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Nostalgie d’un amour passé… Man Ray et Lee Miller.
En 1929, Lee Miller après un début de carrière comme mannequin vedette du magazine Vogue et modèle à New York s’installe à Paris et devient assistante, modèle et compagne de Man Ray. Elle découvre alors la photographie et commence à réaliser des portraits et des photographies de mode dans un style fortement influencé par la mouvance surréaliste. Elle quittera Man Ray en 1932 et rejoint alors New York ou elle ouvre son propre studio de photographie qui connaîtra vite le succès.
« Il est sept heures du matin à l’horloge, avant que la faim de l’imagination ne soit satisfaite. Le soleil ne s’est pas encore décidé s’il allait se lever ou rester couché – mais ta bouche apparait… Elle devient comme deux corps, séparés par une ligne d’horizon, mince, ondulante. Comme la terre et le ciel, comme toi et moi, et donc comme tous les objets microscopiques, invisibles à l’œil nu… Lèvres du soleil, vous vous m’attirez sans cesse de plus en plus près et, en cet instant d’avant le réveil, lorsque je sort de mon corps – que je suis en état d’apesanteur – je te rejoins dans la lumière du jour et le même espace vide, et, mon unique réalité, je t’embrasse avec la seule chose qui reste de moi : mes propres lèvres » (Man Ray, Cahiers d’Art, 10 : 5-6)
Lee Miller
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Man Ray – A l’heure de l’observatoire – Les Amoureux, 1932-34
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« Les lèvres rouges flottaient dans un ciel bleu-gris, au-dessus d’un paysage crépusculaire où l’on voyait, à l’horizon, un observatoire et ses deux dômes, comme des seins, à peine suggérés dans la pénombre. C’était une impression que je gardais de mes promenades quotidiennes dans les jardins du Luxembourg. Probablement à cause de leurs dimensions, les deux lèvres ressemblaient à deux corps enlacés. C’était très freudien. » (Man Ray, Autoportrait, Actes sud, 1998, pp. 334-35)
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Dans les années 1929-1932, Man Ray était obsédé par la perfection de la bouche de sa muse, assistante et compagne du moment, Lee Miller. la reproduction de cette bouche sera pour lui un leitmotiv qu’il déclinera sous de multiples formes. Lee Miller rompra avec son amant trop possessif une nuit d’octobre 1932 et retournera à New York voler de ses propres ailes. Désespéré, Man Ray voudra exorciser son chagrin en se lançant durant deux années dans la réalisation d’un imposant tableau représentant les lèvres de Lee : « A l’heure de l’observatoire – Les Amoureux » , on y voit les lèvres démesurées de Lee, flotter dans un ciel chargé de nuages moutonnants au-dessus de l’Observatoire de Paris dont la coupole dédoublée évoque une poitrine de femme. Quelques années plus tard, de 1934 à 1936, il réalisera une série de photographies de ce tableau au pied duquel sont disposés une table jeu d’échec, un corps de femme ou Man Ray lui-même, étendus ou assis sur un divan.
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es couleurs sont le rouge et vert, peu importe clair ou foncé, plutot clair c’est plus gai