amanullah, des actions furent engagées pour offrir aux fillettes la possibilité de s’instruire.°°°
En février 1919, quand il succède à son père Habibullah, la création d’écoles de filles devient une de ses priorités. En janvier 1921, une école de filles ouvre à Kaboul, dirigée par des dames de la famille royale. Cette école doit sa création à l’influence et à l’initiative de la famille de la reine, famille de lettrés. En effet, en 1913, Amanullah a épousé Soraya, troisième fille de Mahmoud Tarzi, ministre des Affaires Etrangères. C’est à leur mère, Asma Rasmiya, que la reine et ses soeurs doivent leur instruction. Femme instruite, originaire de l’empire Ottoman où Mahmoud Tarzi a vécu en exil, elle a remplacé auprès de ses filles, une école qui n’existait pas encore à Kaboul. Cette école portera le nom de « Mastourat« , qui signifie « voilées, cachées ». Les femmes de la famille royale s’impliquent fortement dans la gestion de l’école qui accueille une cinquantaine d’élèves répartie en deux classes. Elle en comptera bientôt cinq.
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A Mastourat, des professeurs hommes apparaissent à côté des dames pour enseigner le persan, mais aussi l’histoire, la couture, la musique, la géographie et les mathématiques. Parallèlement, un hôpital pour femmes, portant aussi le nom de Mastourat, ouvre en janvier 1924. Une soeur de l’émir en est la directrice. Durant cette même année, sous la pression des religieux, l’école et l’hôpital doivent fermer. Quelques mois plus tard, l’école reprend son enseignement mais dans l’enceinte du palais royal, les écoles privées étant tolérées par le gouvernement. En 1926, elle compte 300 élèves dans les classes primaires mais déjà 12 au niveau secondaire. En 1928, quinze jeune filles partent en Turquie, leurs études à l’étranger les préparant à l’enseignement et à la médecine. Toute cette activité éducative cessera en 1929 avec l’abdication du souverain et son exil à Rome.
En 1932 commence une nouvelle étape dans l’émancipation des femmes. Le gouvernement du nouveau roi Nader Chah favorise, dans l’enceinte de l’hôpital Mastourat, la réouverture de l’école, destinée officiellement à former des infirmières et des sages-femmes. En 1938, le ministère de l’instruction publique charge une enseignante française, Madame Fraissé, d’élaborer un projet d’établissement scolaire pour jeunes filles, bien structuré. En septembre 1939, le lycée de jeunes filles ouvre dans l‘ancien hôpital Mastourat en attendant que les nouveaux bâtiments destinés à abriter l’école soient construits, et Mme Fraissé en est la directrice. Elle est secondée par une vingtaine d’enseignantes, 11 Afghanes et 9 Européennes, épouses de coopérants étrangers. Les élèves sont répartis en 3 sections:
– la section enfantine, 200 inscrites
– la section primaire, comprenant 4 niveaux, consacrée aux élèves désireuses de poursuivre des études secondaires: 370 inscrits de 8 à 15 ans
– la section réservée à l’enseignement ménager, pour des études plus courtes: 40 inscrits
L’enseignement du français débute dès la première année du primaire à raison de 7 heures hebdomadaires. Toutes les dépenses d’alors (matériel venant de France, salaires, entretien) sont à la charge du gouvernement afghan.
En 1942, l’école emménage dans des bâtiments neufs et prend le nom de Malalaï. Peu à peu, les Afghans rejoignent leur pays après des études en Europe, certains avec des épouses étrangères. Très vite, la plupart des matières sont enseignées en français par des professeurs diplômés recrutés en France. En 1945, les quatre premières bachelières sont diplômées, puis 16 en 1946, et 19 en 1949. Le français devient la seule langue étrangère enseignée, la direction et tous les cours sont assurés par des afghans, mis à part les cours de langue. Petit à petit, la majorité du corps professoral sera composée d’enseignantes afghanes, des professeurs français assurant toujours jusqu’à aujourd’hui une partie des cours de français.
