Una furtiva lagrima Negli occhi suoi spunto: Quelle festose giovani Invidiar sembro. Che piu cercando io vo? Che piu cercando io vo? M’ama! Sì, m’ama, lo vedo, lo vedo. Un solo instante i palpiti Del suo bel cor sentir! I miei sospir, confondere Per poco a’ suoi sospir! I palpiti, i palpiti sentir, Confondere i miei coi suoi sospir Cielo, si puo morir! Di piu non chiedo, non chiedo. Ah! Cielo, si puo, si puo morir, Di piu non chiedo, non chiedo. Si puo morir, si puo morir d’amor.
Chanson « Caruso » par Lucio Dalla
Ici ou la mer et le vent hurlent Sur une vieille terrasse devant le golf de Surriento Un homme embrasse une femme qui avait pleuré Puis s’éclaircit la voix et recommence le chant
Je t’aime beaucoup Énormément tu sais C’est une chaine désormais Qui chauffe le sang dans tes veines, tu sais
Il vît les lumières au milieu de la mer Il pensa aux nuits en Amérique Mais c’étaient seulement les lumières et le sillage blanc d’une hélice
Il ressentit la douleur dans la musique, s’élever du piano Mais quand il vît la lune dévoilée par un nuage Même le mort lui sembla plus douce
Il regarda dans les yeux la fille aux yeux verts comme La mer Puis soudainement une larme coula et lui a cru s’étouffer
Je t’aime beaucoup Énormément tu sais C’est une chaine qui désormais Chauffe le sang dans tes veines, tu sais
Puissante passion ou chaque drame est un faux Qu’avec un peu de maquillage et avec la mimique tu peux devenir un autre Mais deux yeux qui te regardent aussi profondément Te font oublier les paroles qui troublent nos pensées
Ainsi tout devient petit, même les nuits en Amérique Tu te tournes et tu vois ta vie comme le sillage d’une hélice Mais si c’est la vie qui finie alors lui n’y pensa plus autant Bien au contraire il se sentait déjà heureux et continua sa chanson
Je t’aime beaucoup Énormément tu sais C’est une chaine désormais Qui chauffe le sang dans tes veines tu sais.
Enfin des chansons pleines de sens qui nous parlent et nous émeuvent… Par La Féline (Agnès Gayraud)
Effet de Nuit,
J’ai quitté la fête en pleine transe Le jour pas encore levé. La route est trempée quelle importance Je préfère rentrer à pieds Baignée par les ondes
Sueur tenace Puzzle de pensées La lune fait sa ronde Jeunesse passe Une tête dans d’autres réalités Comme on se déhanche Les décibels Montent le son Touchent le ciel Effet de nuit Marcher sans bruit Ciel blafard Qui déchire Dans un éclair La ville entière Posée sur Terre
J’entends encore pulser le silence Drôle de douceur cette hiver Le monde a changé quelle importance Nous sommes jeunes et nous sommes fiers Comme on se déhanche Les décibels Montent le son Touchent le ciel Effet de nuit Marcher sans bruit Ciel jaguar Qui déchire Dans un éclair La ville entière Posée sur Terre
***
Agnès Gayraud, une tête bien faite et bien pleine
Où est passé ton âme ?
Philosophe (elle est normalienne, agrégée de philosophie et auteure d’une thèse sur Adorno et d’un essai philosophique sur la musique populaire), chroniqueuse à Libération et Philosophie Magazine, musicienne et chanteuse (elle a fondé le projet musical La Féline), elle chante depuis 2008 et a à son actif de nombreuses chansons et plusieurs albums.
J’aime beaucoup le titre Où est passée ton âme paru en 2019 dans l’album Vie Future
La vie, comme l’histoire, se répète. Oh, comme le temps a passé. Je crains de revivre sans le savoir Cet instant qu’on a traversé.
Où est passée ton âme ? Cariño, no lo sé Oh,¿Dónde este mundo va? Dis-le moi, s’il te plaît.
Ils vivaient ensemble, attachés. J’en ai encore le cœur serré. Comme ils se ressemblaient, soulagés de n’avoir plus à s’expliquer.
Où est passée ton âme ? Cariño no lo sé Oh, où est passée son âme ? Au fond, moi je le sais.
