« Un jour le philosophe Tchouang Tseu s’endormit dans un jardin fleuri et rêva qu’il était un très beau papillon, voletant, pleinement heureux de son sort mais qui après avoir volé jusqu’à l’épuisement finit par s’endormir et se mit à rêver lui même qu’il était Tchouang Tseu. Mais après que le philosophe se soit réveillé dans le jardin fleuri après un long sommeil, il fut fortement décontenancé car il ne savait plus s’il était vraiment Tchouang Tseu qui venait de rêver qu’il était papillon ou s’il était en fait le papillon en train de rêver qu’il était Tchouang Tseu… Il continue à se poser la question… »
« Il dit qu’il faut encore lutter alors que j’ai les reins cassés…»
Catherine Ribeiro, « Beauté insoumise ».
Voici une voix chaude et vibrante, passionnée, sensuelle issue tout droit de mon Atlantide personnelle, ce continent perdu des années 1970-1980. Cette voix, c’est celle de la belle et touchante Catherine Ribeiro. Cette fille d’émigrés portugais a débuté une carrière d’actrice avec Jean-Luc Godard (film Des Carabiniers) avant de devenir, après sa rencontre avec le musicien Patrice Moullet, la chanteuse du groupe de pop Alpes et une égérie de l’après-mai 1968. Elle avait été surnommée à l’époque la « pasionara rouge » pour ses chansons qui parlaient des luttes d’un moment et d’un monde à venir et son engagement politique et ses exigences artistiques peu appréciés de l’industrie musicale et du show-business l’avaient écarté du devant de la scène. Cette interprétation de cette chanson magnifique et poignante sur l’amour et ses impasses qu’est « Au carrefour de ma solitude », l’une des mes préférées dans son répertoire, est un « live » d’un spectacle enregistré le 10 février 2007 à Palaiseau. Quel plus bel hommage qui peut lui être rendu que celui prononcé par le grand Léo Ferré : « La beauté insoumise de Catherine et sa colère chevillée à l’âme incommodent le show-business, il faudrait des dizaines de Ribeiro pour que la chanson recouvre la majesté des humbles. »
Au carrefour de ma solitude
Au carrefour de ma solitude Et de mes illusions perdues Quand vont se coucher les étoiles Que s’apaisent nos ultimes craintes L’idée de l’homme transparaît Tumultueuse et dévorante
L’infinie douceur de sa voix Trouble ma musique intérieure Il parle des à-coups de la vie En un murmure exacerbé Il dit qu’il faut encore lutter Alors que j’ai les reins cassés
Et puis soudain, dans la nuit noire Après tant d’efforts déguisés La femme louve se réveille La faim lui dénoue les entrailles Dévoilant son corps dispersé À l’horizon soleil couché
Dans des draps d’aube tourmentée Ses bras enserrent l’éternité Il la turbule et la patiente Elle n’est plus seule dans la chaleur Peu à peu s’ouvre sur le jour Un visage au regard nouveau
Il devient le centre du monde Les quatre chemins de son âme Sous le feu de l’incertitude Leurs deux mains se sont détachées Elle veut le fondre à son amour Mais douc’ment, il s’est éloigné
Il y a des plaintes qui s’entravent Elle n’attend plus rien ni personne Et son chagrin en mouvement Déjà se confond à l’abîme Si près de lui dans la douceur Si près de lui dans le néant.
Au cas où ta sorella venait à se plaindre d’avoir à s’occuper, seule, de votre padre, Tu pourras toujours lui répondre que cela n’est que partie remise car tu auras plus tard, Toi, à t’occuper de Moi beaucoup plus longtemps…*
(* elle est plus jeune que lui…)
Moi, m’occuper de Toi ? Tu rêves ! Je te caserais plutôt dans une EHPAD, ou quelque chose comme ça…
C’est cruel ce que tu viens de dire car moi, dans la même situation, je n’hésiterais pas à m’occuper de toi…
Toi, t’occuper de Moi ? Dieu m’en garde ! Tu le ferais sans doute à la manière de Rose, la mère des frères Kennedy qui s’est occupée de son hémiplégique mari Joseph Patrick, en le torturant à petit feu avec délectation durant de longues années, histoire de se venger de ses infidélités passées…* Je vais de ce pas voir avec les enfants comment me prémunir d’un tel cauchemar !