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Un résistant authentique et indépendant
En 1973, Massoud a alors 20 ans, le roi est renversé par un coup d’état soutenu par le parti communiste afghan. La République d’Afghanistan est instaurée. En réaction au développement de l’idéologie communiste communiste et de l’influence de l’Union soviétique dans les affaires afghanes, un mouvement d’opposition radical se développe dans le pays d’essence religieuse s’appuyant sur l’Islam. Alors étudiant à l’université de Kaboul, alors le centre de l’activisme politique, Massoud participe à l’« Organisation de la Jeunesse Musulmane » (Sazman-i Jawanan-i Musulman), la branche estudiantine du Jamaat-e Islami (« Société Islamique »), dont le président est Burhanuddin Rabbani mais en 1975, après un soulèvement raté, un schisme profond et durable se forme entre le mouvement islamiste et le mouvement islamique. La « Société Islamique » se scinde entre les partisans de la modération rassemblés autour de Massoud et Rabbani, au sein du Jamaat-e Islami, et les éléments islamistes radicaux entourant le pachtoune Gulbuddin Hekmatyar, qui fonde le Hezb-e Islami. C’est à cette occasion que le jeune Massoud sera l’objet d’une première tentative d’assassinat fomenté par l’islamiste radical Hekmatyar,
Ahmad Shah Massoud, chef militaire de l’Alliance du Nord dans la vallée du Pandjchir, en juin 1985, lors du recrutement de jeunes moudjahidine au service de la résistance contre l’envahisseur soviétique. photo REZA.
Après la prise complète du pouvoir par les communistes en 1978, Massoud organise une résistance armée dans le Pandjchir et mène une guerre de guérilla contre l’armée afghane et les forces d’occupation soviétiques accourues à la rescousse du régime. Contre toute attente, la guérilla au Pandjchir va faire plier l’armée afghane et les forces soviétiques. Des 1.000 combattants mal équipés mobilisés en 1980 au début de l’insurrection, les insurgés sous la direction de celui que l’on nomme le commandant Massoud, ou encore le « Lion du Pandjchir » sont devenus 9 années plus tard, une petite armée de 13.000 hommes qui ont fait du Pandjchir une citadelle inexpugnable. À un journaliste français étonné du succès de la résistance, Massoud répond : « Je pense que notre succès est dû à quatre raisons : la première, c’est que nous combattons tous, le combattant fait la guerre avec l’ennemi pour gagner le Janat (« jardin de Dieu »). Ils pensent ainsi : si nous mourons, nous gagnerons le Janat. Pour cette raison, ils n’ont pas peur de la mort. La première raison, c’est l’aide de Dieu. La deuxième raison, c’est que les moujahidines sont très courageux, ils sont prêts à continuer la guerre. La troisième raison, c’est la structure de la vallée, faite de montagnes et de rivières. Elle nous est favorable, et défavorable à l’ennemi. La quatrième raison, c’est que l’ennemi ne connaît pas cette vallée. »
Un hélicoptère soviétique abattu durant la guerre soviéto-afghane de 1979 à 1989
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Le projet d’un Afghanistan démocratique et d’un Islam tolérant
Pour organiser le soutien des moujahidines, Massoud établit un système administratif où sont appliqués la loi et l’ordre (nazm) dans les secteurs sous son contrôle. Le Pandjchir est divisé en 22 bases (qarargah) gouvernées par un commandant militaire et un administrateur civil, disposant chacune d’un juge, d’un procureur, et d’un avocat d’office. Massoud instaure des institutions politiques démocratiques fondées autour de cinq comités : un comité militaire, chargé du recrutement et de la répartition des armes, des vêtements et des vivres ; un comité économique, chargé de l’approvisionnement de la vallée, du prélèvement des taxes et de la monnaie : l’afghani d’avant 1978 ; un comité culturel, chargé de lapropagande et notamment la diffusion des affiches du Jamaat-e Islami exilé au Pakistan ; un comité des services secrets, chargé de recueillir le renseignement, infiltré partout dans Kaboul, jusque dans l’état-major des armées ; et enfin un comité judiciaire, chargé de juger les prisonniers de guerre. Une prison est créée spécialement à cet effet. Elle contient essentiellement des officiers et des militants communistes. Les prisonniers de guerre afghans sont désarmés et relâchés, et rejoignent éventuellement la résistance afghane. Un hôpital est également mis en place, avec l’aide de médecins français de l’Aide médicale internationale. Massoud forme lui-même les combattants de la liberté. Sa popularité attire des commandants d’autres régions pour former leurs troupes auprès de Massoud. L’entraînement dure deux mois, et les opérations militaires sont limitées à quinze jours après lesquels les moujahidines peuvent retourner auprès de leur famille.