(refrain) Il n’y a rien après la mort Elle va en beauté Il n’y a rien que les corps. Je veux vivre et danser
Combien de plaisir peux-tu prendre dans le temps qu’on t’a accordé ? Je t’ai vu pâlir, te défendre Je n’ai pas cessé de t’aimer.
Où va passer ton âme ? Viens, je sais le secret.
(refrain) Il n’y a rien après la mort Elle va en beauté Il n’y a rien que les corps. Je veux vivre et danser
Une jeune femme incroyable et irrésistible. Même que j’croyais pas qu’ça pouvait exister une fille comme ça ! Une jeune femme belle, drôle, magnétique. De la dynamite sur pattes, de l’énergie à revendre et un sourire, un sourire… un sourire qui désarme, qui entraîne, qui enjôle, qui séduit et je ne parle pas de son délicieux accent brésilien. Flavia, je vous remercie d’exister, d’être la preuve vivante qu’un être humain, sur cette terre meurtrie, où s’installe le pessimisme et de désespoir, qu’un être humain peut être animé d’une joie de vivre démesurée, plus contagieuse encore que le virus couronné. Sainte Flavia, lorsque vous chantez et remuez, vous réveilleriez les morts, feriez marcher les paralytiques et recouvrir la vue aux aveugles. Vous devriez être canonisée et, brésilienne qui avez choisi de vivre en France, devriez recevoir la légion d’honneur, devenir modèle de nos Mariannes dans nos mairies et avoir votre effigie au musée Grévin. De plus, vous détestez Bolsonaro et militez pour les droits des indigènes d’Amazonie. Alors…
Voici trois de ses chansons que j’ai découvert sur le Net : » La bonne nouvelle« , un live né du confinement, « Cé inventa » et « temontou« . Avec cette dernière chanson, elle m’a complètement désorienté et je ne sais plus quelle est ma droite de ma gauche ni le haut de mon bas… Il y en a des dizaines d’autres, toutes aussi entraînantes les unes que les autres. Vous aurez compris, je suis séduit !
Parce que t’es mon haut Parce que t’es mon bas Parce que t’es ma gauche, ma droite, mon ciel et mon trépas Parce que c’est pour toi que j’imagine Tous mes foutus stratagèmes Et que t’es la seule raison d’être de ce maudit théorème Parce que tu es tout ce que je voudrais être Tout ce que je ne suis pas Parce que tu es tout c’que j’aime, tout c’que j’aime (tout c’que j’aime) Parce que t’es mon haut Parce que t’es mon bas Parce que sans dessus, dessous j’sais plus quand on …, c’est tout Parce que t’es mon seul problème Et mon seul remède ici-bas Parce que t’es le poison et la cûre C’est la seule chose dont je sois sûre Tu es tout c’que j’aime, tout c’que j’aime Tout c’que j’aime (Tout c’que j’aime) Parce que t’es mon haut Parce que t’es mon bas Parce que t’es ma gauche, ma droite Je sais plus où je suis quand t’es plus là Parce que tu sais tout ce que je veux Et aussi tout c’que j’ne veux pas Parce que tu es tout c’que j’aime Et tout cqu’il me restera Parce que tu es tout ces petits riens Qui font mon tout et c’est pas rien Tu es tout c’que j’aime, tout c’que j’aime (Tout c’que j’aime) Et même si l’on s’échine et qu’on se hante souvent moi je sais que l’air que je respire est plus doux quand t’es dedans Tu es tout c’que j’aime Tout c’que j’aime Parce que t’es mon haut Parce que t’es mon bas Parce que t’es ma gauche, ma droite, mon ciel et mon trépas Parce que tu sais tout ce que je veux Et aussi tout c’que je n’veux pas Parce que la seule chose qui me hante C’est la distance jusqu’à tes bras Tu es tout c’que j’aime, tout c’que j’aime Tu es tout c’que j’aime, tout c’que j’aime Oooh Aaah Oooh Aaah Tout c’que j’aime Parce que tu es tout c’que j’aime, tout c’que j’aime