(* Joseph P. Kennedy avait débuté à l’âge de 60 ans, avec sa jeune secrétaire de 24 ans et sous le nez de son épouse, une liaison qui devait durer 9 années.)
Non, tu n’as rien compris… C’est comme d’habitude, tu ne m’as pas laissé terminer. Quand je disais m’occuper de Toi, je pensais EUTHANASIA pour te faire passer de vie à trépas, histoire d’abréger tes souffrances et les miennes… par la même occasion.
le marché de la Porta Palazzo à Turin – crédit photo : Cities of Migration
À deux pas des belles avenues rectilignes où s’exhibent les boutiques de fripes de luxe et les restaurants branchés, un lieu vrai et vivant haut en couleur où bat le pouls du petit peuple turinois : des monceaux de fruits et légumes de toutes origines, formes et couleurs, des festons de saucisses, de jambons, de carcasses de viandes de toute nature, des porcelets entiers à la peau blême suspendus dans les airs qui vous fixent d’un air morne, des masses de tripes à gogo, des épices exotiques de toutes couleurs, d’innombrables variétés d’olives, d’ails, d’oignons, des grappes de fromages serrés les uns contre les autres qui ressemblent à des outres, des pâtes, des pâtes et encore des pâtes, de toutes les formes : des campanelles, des castellanes, des conchiglies, des farfalles, des fusillies, des gemellis, des richiolinni, des canellonis, des macaronis, des spaghettis en vrac, en sacs, en paquets, en sachets. Le tout dans une cacophonie joyeuse où l’on crie, chante, s’interpelle, plaisante, agite les bras et les mains, où l’on se presse, joue des coudes, se bouscule mais toujours dans une bonne humeur et de joie de vivre contagieuse.
C’est en 1889 que Verlaine publie ce recueil de poème chez l’éditeur Léon Vanier à Paris. Il est au crépuscule de sa vie et depuis la mort de sa mère survenue 3 ans plus tôt, il n’est que l’ombre de lui-même, ayant sombré dans l’alcool, sans le sou, vagabondant et alternant les séjours dans les hôpitaux. Paradoxalement, cette époque est aussi celle de la reconnaissance si longtemps attendue. Cette œuvre s’inscrit dans un projet plus vaste qu’il mène depuis plusieurs années et qui consiste à présenter sous forme de 4 recueils les parts sombres et lumineuses de sa personne. Le recueil Parallèlement qui décrit la part sombre et maudite sera le premier publié et doit s’inscrire « en parallèle » sinon en opposition aux trois autres recueils qui suivront et qui auront pour tâche de définir la part claire et positive du poète après la rédemption qu’il espère suite à sa conversion au catholicisme : Sagesse, Amour et Bonheur. Mais la présentation de ce premier recueil dans lequel abondent les scènes érotiques et scabreuses contraires à la morale bourgeoise du temps est ambiguë car, alors que devait transparaître dans ce qui était présenté comme une confession le regret de l’auteur, on constate au contraire une complaisance certaine dans la description des scènes érotiques qui laisse à penser que la rédemption n’est pas complète. Mais pouvait-il en être autrement ? Verlaine est un être ambivalent dont la vie aura oscillé en permanence entre l’élévation vers un idéal de pureté impossible à atteindre et la chute dans des abîmes sans fond. C’est sans doute à cette ambivalence absolue que nous devons son œuvre poétique si attachante.