L’extrait de l’article suivant (Le Monde du 18/09/2001) est la preuve même de la vision réfléchie et moderne de Massoud d’un Afghanistan démocratique et d’un Islam tolérant, ouvert aux changements de mœurs des sociétés, le tout s’incorporant dans une vision patriotique. A la question du journaliste portant sur la signification pour lui de la révolution au nom d’Allah, Massoud répond : « Avant tout, plus de justice, telle qu’elle est enseignée par le Coran. Nous voudrions que notre pays appartienne à ses citoyens et pas uniquement à la Famille. Nous pensions que l’islam en tant que religion devait servir à parfaire l’Etat et non pas à conserver l’ordre ancien au nom d’une tradition ancestrale. Nous voulions une République islamique tolérante, qui respecte les droits et les libertés de l’homme, prône les règles de la démocratie parce que c’est une absurdité de dire que l’islam est en contradiction avec la démocratie… J’ai toujours été et je reste opposé à toute forme de fanatisme. C’est pour cette raison que je haïssais le communisme. »
Par ailleurs, Massoud était favorable à une intégration de la femme dans la société politique afghane dont certaines combattaient déjà dans son armée. Il avait prévu d’en placer dans le futur gouvernement afghan.
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Le nœud de vipères du communautarisme afghan
Les troupes soviétiques quittent l’Afghanistan en 1989 mais Massoud qui contrôle alors militairement les provinces de Kapisa, Parwan, Kaboul, Kunduz, Baghlan, Balkh, n’a pas les forces suffisantes pour entrer dans Kaboul. Il doit faire face à la milice de son vieil ennemi, Gulbuddin Hekmatyar, financé par les services secrets américains (CIA) et pakistanais (ISI), et à l’armée nationale afghane. A cette époque, la stratégie américaine était de soutenir les combattants les plus fondamentalistes, estimant qu’ils seraient les plus féroces au sein de la lutte contre l’occupant soviétique. Ainsi Hekmatyar avait reçut au cours du conflit près de 80% de l’aide américaine. Pour sortir de son isolement, Massoud recherche des alliés mais commet une erreur en s’associant au sulfureux Abdul Rachid Dostom, le chef d’une milice ouzbèke ayant combattu pour l’armée soviétique, afin de rentrer sans combattre dans Kaboul. Le 19 mars 1992, un « conseil militaire » composé de miliciens ouzbeks et tadjiks et des troupes du commandant Massoud s’empare de Mazâr-e Charîf, ainsi que onze provinces du Nord. Les forces du commandant Massoud entrent dans Kaboul le 29 avril. Un premier gouvernement provisoire est mis en place le 28 juin, présidé par son allié Burhanuddin Rabbani, leader modéré du Jamaat-e Islami qui s’avérera être totalement incompétent pour diriger le pays. Massoud est nommé ministre de la Défense. Mais la rivalité entre les différentes factions politiques, et notamment entre Massoud et Gulbuddin Hekmatyar, ce dernier va provoquer la seconde bataille de Kaboul. Toujours soutenu par les services secrets pakistanais (l’ISI) qui cherchent contrôler le pays pour en faire une base arrière stratégique dans leur conflit avec l’Inde, il n’hésitera pas à bombarder la ville, causant des milliers de morts et sa destruction presque totale.