C’est tout à fait par hasard en écoutant une émission diffusée par France Culture sur le thème de la jalousie en référence à un livre du philosophe Jean-Pierre Dupuy, » La Jalousie. Une géométrie du désir « , que j’ai appris l’existence du chanteur et musicien brésilien Caetano Veloso. En fait je le connaissais sans en avoir conscience puisque j’appréciais depuis longtemps son interprétation de deux chansons iconiques : « Sohnos » (Rêves), une chanson brésilienne et la chanson mexicaine « Cucurrucucu paloma » dont j’avais adoré la touchante interprétation dans le film Hable con ella (Parle avec Elle) du réalisateur espagnol Pablo Almadovar. Ces deux chansons ont la particularité d’être toutes les deux des chansons tristes qui chantent la fin d’un amour. La chanson Sonhos parle d’un homme qui aime une femme passionnément et à qui celle-ci annonce soudainement qu’elle s’est éprise d’un autre homme. Contre toute attente et malgré sa souffrance, il ne se révolte pas contre cette situation et remercie sincèrement cette femme pour ce qu’elle lui a apporté et appris. (Ça existe vraiment des hommes comme ça ?). D’après Jean-Pierre Dupuy qui se considère franco-brésilien pour des raisons familiales, il semble que ce comportement va à l’encontre de la mentalité machiste des hommes de ce pays dans lequel le nombre des meurtres d’origine passionnelle (ou plutôt pathologique) l’emporterait largement sur celui de ceux liés à la drogue… Quant à la chanson Cucurrucucu paloma écrite par le chanteur compositeur mexicain Tomas Méndes en 1954, elle parle de la perte d’un être cher et de la souffrance qui en résulte.
Sonhos
Sonhos
Tudo era apenas uma brincadeira E foi crescendo, crescendo, me absorvendo E de repente eu me vi assim completamente seu Vi a minha força amarrada no seu passo Vi que sem você não há caminho, eu não me acho Vi um grande amor gritar dentro de mim Como eu sonhei um dia
Quando o meu mundo era mais mundo E todo mundo admitia Uma mudança muito estranha Mais pureza, mais carinho mais calma, mais alegria No meu jeito de me dar
Quando a canção se fez mais clara e mais sentida Quando a poesia realmente fez folia em minha vida Você veio me falar dessa paixão inesperada Por outra pessoa
Mas não tem revolta não Eu só quero que você se encontre Saudade até que é bom É melhor que caminhar vazio A esperança é um dom Que eu tenho em mim, eu tenho sim
Não tem desespero não Você me ensinou milhões de coisas Tenho um sonho em minhas mãos Amanhã será um novo dia Certamente eu vou ser mais feliz
Quando o meu mundo era mais mundo…
Rêves
Tout était juste une plaisanterie Et elle a grandi, grandi M’absorbant Et soudain Je me suis vu ainsi complétement à toi J’ai vu ma force amarrée à tes pas J’ai vu que sans toi il n’y avait pas de chemin Je ne me trouvais pas J’ai vu un grand amour crier à l’intérieur de moi Comme je l’ai rêvé un jour.
Quand mon monde était plus un monde Et tout le monde admettait Un changement très étrange Plus de pureté, plus de tendresse Plus de calme, plus de joie Dans ma façon d’être Quand la chanson s’est fait plus claire, Et plus triste Quand la poésie est devenue une véritable folie dans ma vie Tu es venue me parler de cette passion inattendue Pour une autre personne.
Mais il n’y a pas de révolte, non Je veux juste que tu te trouves La mélancolie est parfois bonne C’est mieux que de marcher vide L’espérance est un don Que j’ai en moi Je l’ai, oui Il n’y a pas de désespoir, non Tu m’as appris des millions de choses J’ai un rêve entre les mains Demain sera un nouveau jour Je vais certainement être plus heureux.