Mariette Lydis (1887-1970)
Mariette Lydis est une comète lumineuse qui aura traversé le ciel européen avant se de poser sur le sol argentin. Née à Vienne en 1887 sous le nom de Marietta Ronsperger dans une famille juive, on connaît peu de choses sur son enfance sauf qu’elle a beaucoup voyagé à travers l’Europe et qu’elle est sur le plan de la peinture autodidacte. Sa carrière de peintre est connue de 1919 à 1922 par ses œuvres signées des initiales MPK, du nom de son premier mari, Julius Koloman Pachoffer-Karñy. Divorcée de celui-ci, elle épouse en 1918 un citoyen grec du nom de Jean Lydis, et vivra avec lui un temps près d’Athènes avant de reprendre sa liberté en 1925 et se transporter un temps à Florence. Ayant fait connaissance du romancier, poète et auteur dramatique italien Massimo Bontempelli qui vivait alors à Paris et était très proche des cercles surréalistes, elle le suit à Paris en 1926 puis décide de s’installer en France dont elle prendra la nationalité en 1939. Elle se lie en 1928 au comte Giuseppi Govone, un éditeur d’art ami de Gabriel d’Annunzo, qu’elle épousera en 1934. Au moment de l’Anschluss, dans la crainte d’une invasion allemande, elle rejoint son amie intime Erica Marx, une éditrice anglaise fille du riche collectionneur Hermann Marx (Cobham). Mais au bout d’une année, elle part pour Buenos Aires en juillet 1940 à l’invitation du marchand d’art Muller, pays où elle s’installera définitivement jusqu’à sa mort survenue en 1970. Mariette Lydis est connue par ses estampes en couleurs et pour ses illustrations aux couleurs délicates « empreintes de douceur et d’une certaine grâce nonchalante » de grands ouvrages littéraires pour des auteurs tels que Paul Valéry, Paul Verlaine, Edgar Poe, Armand Godoy, etc… Amie de Montherlant, elle a illustré plusieurs de ses œuvres telles Le serviteur châtié (1927) et Serge Sandrier (1948). Elle a illustré également Les Claudine de Colette (1935), Une Jeune Pucelette… (Folastrie) de Pierre de Ronsard (1936), Les Paradis artificiels de Charles Baudelaire (1955), , Madame Bovary de Flaubert (1949). Enfin elle était passée maître de l’illustration érotique avec ses séries réalisées entre 1926 et 1930 sur les prostituées, les lesbiennes et les figures de femmes à la sensualité forte et expressive. Parmi les illustrations d’ouvrages érotiques on citera les eaux-fortes de Sappho (1933), Les chansons de Bilitis de Pierre Louys (1946) et « Parallèlement » de Paul Verlaine édité en 1949 par l’éditeur Georges Guillot et dont nous présentons ci-après quelques exemples…
Illustration de la page d’en-tête du recueil En arrière-plan est représenté Paul Verlaine
«Parallèlement : un livre orgiaque et sans trop de mélancolie »
Le recueil se compose de quatre grandes parties titrées : « Les Amies », « Filles », « Révérences » et « Lunes » et de deux autres parties, l’une introductive qui comporte une préface, un avertissement, et deux poèmes ; l’autre n’est pas titrée et rassemble un grand nombre de poèmes en fin de recueil. Pour lire l’ensemble des poèmes du recueil consulter le site Wikisource, c’est ICI .
À Mademoiselle ***
Rustique beauté Qu’on a dans les coins, Tu sens bon les foins, La chair et l’été.
Tes trente-deux dents De jeune animal Ne vont point trop mal À tes yeux ardents.
Ton corps dépravant Sous tes habits courts, Retroussés et lourds, Tes seins en avant,
Tes mollets farauds, Ton buste tentant, — Gai, comme impudent, Ton cul ferme et gros,
Nous boutent au sang Un feu bête et doux Qui nous rend tout fous, Croupe, rein et flanc.
Le petit vacher Tout fier de son cas, Le maître et ses gas, Les gas du berger
Je meurs si je mens, Je les trouve heureux, Tous ces culs-terreux, D’être tes amants.
***
Impression fausse
Dame souris trotte Noire dans le gris du soir, Dame souris trotte Grise dans le noir.
On sonne la cloche : Dormez, les bons prisonniers On sonne la cloche : Faut que vous dormiez.