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Un gêneur dans le grand jeu géopolitique régional
Affaibli par ses alliances circonstancielles avec des chefs de guerre déconsidérés et par sa participation à un gouvernement incompétent, accusé d’être un tadjik, ethnie minoritaire dans le pays, Massoud va perdre peu à peu durant cette période sa légitimité. En même temps une nouvelle force est apparue dans le pays, les Talibans, d’ethnie principalement pashtoune. Soutenus par l’armée pakistanaise, ceux-ci, de 1994 à 1996 vont conquérir Kaboul ainsi que la plus grande partie du pays et instaurer une dictature fondamentaliste sous la direction d’un chef charismatique du mouvement et « commandeur des croyants », le mollah Omar. S’étant opposé dans un premier temps aux Taliban, Gulbuddin Hekmatyar va se rallier implicitement à eux. Indépendant et opposé aux extrémistes religieux ou politiques, Massoud entretient des relations tumultueuses avec les Pakistanais, les Américains, les Saoudiens, et les tendances pro-iraniennes ou pro-saoudiennes de son propre parti, le Jamaat-e Islami. Les Américains ne lui font pas confiance, et leur politique internationale vise à soutenir les autorités du Pakistan, qui eux-mêmes soutiennent les Talibans. Les puissances étrangères lui retirent petit à petit leur soutien logistique ou matériel, mais Massoud parvient néanmoins à repousser les offensives talibanes sur son fief du Pandjchir. Le 2 juillet 2000, il reçoit une délégation de femmes dans la vallée du Pandjchir et signe la Charte des droits fondamentaux de la femme afghane, rédigée et promulguée quelques jours plus tôt à Douchanbé (Tadjikistan) par des Afghanes en exil, à l’initiative de l’association NEGAR-Soutien aux femmes d’Afghanistan. Il est invité en avril 2001 à Strasbourg par la présidente du Parlement européen, Nicole Fontaine. Il y dénonce les ingérences étrangères et sollicite une aide financière pour répondre aux nécessités des familles fuyant le régime taliban et se réfugiant dans la vallée du Panjshir. En août 2001, quelques jours avant son assassinat, il confie à un groupe de Français que l’aide même humanitaire n’est pas arrivée.
Crédit Wikipedia
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Pakistan, Arabie Saoudite, Etats-Unis : les apprentis sorciers
Sous-dossier : Comment sont nés les Talibans ? (par Stéphane Bordeleau, journaliste à radio-canada)
Les talibans, mot qui signifie « étudiants » en arabe, sont un mouvement armé, créé au début des années 1990, composé de moudjahidin pachtounes démobilisés, de jeunes réfugiés afghans et de Pakistanais défavorisés endoctrinés dans un réseau d’écoles coraniques (madrasas) établies le long de la frontière afghane. Financées par l’Arabie Saoudite, ces écoles coraniques dispensaient à leurs jeunes disciples un islam obscur et primaire, inspiré des principes les plus durs de la charia, loi canonique islamique. Également formés pour la guerre, ces jeunes « théologiens », dont la majorité était d’origine ethnique pachtoune, ont rallié par milliers les troupes de mollah Omar, leur chef, qu’ils ont élevé au rang de demi-dieu. Ainsi, toute parole du mollah Omar avait force de loi. Et c’est avec un zèle fanatique que les talibans veillaient à ce que la population afghane se plie de gré ou de force à tous les interdits et devoirs religieux que décrétait le mollah Omar.
