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FOCUS – PHOTOGRAPHIES REMARQUABLES
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Mondes parallèles – A propos d’une photographie remarquable de naufrage, en 1874
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Image surréaliste fascinante que constitue cette photo prise en janvier 1874 dans les Îles Scilly au large de la Cornouaille britannique par l’un des membres d’une lignée de photographes qui s’était spécialisée dans la prise de vue de naufrages, la famille Gibson. Confrontation de deux situations, de deux espaces mentaux mis en présence l’un de l’autre qui se côtoient sans se mêler. D’un côté, un monde cataclysmique créé par le déchaînement aveugle, violent et destructeur des éléments naturels où les assauts répétés des vagues sous l’effet de la tempête jette l’immense structure de bois, de gréements et de voiles – œuvre parmi les plus perfectionnées des hommes parmi leurs œuvres – sur les brisants, la secoue en tous sens tel un fétu de paille, la désarticule, la broie et finit par la précipiter dans les profondeurs de l’océan en emportant avec elle dix vies; un monde répulsif d’épouvante et de mort mais qui paradoxalement va fasciner les hommes par l’étrange sentiment mêlé de beauté sublime et d’horreur funeste qu’il suscite..
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regards croisés en photographie : d’une ronde à l’autre…
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Cette photo a été prise au cours de l’une de ces nombreuses fêtes populaires organisées en Allemagne par les nazis pour glorifier l’histoire, les traditions allemandes et la race aryenne. L’auteur y est inconnu. On y voit trois jeunes filles faisant la ronde photographiées comme il était coutume lors de la période nazie en contre-plongée pour donner plus d’importance au sujet mis en scène. J’ai tout de suite pensé en découvrant cette photo à celle, célèbre, prise quelques années plus tard qui montre une autre ronde dans des circonstances beaucoup plus dramatique, celle de la Ronde des enfants dela fontaine Barmaleï lors du siège et du bombardement de Stalingrad par l’armée allemande.
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LE NU EN PHOTOGRAPHIE
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le Nu dans la Nature – regards croisés entre le lituanien Rimantas Dichavicius et l’américaine Anne Brigman (1869-1950)
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Rimantas Dichavičius est un photographe et illustrateur lituanien reconnu internationalement qui va allègrement vers sa soixante-dix huitième année. Son livre Žiedai bâche žiedų (Fleurs parmi les Fleurs) confronte le corps de la femme avec la Nature. Thème dix mille fois exploité me direz-vous et vous aurez en cela parfaitement raison mais les photos de Dichavičius ont quelque chose de différent de ce que l’on a l’habitude de voir sur le sujet. Le plus souvent le nu photographié dans le paysage apparait comme incongru et artificiel. Cette impression est le plus souvent due au choix des modèles sortis tout droit des studios des photographes et aux poses composées et attitudes peu naturelles qu’on leur demande de prendre. Le fait est que le genre s’est avec le temps fortement déprécié. Dans cette série de clichés tous en noir et blanc où règne une atmosphère surannée, Dichavičius lui redonne ses lettres de noblesse. Les nus apparaissent en totale symbiose avec les sites naturels dans lesquels ils apparaissent. Le choix des modèles et leur comportement naturel y est pour quelque chose.
En contemplant les photos de Dichavičius, j’ai immédiatement pensé aux photos prises un siècle plus tôt par l’américaine Anne Brigman, photographe à l’esprit libre, seule membre à l’ouest du Mississippi du groupe de la Photo-Secession fondé par Alfred Stieglitz, qui photographiait des nus dans les montagnes de la Sierra Nevada de Californie.