Pas de mauvais rêves, Ne pensez qu’à vos amours. Pas de mauvais rêves : Les belles toujours !
Le grand clair de lune ! On ronfle ferme à côté. Le grand clair de lune En réalité !
Un nuage passe, Il fait noir comme en un four. Un nuage passe. Tiens, le petit jour !
Dame souris trotte, Rose dans les rayons bleus. Dame souris trotte : Debout, paresseux !
***
Pensionnaires
L’une avait quinze ans, l’autre en avait seize ; Toutes deux dormaient dans la même chambre C’était par un soir très lourd de septembre : Frêles, des yeux bleus, des rougeurs de fraise,
Chacune a quitté, pour se mettre à l’aise, La fine chemise au frais parfum d’ambre. La plus jeune étend les bras et se cambre, Et sa sœur, les mains sur ses seins, la baise.
Puis tombe à genoux, puis devient farouche Et tumultueuse et folle et sa bouche Plonge sous l’or blond, dans les ombres grises ;
Et l’enfant, pendant ce temps-là, recense Sur ses doigts mignons des valses promises, Et, rose, sourit avec innocence.
***
La dernière fête galante
Pour une bonne fois, séparons-nous, Très chers messieurs et si belles mesdames. Assez comme cela d’épithalames, Et puis là, nos plaisirs furent trop doux.
Nul remords, nul regret vrai, nul désastre ; C’est effrayant ce que nous nous sentons D’affinités avecque les moutons Enrubannées du pire poétastre.
Nous fûmes trop ridicules un peu Avec nos airs de n’y toucher qu’à peine. Le Dieu d’amour veut qu’on ait de l’haleine. Il a raison ! Et c’est un jeune Dieu.
Séparons-nous, je vous le dis encore. Ô que nos cœurs qui furent trop bêlants, Dès ce jourd’hui réclament trop hurlants L’embarquement pour Sodome et Gomorrhe !
***
Ces passions…
Ces passions qu’eux seuls nomment encore amours Sont des amours aussi, tendres et furieuses, Avec des particularités curieuses Que n’ont pas les amours certes de tous les jours.
Même plus qu’elles et mieux qu’elles héroïques, Elles se parent de splendeurs d’âme et de sang Telles qu’au prix d’elles les amours dans le rang Ne sont que Ris et Jeux ou besoins érotiques,
Que vains proverbes, que riens d’enfants trop gâtés, — « Ah ! les pauvres amours banales, animales, Normales ! Gros goûts lourds ou frugales fringales, Sans compter la sottise et des fécondités ! »
— Peuvent dire ceux-là que sacre le haut Rite, Ayant conquis la plénitude du plaisir, Et l’insatiabilité de leur désir Bénissant la fidélité de leur mérite.
La plénitude ! Ils l’ont superlativement : Baisers repus, gorgés, mains privilégiées Dans la richesse des caresses repayées. Et ce divin final anéantissement !
Comme ce sont les forts et les forts, l’habitude De la force les rend invaincus au déduit. Plantureux, savoureux, débordant, le déduit ! Je le crois bien qu’ils ont la pleine plénitude !
Et pour combler leurs vœux, chacun d’eux tour à tour Fait l’action suprême, a la parfaite extase, — Tantôt la coupe ou la bouche et tantôt le vase, — Pâmé comme la nuit, fervent comme le jour.
Leurs beaux ébats sont grands et gais. Pas de ces crises : Vapeurs, nerfs. Non, des jeux courageux, puis d’heureux Bras las autour du cou, pour de moins langoureux Qu’étroits sommeils à deux, tout coupés de reprises.
Dormez, les amoureux ! Tandis qu’autour de vous Le monde inattentif aux choses délicates, Bruit ou gît en somnolences scélérates, Sans même, il est si bête ! être de vous jaloux.
Et ces réveils francs, clairs, riants, vers l’aventure De fiers damnés d’un plus magnifique sabbat ? Et salut, témoins purs de l’âme en ce combat Pour l’affranchissement de la lourde nature !
Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d’été si doux : Au détour d’un sentier…
[…] Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s’épanouir […]
Charles Baudelaire
Nous avons fêté en novembre dernier Thanksgiving chez des amis américains…
Thansgiving veut dire « Action de grâce » en anglais et constitue donc un remerciement mais un remerciement à qui ? — À Dieu ?, à la riche Nature de l’Amérique ? ou aux indiens sans l’aide desquels les premiers colons auraient été décimé jusqu’au dernier comme dans la première colonie anglaise de Roanocke en Caroline du Nord en 1580 ou bien obligé de pratiquer le cannibalisme pour survivre comme dans la seconde, celle de Jamestown en Virginie qui avait été créée en 1607.
En décembre 1620, un peu plus d’une centaine d’immigrants britanniques fuyant les règles religieuses imposées par l’Eglise d’Angleterre, les pilgrim Fathers, débarquent du navire Mayflower sur un coin isolé de la cote Est de l’Amérique du Nord dans une région qui sera le futur Massachusetts. Décembre n’était pas une bonne période pour fonder une colonie, l’hiver en Amérique du Nord peut être extrêmement rigoureux et la moitié des pèlerins ne verra pas le printemps. Les autres vont survivre grâce à l’aide des indiens de la tribu des Wampanoags sur le territoire de laquelle ils se sont installés. Ceux-ci leur enseigneront la culture du maïs et la pratique de la pêche. Étant partis de Plymouth, il donneront le nom de cette ville à leur colonie. Un peu plus tard, un second navire, le Fortune, débarquera un nouveau contingent de colons ainsi que les documents officiels permettant de légaliser la colonie. Pour célébrer la première récolte et pour remercier ceux qui étaient encore des hôtes, le gouverneur William Bradford organisa un grand repas festif auquel il convia les indiens dans lequel on a vu le premier Thanksgiving mais il faudra attendre le 26 novembre 1789 pour que George Washington en fasse une fête nationale afin de célébrer l’Indépendance nouvellement conquise et remercier Dieu :
« Now therefore I do recommend and assign Thursday the 26th day of November next to be devoted by the People of these States to the service of that great and glorious Being, who is the beneficent Author of all the good that was, that is, or that will be–That we may then all unite in rendering unto him our sincere and humble thanks–for his kind care and protection of the People of this Country previous to their becoming a Nation–for the signal and manifold mercies, and the favorable interpositions of his Providence which we experienced in the course and conclusion of the late war–for the great degree of tranquillity, union, and plenty, which we have since enjoyed–for the peaceable and rational manner, in which we have been enabled to establish constitutions of government for our safety and happiness, and particularly the national One now lately instituted–for the civil and religious liberty with which we are blessed; and the means we have of acquiring and diffusing useful knowledge; and in general for all the great and various favors which he hath been pleased to confer upon us. And also that we may then unite in most humbly offering our prayers and supplications to the great Lord and Ruler of Nations and beseech him to pardon our national and other transgressions–to enable us all, whether in public or private stations, to perform our several and relative duties properly and punctually–to render our national government a blessing to all the people, by constantly being a Government of wise, just, and constitutional laws, discreetly and faithfully executed and obeyed–to protect and guide all Sovereigns and Nations (especially such as have shewn kindness unto us) and to bless them with good government, peace, and concord–To promote the knowledge and practice of true religion and virtue, and the encrease of science among them and us–and generally to grant unto all Mankind such a degree of temporal prosperity as he alone knows to be best. »
Given under my hand at the City of New-York the third day of October in the year of our Lord 1789. G:o Washington