On ne compte plus, dans les rues des villes d’Afghanistan, les exécutions publiques, les lapidations, les mutilations de toutes sortes et les flagellations. Vivre en Afghanistan était déjà périlleux sous le régime soviétique; sous les talibans, c’était un enfer. Profitant du vide idéologique laissé par la guerre civile qui a succédé au départ des Soviétiques, les talibans se sont donné comme mission de pacifier l’Afghanistan et d’y rétablir l’ordre et la morale. Une morale en tout point conforme aux principes de la charia, la loi islamique.
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Porteurs d’une idéologie forte et astreints à des principes moraux très stricts, les talibans ont rapidement gagné la sympathie des populations souvent opprimées et rançonnées par les bandes de moudjahidin qui se disputaient le contrôle du pays. On voyait alors en mollah Omar un réunificateur puissant. Une perception qui n’a guère duré. Sur les plans politique et stratégique, toutefois, le règne des talibans ressemblait plus à une prise de contrôle du territoire afghan par le Pakistan qu’à une quelconque croisade unificatrice. En effet soucieux d’étendre son influence en Asie centrale et de régler à son avantage l’épineuse question de la ligne Durand — frontière tracée par les Britanniques en 1919 entre les deux pays —, le Pakistan a profité du chaos en Afghanistan pour y instaurer, par l’entremise des talibans, un régime fidèle à ses intérêts. Comme le Pakistan ne pouvait directement envahir l’Afghanistan sans déclencher une crise majeure dans la région, il a trouvé dans les milliers de réfugiés afghans qui s’entassaient à sa frontière la clé qu’il lui fallait pour entrer chez son voisin. Pourquoi, en effet, ne pas confier à des Afghans la tâche de conquérir l’Afghanistan ? Les talibans étaient nés.
Endoctrinés dans les écoles coraniques (madrasas) et lourdement armés par les services secrets pakistanais, ces jeunes qu’on envoyait à la conquête de leur propre pays allaient en fait offrir au Pakistan, sur un plateau d’argent, un accès à l’Asie centrale qui lui permettrait d’étendre son influence idéologique et militaire jusqu’aux portes des ex-républiques russes et au Nord de l’Iran. De plus, en satellisant l’Afghanistan, le Pakistan — une puissance nucléaire — trouvait dans le régime taliban un allié important dans sa lutte de plusieurs années contre l’Inde, au Cachemire. Quant aux talibans, ils trouvaient également leur compte dans cette opération puisque, en plus d’obtenir le contrôle des deux tiers du pays, ils pouvaient alors étendre à l’ensemble du territoire afghan la domination des Pachtounes (patrie des talibans) face aux autres ethnies qui composent la population afghane.
Les Pachtounes, qui parlent une langue indo-iranienne, le pachto, tentent en effet depuis longtemps d’imposer leur langue aux autres ethnies, qui elles parlent majoritairement le dari (persan), langue véhiculaire de l’Afghanistan. Pour les Saoudiens, les talibans étaient, grâce aux écoles coraniques qu’ils financent au Pakistan et en Afghanistan, un puissant vecteur de propagation en Asie centrale de la doctrine orthodoxe wahhabite, ligne idéologique des émirs saoudiens prônant un islam fondamental et rigoriste. De plus, les talibans étant majoritairement sunnites — tout comme les Saoudiens — ils maintenaient une pression constante sur leurs voisins chiites iraniens qui, comme par hasard, sont de farouches opposants de la monarchie saoudienne. Les États-Unis, qui ont soutenu les talibans jusqu’en 1997, voyaient dans cette milice religieuse un allié qui leur permettrait d’obtenir les droits de passage et les contrats liés à la construction, par la compagnie Unocal, d’un important oléoduc reliant l’Asie centrale et le Pakistan via le territoire de l’Afghanistan. De plus, la haine farouche que vouent les talibans aux Iraniens servait également assez bien les intérêts stratégiques de Washington dans la région. Mais après les attentats à la bombe contre les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie, en août 1998, par les hommes d’Oussama ben Laden, Washington s’est distancié du Pakistan et des talibans, qui refusent catégoriquement de livrer le milliardaire terroriste à la justice occidentale. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, menés contre les tours du World Trade Center et le Pentagone, Oussama ben Laden et les talibans sont devenus les ennemis jurés de l’Amérique.