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regards croisés photographie et peinture : Anne Brigman (1869-1950) ou la recherche de la symbiose avec la Nature
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Née à Hawaï, Anne Brigman a déménagé en Californie quand elle avait seize ans. Peintre de formation, elle se tourne vers la photographie en 1902, année où Alfred Stieglitz l’invite à rejoindre le mouvement de la Photo-Secession dont elle sera le seul membre féminin. Ses clichés les plus célèbres ont été pris entre 1900 et 1920 et mettent en scène des nus féminins dans un contexte naturaliste. Anne Brigman s’est souvent représentée elle-même dans ses images. Elle retouchait ses négatifs à la peinture et au fusain pour mieux exprimer l’esprit du sujet qu’elle voulait représenter. Plus récemment, ses photographies ont été considérées comme une déclaration de principes féministes, l’expression d’une aspiration à une sorte de liberté inaccessible. A une époque où le modèle de la femme américaine était la femme modeste, s’occupant de la maison et s’épanouissant dans la maternité, Anne Brigman courait la sierra en pantalon et n’hésitait pas se mettre a nu sur ses photographies.
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LE PICTORIALISME EN PHOTOGRAPHIE
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le Jorat dans le canton de Vaud par Gustave Roud : littérature et photographie.
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Le fonds photographique de Gustave Roud (1897-1976), conservé par le Département des manuscrits de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCU), est composé de plus de 10.000 images, il a été très peu exploité jusqu’à présent. Indissociable de l’œuvre poétique de Roud, son œuvre photographique contient des richesses méconnues dans le domaine de l’histoire quotidienne du Canton de Vaud entre 1915 et 1970 : Travaux des champs et vie rurale du plateau vaudois; paysages du Jorat et de la Broye. Les grands acteurs culturels du 20ème siècle romand (René Auberjonois, Georges Borgeaud, Maurice Chappaz, Jacques Chessex, Philippe Jaccottet, C.F. Ramuz, Steven-Pal Robert) sont également présents.
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le New-York des années 1890-1917, du pictorialisme à la photo-sécession et à l’autonomie.
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Alfred Stieglitz a étudié la photographie en 1883 à Berlin. De ses photographies, on retiendra les très beaux clichés de New York sous la neige ou dans la brume présentées ci-après comme Winter Fifth avenue, The Flat iron (1902) ou Spring showers (1902) sur laquelle un arbre isolé et penché se détache avec précision sur un paysage flou, ou bien encore Horses (1904). De Paul Strand on retiendra le portrait saisissant d’une femme aveugle Blind(1916), de Gertrude Käsebier Spring, ou d’Edward Steichen The Flat iron(1909), une sublime épreuve à la gomme bichromatée bleu-vert qui confère au cliché la charge poétique d’un tableau impressionniste..
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images d’un monde évanoui – années 1904 et 1905.
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Entre 1904-1905, l’une des plus luxueuses publications de photographies par plaques en France et en Europe était L’Épreuve Photographique. Publié à Paris, il ne se satisfaisait pas d’être identifié comme un simple journal photographique et se présentait comme un « portefeuille périodique de grand luxe ». Durant deux années, de nombreuses photographies primées dans les cercles pictorialistes français et européens ont été sélectionnées et présentées en format surdimensionné (44 x 32 cm), imprimées à la main à la plaque de cuivre (taille-douce ) et héliogravures par l’atelier parisien de Charles Wittmann.
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PHOTOGRAPHES DES DEUX-SICILES
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le portrait de Rosaria Schiffani par la photographe antimafia Letizia Battaglia – (I)
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Cette photo magistrale réalisée en 1993 par la photographe Letizia Battaglia est celle de Rosaria Schifani, la jeune veuve de l’agent Vito Schifani, assassiné le 23 mai 1982 par la Mafia sicilienne en même temps que le juge Giovanni Falcone, membre du « pool » antimafia de Palerme, son épouse et deux autres gardes du corps.
Le 23 mai 1992, trois voitures roulent à vive allure sur l’autoroute qui relie l’aéroprt de Punta Raisi à Palerme. Dans la première voiture qui ouvre la marche, trois agents de la sécurité publique, gardes du corps du juge Giovanni Falcone, membre du « Pool » antimafia de Palerme. Le conducteur est un jeune agent de 27 ans, Vito Schiffani, marié, père d’un petit garçon de quelques mois.
Dans la seconde voiture se trouve le juge Giovanni Falcone et son épouse, Francesca Morvillo, elle même magistrate. A la hauteur du bourg de Capaci, une explosion terrible retentit ….
