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Dentelle de deuil
Au-dessus de Douarnenez,
une araignée patiente et têtue,
tend ses fils et tisse sa toile
Personne ne l’a encore vu…
On dit qu’elle ne sort que la nuit,
que le jour, elle se terre
dans les ruines des conserveries
ou bien dans les entrepôts
vides et silencieux du port.
elle étend partout sur la ville
son écheveau de fils noirs
et la pare lentement
d’une dentelle de deuil.
°°°
Enki, Douarnenez
15 août 2011
C’est en me promenant dans l’ancien quartier des conserveries à Douarnenez dont les rues et les constructions qui les bordaient étaient « garnies » de poteaux et « entoilées » de fils électriques et téléphoniques que ce poème m’était venu à l’esprit. J’imaginais alors une araignée gigantesque, tapie dans les locaux désaffectés des anciennes conserveries et entrepôts vides du port qui sortait la nuit pour tisser sa toile au-dessus de la ville…
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Rechab, sur son blog Peinture Sensations (que je vous invite à consulter, c’est ICI ) a rebondi en tirant un fil et tissant une nouvelle toile avec ce joli poème que je ne résiste pas à vous livrer. Merci à lui…
Pour la « dentelle de deuil »…
De la grande pelote de la terre
Tu as tiré le fil,
bien au-delà des villes,
et des montagnes altières.
Sans prendre de recul,
Tu voulais parcourir de lointains chemins,
tirant sur le fil, de tes mains,
comme un somnambule .
Si c’était une liane,
tu te serais accroché à elle,
comme à la ficelle,
que possédait Ariane .
Sans pourtant faire l’équilibriste,
tu pensais atteindre les étoiles,
mais ce fut, tendue, la toile,
qui n’était pas celle d’un artiste.
Plutôt que d’ouvrir la voie,
à d’autres ailleurs
( on espère toujours un monde meilleur),
elle s’est refermée sur toi.
Le paysage, peint en trompe-l’oeil,
avait un fond, contre lequel tu t’es cogné,
c’était une toile d’araignée .
Elle achevait son ouvrage de deuil.
Vois comme elle aiguise ses dents…
et ses mandibules,
elle attendait patiemment le funambule,
comme un éphémère amant.
RC
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