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L’enjeu des hydrocarbures en Asie centrale
Sous-dossier : Carrefour stratégique pour la circulation du pétrole et du gaz (par Saïd Ahmiri, MECANOBLOG, Blog d’analyses géopolitiques, stratégiques et sociologiques)
Dans le contexte géostratégique terrestre d’Asie Centrale, en observant la carte avec du recul, toutes les zones instables indo-pakistanaises, du Cachemire à travers la province NWFP, en passant par celle du FATA jusqu’au Balouchistan, paralysent autant l’accès au pétrole iranien à la Chine que le projet iranien du gazoduc IPI (Iran-Pakistan-Inde), censé être opérationnel en 2015 si les travaux débutent bel et bien en 2010.
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Le gazoduc IPI évite donc l’Afghanistan instable mais traverse tout le territoire sud-pakistanais depuis la ville iranienne d’Assuliyeh, près du gisement de South Pars, à la ville indienne de Barmer dans la province du Rajasthan, soit 2.775 kilomètres. Il y a peu, cette situation à hauts risques était encore du pain béni pour l’Amérique du Nord et l’Europe tous impatients d’enfin pouvoir se lancer dans la construction d’un gazoduc transafghan reliant la ville turkmène d’Ashgâbât à Gwadar et/ou au terminal indien de Dabhol selon le vieux tracé d’Enron ou d’Unocal avec le gazoduc TAP (Trans Afghanistan Pipeline) d’Achgâbât à Karachi devenu, en 2008, le gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde).
Les gazoducs IPI d’Iran et TAPI de l’Occident nourissent par conséquent une grande rivalité que les médias n’osent pas en parler. Le vieux projet de gazoduc transafghan TAP est débattu sur de nombreux forums, même sur Facebook, depuis des années. Rappelons que la société californienne Unocal, intéressée par l’Afghanistan dès 1993, a offert son soutien aux Taliban durant la guerre civile contre l’Alliance du Nord. Ils négocièrent par l’intermédiaire de la société américano-saoudienne Delta Petroleum, dont les liens supposés avec la CIA et les services secrets d’Arabie Saoudite n’ont jusqu’à ce jour jamais été ni prouvés ni démentis.
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Le projet d’Unocal fut d’abord menacé par la société argentine Bridas, dont l’ancien président Carlos Bulgheroni noua une relation de confiance avec les Bhutto au Pakistan et pu négocier plus habilement que les Américains et directement avec les différentes factions tribales d’Afghanistan. Puis, le projet du gazoduc TAP fut officiellement abandonné en 1998 lorsque Washington prit ses distances avec le nouveau régime de Kaboul à cause peut-être des révélations dans la presse des pratiques auxquelles se livrèrent les Taliban et des réactions qu’elles suscitaient au sein de l’opinion publique. Rappelons aussi que, selon des informations révélées par le journal Le Monde, le président Hamid Karzaï aurait été autrefois un conseiller d’Unocal. Le 11 septembre 2001 réactiva le projet d’Unocal avec cette fois le soutien de la Banque Asiatique de Développement (ABD) qui s’était engagé à en financer une partie. En mai 2002, le redémarrage officiel du projet TAP est annoncé par les trois présidents d’Afghanistan, du Pakistan, et du Turkménistan réunis à Islamabad. Des doutes commencent alors à planer sur la capacité du Turkménistan à honorer ses engagaments à cause notamment de la Russie qui achète 80 % du gaz turkmène et les premières négociations avec la Chine dont le projet faramineux d’un long gazoduc TOKC, de 1.833 kilomètres, traversant l’Ouzbékistan et l’immense Kazakhstan jusqu’au Xinjiang. Qui plus est, le tracé du gazoduc TAP traverse