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Franco Zecchin, un photographe contre la Mafia – (I).
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« Notre arme était l’information et nous l’avons utilisée pour briser la transmission d’une culture diffuse du renoncement, de la soumission, du silence, de l’omertà. Nous avons montré aux jeunes la réalité dévastatrice de la mafia, en contraste avec les stéréotypes littéraires et romantiques qui alimentaient le mythe d’une mafia « bonne », qui respectait un code d’honneur, qui défendait et soutenait les plus faibles, en leur garantissant des services que l’état leur refusait. Nous avons cherché à retirer à la mafia le consensus des nouvelles générations » – Franco Zecchin, 1966.
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Franco Zecchin, un photographe contre la Mafia – (II).
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En 1975, je me suis installé à Palerme, où j’ai commencé à travailler avec Letizia Battaglia et un groupe de photographes qui suivaient les faits divers de la ville pour le journal ‘L’Ora’. À Palerme, j’aimais le bruit, la confusion qui règne dans les rues, la chaleur, la lumière, le plaisir qu’ont les gens de se rencontrer, de parler, d’organiser, de manifester. Je connaissais l’existence de la mafia, mais je ne pouvais pas encore avoir une idée précise de ce que c’était.
Mon premier homicide fut celui de Benedetto D’Atola, abattu le soir du 9 juillet dans le quartier de la Ziza. Je me rappelle une course folle en voiture dans le trafic de l’après-midi, une foule curieuse en cercle, certains fumaient, d’autres plaisantaient ; des femmes, des enfants, qui se frayaient un chemin vers les premiers rangs, des policiers qui mesuraient, des journalistes qui prenaient des notes, des voitures de police qui arrivaient ou repartaient….
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« Olive et bulloni » (olives et boulons) – photographe Ando Gilardi (1921-2012)
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Les images réalisées durant les années cinquante et soixante sont le témoignage d’un voyage réalisé dans un pays en transition, entre la reconstruction d’après-guerre et le début de l’essor économique. «J’ai eu la grande chance d’avoir photographié « pieds nus », il y a un demi-siècle, d’avoir réalisé les derniers documents photographiques sur la fin, disons l’extinction des trois grandes classes du prolétariat italien, celle des ouvriers, celle des employés de la terre et celle des paysans pauvres » a-il déclaré à un journaliste. L’Institut culturel italien de Paris lui a rendu hommage avec l’exposition »Olive & bulloni » (Olives et boulons) : Le travail des paysans et des ouvriers dans l’Italie de l’après-guerre (1950-1962)», qui s’est tenue du 7 juin au 24 août 2012.
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portraits de femmes par Ferdinando Scianna, photographe sicilien
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« Pour moi, photographier la Sicile, c’est comme une redondance verbale. J’ai commencé à prendre des photographies vers l’âge de 17 ans et la Sicile était là. J’ai commencé à prendre des photos parce que la Sicile était là. Pour la comprendre, pour essayer de comprendre, à travers les photographies, ce que signifiait être Sicilien. C’est la question obsessionnelle que se posent les Siciliens sur eux-mêmes et sur la terre à laquelle ils appartiennent. Question qui perdure, peut-être de façon encore plus obsessionnelle, quand on quitte la Sicile. Et pendant longtemps, partir et être Sicilien c’était, et c’est encore souvent le cas, quasiment la même chose.
Quand on part, naît l’obsession de la nostalgie, de la transfiguration des souvenirs, des retours d’autant plus rêvés qu’ils sont impossibles. Jusqu’à transformer tout cela en une rancœur, presque une autre fugue. On tente de l’oublier cette Sicile, on interroge et on explore sans cesse le monde pour finalement découvrir que le regard que nous posons sur lui est, sans équivoque aucune, celui de nos yeux de Siciliens. Pour moi, et aussi peut-être pour toute la génération à laquelle j’appartiens, je pense que le thème du souvenir était, quoique de façon tout à fait inconsciente, très présent même quand je vivais en Sicile. »
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Galerie
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