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John Ruskin – Nuages d’orage en juillet dans le Val d’Aoste
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“… Vivre à fond tient de la dégustation plus que de la dévoration.
J’ai toutes les peines à vivre le moment présent sans désirer qu’il perdure et je ne jette encore les mille et un tracas qui me traversent chaque jour. Les exercices spirituels me sont certes d’une belle utilité mais le saut essentiel, je le diffère sans cesse.
Dans la tristesse, par exemple, je pourrais me laisser couler au fond, abandonner la surface, car, là où règne de l’agitation, là se développent aussi les vagues. Sur ce terrain, mon corps a une longueur d’avance sur l’esprit : j’ai appris il y a quelques mois, à nager. J’ai découvert que pour flotter il n’y avait rien à faire. Sans résistances, sans tensions, le nageur qui excelle dans l’art de flotter, n’a rien à faire. Cette non-activité sportive pourrait inspirer un art de vivre : ne rien faire, ne pas lutter, ne pas s’opposer, ne pas discuter le réel mais se laisser flotter en lui. Le détachement, au milieu de la vague des passions, c’est l’art de flotter allègrement…
… La vie est mouvement, et l’équilibre s’acquiert, se découvre et se réinvente constamment au cœur du quotidien…”
Alexandre Jollien – Le philosophe nu (extraits), 2010
(crédit de Plumes d’Anges, c’est ICI
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