le Talibanistan et le conflit afghan n’est toujours pas fini. Après les trois inaugurations, en 2001, de l’oléoduc CPC (Caspian Pipeline Consortium) qui relie le gisement kazakh de Tengiz au port russe de Novorossiisk sur la Mer Noire, en 2006, de l’oléoduc BTC (Baku Tbilissi Ceyhan) et, en 2007, du gazoduc SCP (South Caucasus Pipeline) qui relie Baku à Erzurum via Tbilissi, tous les trois dans des régions stables, l’itinéraire choisi pour le gazoduc TAP perd beaucoup de son intérêt et le projet passe à nouveau au second plan. C’est à croire qu’il est maudit mais dans un nouveau coup de théâtre, en octobre 2008, le cabinet britannique Gaffney Clines and Associates (CGA) publie les résultats de son audit ne concernant que les réserves de la partie est du Turkménistan. Le seul gisement d’Osman-South Yoloton contiendrait déjà entre 4 et 6 tcm (trillions de mètres cube) de gaz, ce qui en fait le quatrième gisement au monde. Cet audit rassure les investisseurs américains, chinois et indiens sur les capacités du Turkménistan à produire, sur le long terme, les volumes pour lesquels il s’était engagé. Malgré toutes les difficultés cumulées, les risques et les retards, le vieux projet d’Unocal n’est pas encore abandonnée. Il a déjà 15 ans mais la construction n’a même pas encore débuté.
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Sous-dossier : L’Afghanistan, un « scandale géologique » (article du Figaro par Béatrice Pujebet du 8/12/2011)
Le pays dispose de ressources naturelles gigantesques. Les Américains ont évalué ce potentiel minier à 1.000 milliards de dollars, un chiffre que certains multiplient par 3. Cobalt, cuivre, pétrole, or, terres rares… Tout ce dont le monde a besoin pour alimenter ses usines est là. «Le lac de Dasht-e Nawar dispose de très importantes ressources en lithium indispensables pour les batteries», détaille le professeur Atiq Sediqi. Encore faut-il des informations précises pour orienter les explorations. Pour l’heure, ce sont les Chinois qui ont ouvert la danse. En 2007, la China Metallurgical Group Corporation a obtenu la concession d’exploitation du cuivre d’Aïnak au sud de Kaboul, probablement la deuxième réserve mondiale. Pour obtenir ce droit, la MCC a mis sur la table plus de 3 milliards de dollars car elle doit tout construire pour exploiter les lieux : voies de chemin de fer, centrale électrique, etc. Inquiètes de l’insécurité et du manque de données fiables pour lancer des prospections extrêmement coûteuses, les compagnies européennes se montrent, pour l’instant, plus réservées. En dépit des appels d’offres du gouvernement afghan.
Richesses naturelles en Afghanistan
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L’assassinat de Massoud à la veille des attentats du 11 septembre 2001 du World Trade Center de New York
Massoud sera tué dans un attentat suicide le 9 septembre 2001 à Khwadja Bahauddin, dans la province de Takhar au nord-est de l’Afghanistan. Les auteurs de l’attentat sont deux membres d’Al-Qaïda, les Tunisiens Dahmane Abd el-Sattar (mari de l’islamiste Malika El Aroud) et Rachid Bouraoui el-Ouaer, qui ont pu l’approcher grâce à une lettre de recommandation du Centre d’observation islamique (organisation basée à Londres) et en se faisant passer pour des journalistes munis de faux passeports belges et équipés d’une caméra volée à France 3 à Grenoble. Le faux cameraman Bouraoui el-Ouaer fait exploser sa ceinture de TNT scotchée sur son ventre. Massoud, gravement blessé au visage, est transporté en jeep dans un hélicoptère qui l’emmène à l’hôpital militaire de Farkhar mais il meurt au cours du trajet.