Quand mon monde était plus un monde…
Cucurrucucu paloma
Caetano Veloso : dans cette interprétation magnifique les mots chantés que laissent échapper ses lèvres sont comme des oiseaux qui prennent leur envol dans une gracieuse lenteur. On comprend pourquoi les femmes qui l’écoutent posent sur lui un tel regard. Heureux l’homme sur qui se portent de tels regards…
Dicen que por las noches Ils disent qu’il passait Nomas se le iba en puro llorar, Ses nuits a pleurer Dicen que no comia, Ils disent qu’il ne mangeait pas Nomas se le iba en puro tomar, Il ne faisait que boire Juran que el mismo cielo Ils jurent que le ciel lui même Se estremecia al oir su llanto Se rétrécissait en écoutant ses pleurs Como sufrio por ella, Comme il a souffert pour elle Que hasta en su muerte la fue llamando Même dans sa mort il l’appellait Ay, ay, ay, ay, ay, … cantaba, Ay, ay, ay, ay. , ay…. il chantait Ay, ay, ay, ay, ay, … gemia, Ay, ay, ay, ay, ay…il gemissait Ay, ay, ay, ay, ay, … cantaba, Ay, ay, ay, ay, ay…. il chantait De pasión mortal… moria De passion mortelle…il mourrait Que una paloma triste Qu ‘une colombe triste Muy de manana le va a cantar, Va lui chanter tot le matin A la casita sola, A la maisonnette seule Con sus puertitas de par en par, Avec ses petites portes Juran que esa paloma Ils jurent que cette colombe No es otra cosa mas que su alma, N’est rien d’autre que son âme Que todavia la espera Qui attend toujours A que regrese la desdichada Le retour de la malheureuse Cucurrucucu… paloma, Cucurrucucu…. colombe Cucurrucucu… no llores, Cucurrucucu…ne pleure Las piedras jamas, paloma Jamais les pierres, colombe ¡Que van a saber de amores ! Que savent elles d’amour ! Cucurrucucu… paloma, ya no llores Cucurrucucu…colombe, ne pleure plus
Edvard Munch – Jalousie (1897). Le peintre expressionniste norvégien que ce thème obsédait en a réalisé à partir de 1895 pas moins de 16 représentations.
La Jalousie. Une géométrie du désir
Jean-Pierre Dupuy, philosophe, professeur émérite à l’Ecole Polytechnique, professeur à l’université Stanford (Californie), dans son livre » La Jalousie. Une géométrie du désir » (Seuil) propose une théorie générale de la jalousie en s’appuyant sur la théorie du désir mimétique défini par René Girard. France Culture, dans le cadre de l’émission La Conversation scientifique présentée par Etienne Klein, l’a invité à présenter son ouvrage. (59 mn)
Qu’en est-il de ces heures troubles et désabusées Où les dieux impuissants fixent l’humanité ? Où les diet nazi(e)s s’installent au Pentagone Où Marilyn revêt son treillis d’Antigone ? On n’en finit jamais d’écrire la même chanson Avec les mêmes discours les mêmes connotations On n’en finit jamais de rejouer Guignol Chez les Torquemada chez les Savonarole
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Lassé de grimacer sur l’écran des vigiles Je revisite l’Enfer de Dante et de Virgile Je chante des cantiques mécaniques et barbares A des poupées Barbie barbouillées de brouillard C’est l’heure où les esprits dansent le pogo nuptial L’heure où les vieux kapos changent ma pile corticale C’est l’heure où les morts pleurent sous leur dalle de granit Lorsque leur double astral percute un satellite
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Crucifixion avec la Vierge et dix-sept saints Fra Angelico met des larmes dans mon vin La piété phagocyte mes prières et mes gammes Quand les tarots s’éclairent sur la treizième lame On meurt tous de stupeur et de bonheur tragique Au coeur de nos centrales de rêves analgésiques On joue les trapézistes de l’antimatière Cherchant des étoiles noires au fond de nos déserts
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Je dérègle mes sens et j’affûte ma schizo Vous est un autre je et j’aime jouer mélo Anéantissement tranquille et délicieux Dans un décor d’absinthe aux tableaux véroleux Memento remember je tremble et me souviens Des moments familiers des labos clandestins Où le vieil alchimiste me répétait tout bas: Si tu veux pas noircir, tu ne blanchiras pas
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Je calcule mes efforts et mesure la distance Qui me reste à blêmir avant ma transhumance Je fais des inventaires dans mon Pandémonium Cerveau sous cellophane coeur dans l’aluminium J’écoute la nuit danser derrière les persiennes Les grillons résonner dans ma mémoire indienne J’attends le zippo du diable pour cramer La toile d’araignée où mon âme est piégée J’attends le zippo du diable pour cramer La toile d’araignée où mon âme est piégée
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ? Qui donc ?
