Giuseppe Leone est un photographe qui vit et travaille à Raguse (Sicile). La notoriété est venue avec ses illustrations de l’ouvrage d’Antonino Uccello « la civilisation du bois en Sicile » (Cavallotto, 1972). Il a été depuis très sollicité pour illustrer des livres, des catalogues et des revues d’éditeurs italiens et étrangers. Les plus connus sont :« la pierre a vécue », texte de Rosario Assunto et Mario Garay (Sellerio, 1978) ; « Le comté de Modica », texte de Leonardo Sciascia (Electa, 1973) ; « L’ïle nue », texte de Gesualdo Bufalino, (Bompiani, 1988) ; « Le Baroque sicilien » et « théâtre du monde », textes de Vincenzo Consolo (Bompiani, 1991) ; « L’Île des Siciliens », textes de Diego Mormorio (Peliti Associati, 1995). Son travail a fait l‘objet de nombreuses expositions personnelles en Italie et à l’étranger.
Nous aurons l’occasion de revenir sur l’œuvre de ce photographe de talent mais avons choisi aujourd’hui de présenter sept magnifiques photographies prises dans la région de Raguse, dans la pointe sud de la Sicile, sur le thème du caroubier, cet arbre mythique beaucoup moins connu que l’olivier qui pousse sur les côtes méditerranéennes et qui est cultivé pour ses fruits en forme de gousses. Ces photographies faisaient partie d’une série d’illustrations d’un livre de Federico Motta et publié en 1999, « Il Ragusano, storie e paesaggi dell’arte casearia » (le Ragusano, histoire et paysages de l’art du fromage).
Giuseppe Leone – Raguse, la cueillette des caroubes
Giuseppe Leone – L’heure du pic-nic sous le caroubier
Une activité millénaire en perte de vitesse
Certains historiens font remonter l’introduction du caroubier en Sicile à l’époque de la colonisation phénicienne de certains promontoires de l’île et d’îlots avoisinants dans le but de commercer avec les habitants du moment, les Sicules, qui avaient envahi l’île en provenance d’Italie. Pendant des siècles, les fruits de l’arbre qui ont la forme de gousses et qui ont un goût sucré ont été utilisées comme aliment à haute valeur énergétique pour nourrir le bétail, cochons, ânes, mulets, et également pour la constitution d’une farine entrant dans la confection de biscuits et de gâteaux. Au moment de la chute des caroubes sur le sol, l’atmosphère des endroits où sont plantés des caroubiers est envahi par une odeur énivrante et très caractéristique de « vieux tapis mouillés ». Lors de la domination de l’île par les Bourbons de Naples, la culture de cet arbre s’était fortement développée dans la province de Raguse, dans la pointe sud de l’île recouvrant une surface de 20.000 hectares qui offraient une production de 250.000 tonnes. En 1829, la surface dévolue à la culture de cette arbre était montée à 28.400 hectares. Vingt années plus tard, cette surface s’était réduite à 6.000 hectares, puis à 4.000 hectares en 1979.
Le caroubier (Ceratonia siliqua) est une espèce d’arbre originaire des régions méditerranéennes qui exige pour vivre des températures élevées (il meurt en-dessous de – 5°). Elle se plait sur les pentes arides et est cultivée pour son fruit, la caroube. Son nom vient de l’arabe al-kharroube, الخروب (alkharoub), Haroub en hébreu (חרוב).. En langue tamazight (berbère) son nom est tislighwa et est un emprunt au latin siliqua. Le nom générique Ceratonia vient du grec ancien κεράτια signifiant « petite corne » en référence à ses fruits qui à maturité sont des gousses en forme de cornes.. Le nom d’espèce, siliqua, désigne une gousse latin. Il est aussi appelé carouge, pain de saint Jean-Baptiste, figuier d’Égypte, fève de Pythagore. L’arbre peut mesurer adulte cinq à sept mètres de hauteur et peut pour les très anciens sujets (certains peuvent atteindre 500 ans) monter à quinze mètres. Cet arbre à la frondaison abondamment fournie qui forme un large houppier large procure une ombre appréciée dans les pays ensoleillés. En Europe, le caroubier est cultivé en Espagne (1er producteur mondial) et Italie (3ème producteur) surtout en Sicile. en France, on le cultivait jusqu’au XIXe siècle dans la région de Villefranche sur Mer où la belle couleur rouge de son bois était appréciée dans la marqueterie locale. De là vient le sobriquet suça carouba (« suce-caroube ») dont lu Vilafranquié ont été affublés. EnAfrique du Nord, le Maroc est le deuxième producteur mondial de caroubes.
Utilisation des caroubes
Au Maroc, les berbères zayanes l’utilisent pour ses vertus médicinales; à Chypre pour fabriquer des confiseries; en Tunisie pour des boissons gazeuses; l’industrie agro-alimentaire utilise la farine et la gomme de caroube comme additif, épaississant et l’industrie pour certaines applications (papier, textile, pharmacie, cosmétique, etc.). Il est enfin utilisé pour nourrir le bétail (excellent aliment énergétique). (Crédit Wikipedia)