Sa mort a précédé de deux jours les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, et les deux événements semblent coordonnés. Une lettre de recommandation du journaliste Karim Touzani (pseudonyme utilisé par Dahmane Abd el-Sattar) adressée à Massoud avait été tapée en mai 2001 sur un ordinateur utilisé par Ayman al-Zawahiri et Mohammed Atef. Il s’agissait pour Al-Qaïda et les Taliban d’avoir les mains libres en Afghanistan dans l’hypothèse d’une réaction des Etats-Unis à l’encontre de ce pays après les attentats.
À plusieurs reprises, Massoud avait essayé d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le danger représenté par Oussama ben Laden et, selon certaines sources, préparait même une confrontation d’importance avec l’appui des États-Unis contre les Talibans et Al-Qaïda.
attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis
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Ahmad Shah Massoud, « l’anti Ben laden », par Christophe De Ponfilly
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Christophe Péan de Ponfilly, (1951-2006), fils du célèbre écrivain franco-russe Raymond de Ponfilly, était un auteur, réalisateur, producteur et journaliste français. Il avait fondé avec Frédéric Laffont de l’agence de presse Interscoop et la société de production Albert Films. Il avait réalisé plus d’une quarantaine de reportages et de documentaires, dont plusieurs sur l’Afghanistan et le Commandant Massoud. Il avait effectué plus de 8 voyages en Afghanistan, notamment au près des moudjahidines qui luttaient alors contre les Russes. Il a été également l’auteur de nombreux ouvrages comme Massoud, l’Afghan (1998) ou Scoops (2002) et réalisé un film de fiction pour le cinéma, L’Étoile du soldat, tourné en Afghanistan et relatant les aventures d’un jeune soldat soviétique contraint d’effectuer son service militaire en Afghanistan qui est fait prisonnier et va découvrir le véritable visage de ceux qu’il est censé combattre. Ce film posthume est sorti en France en salles en 2006 et le livre associé au film est paru aux Éditions Albin Michel ; une bande dessinée de René Follet est également parue chez Casterman. Il avait en projet un documentaire sur Paul Pelliot, son héros français préféré. Il a reçu de nombreux prix internationaux dont le pris Albert Londres en 1985. Tandis qu’un hommage à son travail consacré à l’Afghanistan lui était rendu le 16 mai 2006 en son absence au World Trade Center de Marseille, il fut retrouvé mort (l’hypothése du suicide a été évoquée) le 20 mai 2006 dans la forêt de Rambouillet, Chaque année, le festival du film documentaire « Echos d’ici, Echos d’ailleurs, sur les pas de Christophe de Ponfilly » rend hommage à l’oeuvre du réalisateur à Labastide-Rouairoux, dans le Tarn.
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Bilan de 37 années de guerre ininterrompue
- 1978 à 1979, guerre civile (contre les communistes) : nombre de victimes inconnu
- 1979 à 1989, guerre soviéto-afghane : 1 242 000 morts dont 80 % de civils et exil de 6 millions d’Afghans dans les pays voisins (Pakistan et Iran) sur une population de 15 millions d’habitants. Le coût de la guerre pour les soviétiques est estimé entre 200 et 300 milliards de dollars américains.
- 1989 à 2001, guerre civile (Talibans) : nombre de victimes inconnu
- 2001 à 2005 : nombre de victimes inconnu
- 2006 à 2013 : plus de 30.000 morts selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) et et le HCDH. Le coût de la guerre pour les pays de l’OTAN est estimé entre 700 et 800 milliards de dollars américains.
Soit, après 37 années de guerre ininterrompue : plus de 1.300.000 morts soit 8,5 % de la population afghane, un nombre beaucoup plus important de blessés (estimation inconnue), 6 millions d’Afghans exilés plus ou moins temporairement et plus de 1.000 milliards de dollars gaspillés en pure perte (sauf pour les vendeurs d’armes et les profiteurs) soit l’équivalent du potentiel minier du pays estimé par les américains…
Cherchez l’erreur…
enfants afghans
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