Quand le monde autour de toi aura tant changé Que toutes ces choses que tu frôlais sans danger Seront toutes si lourdes à bouger Seront toutes des objets étrangers Où l’a-t-on rangé Ce bout de verger Avec ses fleurs grimpantes Sa lumière en pente Couleur de dragée Quand le monde autour de toi sera mélangé Que le drap de ta chambre dans l’ombre restera plongé Que viendra la nuit aux pourpres orangés Et sans rien de plus peut-être pour te protéger Où l’a-t-on rangé Ce bout de verger Avec sa glycine Comme une racine Dans la terre plongée Jardin des délices Tourne comme une hélice Dans le fond du crâne Tourne comme une hélice.
Gérard Manset – Album le Jardin des Délices, 2006.
Pour manifester ma peine aux souffrances que supporte avec courage et dignité actuellement le peuple italien je lui dédie cette bouleversante interprétation de 1956 par l’inoubliable Maria Callas du morceau « Vissi D’arte » (« J’ai vécu d’Art ») tiré de la Tosca de Pucini.
Paroles de chanson italienne « Vissi d’Arte«
Vissi d’arte, Vissi d’amore, J’ai vécu d’art, j’ai vécu d’amour, non feci mai mâle ad anima viva! Je n’ai jamais fait de mal à âme qui vive ! Con man furtiva Par une main cachée quante misere conobbi aiutai. J’ai soulagé toutes les misères que j’ai rencontrées. Sempre con fè sincera Toujours avec une foi sincère la mia preghiera Ma prière ai santi tabernacoli Sali. Est allée vers le saint tabernacle. Sempre con fè sincera Toujours avec une foi sincère diedi fiori agl’altar. J’ai offert des fleurs à l’autel. Nell ‘ ora del dolore En ce temps de douleur perchè, perchè, Signore, Pourquoi, pourquoi, Seigneur, perchè me ne rimuneri così? Pourquoi m’en récompenses-tu ainsi ? diedi gioielli della Madonna al manto, J’ai offert des joyaux pour le manteau de la Madone e diedi il canto agli astri, al ciel, Et offert mon chant aux étoiles, au ciel, che ne ridean più belli. Qui en resplendissaient, encore plus beaux. Nell’ora del dolor En ce temps de douleur perchè, perchè, Signor, Pourquoi, pourquoi, Seigneur, ah , perchè me ne rimuneri così? Ah, pourquoi m’en récompenses-tu ainsi ?
Maria Callas, Orchestre National de la Radiodiffusion Française dirigé par Georges Pretre, 1961.
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Mon cœur s’ouvre à ta voix...
Mon cœur s’ouvre à ta voix comme s’ouvrent les fleurs Aux baisers de l’aurore ! Mais, ô mon bien-aimé, pour mieux sécher mes pleurs Que ta voix parle encore ! Dis-moi qu’à Dalila tu reviens pour jamais ! Redis à ma tendresse Les serments d’autrefois, ces serments que j’aimais ! Ah ! réponds à ma tendresse ! Verse-moi, verse-moi l’ivresse ! Ainsi qu’on voit des blés les épis onduler Sous la brise légère Ainsi frémit mon cœur, prêt à se consoler À ta voix qui m’est chère ! La flèche est moins rapide à porter le trépas Que ne l’est ton amante à voler dans tes bras ! Ah ! réponds à ma tendresse ! Verse-moi, verse-moi l’ivresse !
Charles Koechlin, Au loin, pièce symphonique, Op. 20, pour cor anglais et piano composé entre 1896 et 1900. Joué par l’Orchestre Philharmonique de Rhénanie-Palatinat dirigé par Leif Segerstam.
Charles Koechlin, (1867-1950) est un compositeur français d’origine alsacienne à la personnalité attachante qui s’est très tôt intéressé à la musique. Entré à l’Ecole polytechnique en 1887 dans le but d’entreprendre une carrière d’officier de marine ou d’astronome, une tuberculose l’oblige à interrompre ses études et s’orienter vers la musique. Il entre au Conservatoire de Paris où il sera l’élève d’Antoine Taudou, Massenet et Gedalge puis de Gabriel Fauré qui lui confie l’orchestration de sa musique de scène pour Pelléas et Mélisandre. Ses premières compositions sont consacrées à des poèmes de Theodore de Banvile, Leconte de Lisle, Heinrich Heine (En mer, la nuit), Verlaine et Samain. De 1899 à 1949, il aura composé plus de 250 œuvres distinctes et plus de 1000 titres. et écrit 41 traités sur l’art musical. Parallèlement il se passionne pour la photographie et prendra au cours de sa vie plus de 3000 clichés. Sur le plan social, proche du parti communiste, il tente de promouvoir une musique pour le peuple dans les années 1930 et écrira des articles sur des sujets musicaux pour le journal l’Humanité. En 1933 il rend hommage au cinéma avec une symphonie, The Seven stars symphonie, consacrée à Douglas Faibanks, Lilian Harvey, Gretra Garbo, Clara Bow, Marlène Dietrich, Emil Jannings et Charlie Chaplin. Ayant vécu à l’écart des cénacles artistiques de son temps, il est peu connu et injustement peu joué. Il composera peu après d’autres œuvres consacrées aux vedettes du septième art : L’Album de Lilian (1934), Sept chansons pour Gladys (1935), Danses pour Ginger (1937), Epitaphe de Jean Harlow (1937).