« Maintenant donc, je recommande et assigne que le premier jeudi après le 26e jour de novembre soit consacré par le Peuple de ces États au service du grand et glorieux Être, qui est l’Auteur bienfaisant de tout ce qu’il y a eu, qu’il y a et qu’il y aura de bon. Nous pouvons alors tous nous unir en lui donnant notre sincère et humble merci, pour son soin et sa protection, appréciés du Peuple de ce Pays, avant que celui-ci ne soit devenu une Nation de pitié ; pour les interpositions favorables de sa Providence lors de nos épreuves durant le cours et la fin de la récente guerre ; pour le grand degré de tranquillité, d’union, et d’abondance, que nous avons depuis appréciées ; pour le pacifisme et la raison qui nous ont été conférés pour nous permettre d’établir des constitutions de gouvernement pour notre sûreté et notre bonheur, en particulier la Loi nationale récemment instituée, ; pour la liberté civile et la liberté religieuse formant à elles seules une vraie bénédiction ; pour les moyens que nous avons d’acquérir et de répandre la connaissance utile ; et d’une manière générale pour toutes les grandes et diverses faveurs qu’il nous a bien heureusement conférées. Nous pouvons alors nous unir en offrant le plus humblement nos prières et supplications au grand Seigneur et Gouverneur des Nations et le solliciter pour pardonner nos transgressions nationales et autres transgressions ; pour nous permettre à tous, en poste public ou privé, de remplir nos nombreuses fonctions respectives, correctement et ponctuellement ; pour permettre à notre gouvernement national de rendre bénédiction à toutes les personnes, en étant constamment un Gouvernement de lois sages, justes, et constitutionnelles, discrètement et loyalement exécutées et obéies ; pour protéger, guider et bénir tous les Souverains et toutes les Nations (particulièrement celles qui ont montré de la bonté envers nous), afin de leur assurer paix et concordance, et assurer un bon gouvernement ; pour favoriser la connaissance et la pratique vraies de la religion et de la vertu, ainsi que davantage de science parmi eux et nous, et accorder généralement à toute l’Humanité un tel degré de prospérité temporelle comme lui seul sait pour être le meilleur. »
Donné sous ma main à la Ville de New-York le troisième jour d’octobre par année 1789 de notre Seigneur.
On remarquera que dans cette déclaration, il n’est fait nullement mention à l’aide des peuples autochtones qui ont permis aux premiers colons de survivre.
Hollis Holbrook – John Eliot parlant aux indiens Natick, 1937
John Eliot (1604-1690) était un missionnaire puritain qui avait obtenu un certain succès dans ses actions d’évangélisation des indiens Massachusett de la région de Boston après avoir appris leur langue, l’algonquin. 14 villes d’« indiens priants » furent crées qui regroupaient les convertis. Mais des frictions ne tardèrent pas à apparaître entre les colons et les indiens, notamment ceux de la tribu des Wampanoag qui avait secouru les pèlerins du Mayflower. En 1675-1676, cinquante année après le débarquement du Mayflower, une guerre, « la guerre du roi Philippe » eut lieu avec les colons qui se traduisit par la défaite des indiens avec conséquence la mort de 40 % des membres de la tribu et la déportation d’une partie des autres, certains ayant été vendus comme esclaves au colons de la Nouvelle-Angleterre.
Quatre siècles après l’arrivée du Mayflower, on considère que près de 90.000.000 d’indiens ont péris suite à l’arrivée des européens dans l’ensemble du continent américain (le plus grand génocide de l’histoire) du fait de la répression, de l’esclavage, des maladies importées ou créées (aux Etats-Unis, on offrait aux indiens des couvertures infectées par la variole), Aujourd’hui un autre type d’extermination (je voulais employer le terme d’animalicide, mais il n’existe pas. Est-ce un hasard ?) se poursuit, celui des dindes de Thanksgiving dont 46 millions sont sacrifiées chaque année aux Etats-Unis pour célébrer cette fête… 46 millions moins une puisque l’une d’entre elle est graciée chaque année par le Président américain (En fait 2 car une autre dinde est tenue en réserve au cas où…).
La seule bonne action de Trump depuis son arrivée au pouvoir….
« Bon appétit ! messieurs ! Ô ministres intègres…»
Ferme d’élevage de dindes pour la société Norbest à Moroni dans l’Utah Film clandestin pris par l’association DxE (Direct Action Everywhere)
À ne pas manquer, ce clip de PETA (People for the Ethical Tratment of Animals)
Mais les choses sont en train de changer… Le vent de la révolte se lève !