Charles Koechlin, Les Bandar Log Partie I.
Charles Koechlin, Les Bandar Log Partie II. Ce poème symphonique écrit en 1939 est tiré d’un cycle orchestral, Le Livre de la Jungle, inspiré du roman de Rudyard Kipling. C’est le prétexte pour le musicien de s’amuser en tentant de faire passer ses idées sur l’art musical. Ils confronte les singes qui représentent les compositeurs contemporains, de vulgaires copistes, à la musique classique et savante représentée par la forêt et la panthère Bagheera. Le texte qui suit est le programme rédigé par Koechlin lui-même pour présenter son œuvre (le minutage de la video a été intégré au texte) :
« Dans le calme d’un lumineux matin, les singes tout à coup font irruption (2:15). Criailleries grotesques, mais aussi, souples et gracieuses gambades. Comme vous le savez, d’après Kipling, ces singes tout à la fois les plus vaniteux et les plus insignifiants des animaux, se croient des génies créateurs, ils ne sont en réalité que de vulgaires copistes, dont le seul but est de se mettre à la mode du jour (cela s’est vu parfois dans le monde des artistes). Ils vont parler, chanter, clamer leurs secrets prétentieux. Pour cela, ils utiliseront (sans en rien faire de bon), divers procédés de l’harmonie moderne : d’abord, des quintes consécutives, puis des neuvièmes, à la manière de Claude Debussy (3:20). Le tout entremêlé de gambades qui, elles, restent harmonieuses et musicales. Puis ils abordent la musique atonale (environ 5:00), avides d’obéir à la Loi des Douze Sons de Schönberg et de ses disciples. Ce sont alors des sauts brusques et brutaux (comme d’ailleurs on en rencontre chez certains atonalistes). Mais voici que la forêt entière se met à chanter avec eux ; elle fait en sorte que cette atonalité devient musicale et presque lyrique (environ 6:00) – or cette évolution expressive déplaît (6:30) aux singes (ils veulent ‘rester classiques’), par un artificiel et ridicule pseudo-retour à Bach. Et c’est alors (sur le thème de ‘J’ai du bon tabac’) une polytonalité dure et factice (6:40), – à quoi succède une fugue chromatique dont le sujet et le contre-sujet rivalisent de bêtise (7:20). Mais voici de nouveau que la forêt s’en mêle (debut video 2), prend la parole, et transforme cette fugue en réelle musique par une nouvelle exposition du sujet. Les singes interviennent de leur côté ; cette fois ce sont des passages de percussion pure, sans musique véritable et où il n’y a plus que du rythme (4:20). Puis ils reprennent en charivari leur thème du retour à Bach. Mais voici soudain interrompues leurs élucubrations par l’arrivée des Fauves, Baloo et Bagheera, dont retentit la sonnerie terrible (4:60), aux trompettes menaçantes. Fuite éperdue des singes (5:10). Et la jungle retrouve enfin le calme lumineux (6:00 environ) par quoi débutait ce poème symphonique où l’on peut voir tour à tour une satire des artistes qui veulent être à la mode, – et lorsque la forêt chante, un hommage réel au langage polytonal ou atonal. Mélange assez subtil, pour l’explication duquel fut peut-être nécessaire cette analyse un peu longue. »
Charles Koechlin
Charles Koechlin, Les Bandar Log Partie II.
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Une présentation très complète de ce musicien et de ses œuvres :Koechlin Charles (site Musicologie.org)