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ARTICLES PUBLIES SUR LE THEME DE L’ORIGINE DES NOMS DE LIEUX
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Toponymie : histoires de dol ou naissance d’une passion…
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La toponymie, (du grec tópos, τόπος, lieu et ónoma, ὄνομα, nom) est la science qui étudie les noms de lieux, ou toponymes, en étudiant leur signification, leur étymologie, leur évolution dans le temps. Son champs d’application est vaste puisqu’il recouvre l’ensemble des noms de lieux habités (villes, bourgs, villages, hameaux et écarts) et l’ensemble des noms de lieux attribués aux espaces naturels non habités qu’il concerne le relief (oronymes), l’élément liquide (hydronymes). Il concerne également les noms attribués aux voies de communication (odonymes, ou hodonymes), que les noms de lieux qui concerne des emplacements de surface restreinte (villa ou Ferme, ensembles immobiliers) : les microtoponymes.
Avec l’étude des noms de personnes (anthroponymie), elle est l’une des deux branches principales de l’onomastique (étude des noms propres), elle-même branche de la linguistique.
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Liste alphabétique des noms de lieux ayant fait l’objet d’un article
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Dans les listes qui suivent, cliquer sur le nom de lieu en gras pour visualiser l’article. Les noms de lieux de l’Arpitanie (domaine franco-provençal) et des régions voisines sont en vert et ceux du domaine celtique européen sont en bleu.
- Bardenac ( Barde-nac ) : localité en Charente-Maritime et en Dordogne (FRA).
- Bardoneccia ( Bar-do-necchia ) : localité dans la province de Turin dans le Piémont (ITA).
- Bardouville ( de Barr-dol (sommet du méandre) + ville = le village du mont du méandre ) localité de Seine-Maritime située sur un promontoire dominant les Boucles de la Seine normande. (FRA)
- Chandolin village au nom ancien Eschadulyns en 1250 ( issu peut-être du germanique ask, Esche : frêne + au : prairie humide, marécage, accolé à un dol / dulyns : méandre ou par extension terre cultivée dans la courbe d’une rivière ). A noter la présence d’un lieu-dit Plaine Madeleine, un alpage d’altitude. Fait partie de la commune d’Anniviers dans le Valais (CHE).
- Delu ( de dol = méandre ), lieu-dit situé en bordure d’un ancien méandre de l’Arve et à proximité de deux lieux-dits Doucet et Bois de Doucet ( Dol-ceton = bois du dol ) sur la commune de Scientrier en Haute-Savoie (FRA).
- Dollay et le moulin Dollay ( de courbe, méandre et par extension terre cultivée dans la courbe d’une rivière ) lieux-dits situés dans un méandre de la rivière La Filière dans la commune de Groisy en Haute-Savoie (FRA).
- Dolau : île située entre 2 bras de la rivière Aeron et Dolau-Cothi, Dolau-Gleision ( les méandres verts ) et Dolau-Gwyrddon (les méandres verts) : villages du Pays de Galles (GBR)
- Crêt Dolet, ( crêt de forme arrondie ) nom d’une d’une petite éminence arrondie dominant le village de Menthonnex-en-Bornes en Haute-Savoie (FRA).
- Dolgwm : deux villages du Pays de Galles (GBR).
- Dolomieu ( de dol = méandre ou île ) commune traversée par le ruisseau de Pomarel en Isère (FRA)
- Doucet et Bois de Doucet ( Dol-ceton = bois du dol ) à proximité du lieu-dit Delu ( de dol = méandre ), lieu-dit situé en bordure d’un ancien méandre de l’Arve sur la commune de Scientrier en Haute-Savoie (FRA).
- Echandelys anciennement Chandelis, commune du Puy-de-Dôme (FRA).
- Frontenex ( Front-e-nex ) en Haute-Savoie (FRA), hameaux d’Annecy-le-Vieux et Faverges.
- Ker-zun-ou ( du breton sun-a = marais où la terre vous aspire et vous « suce » ), lieux-dits dans les villages de Poludergat et Saint-Ségal en Bretagne dans le Finistère (FRA).
- Madeleine ( Ma-doleine en relation avec la présence d’un dol = méandre ), lieu-dit bordant un ruisseau homonyme : le ruisseau de la Madeleine près du village d’Arenthon en Haute-Savoie (FRA)
- Madeleine, ruisseau de la Madeleine, affluent de l’Arve sur les communes d’Ayse et de Bonneville en Haute-Savoie (FRA).
- La Madeleine ( Ma-doleine en relation avec dol, terre cultivée par extension du méandre cultivé ), pâturage du Val Moiry à Grimentz, district de Sierre dans le Valais (CHE).
- Plaine Madeleine, alpage d’altitude. Fait partie de la commune d’Anniviers dans le Valais (CHE)
- Madulain, commune suisse située dans une courbe de l’Inn dans le canton des Grisons ( district de Maloja – Haute-Engadine ).
- La Mandallaz ( peut-être mene-dol, montagne du dol ) car au pied de cette montagne dominant la plaine d’Annecy (Haute-savoie) se trouve sur la commune d’Allonzier-la-Caille un lieu-dit Mandallaz où se trouve quelques fermes en bordure d’un étang de forme circulaire. Le nom serait monté du dol au sommet de la montagne. (FRA).
- Pointe de Mandallaz, (de l’ancien français muer, remuer issu du latin mutanda et mutare, mouvoir, déplacer, lié à remue, petit chalet d’alpage en patois savoyard manda). Cette pointe du massif des Aravis en Haute-Savoie domine un alpage encore aujourd’hui très utilisé (FRA).
- Nax ( ex Nas au XIe siècle ) localité en dans le Val d’Hérens, canton du Valais (CHE).
- Rache (La) (lieux d’essartage par la mutation du ss en ch dans le Valais en Suisse) à Ajent, aux Raches, lieu-dit situés au Agettes dans la localité de Sion, Rèche ou Raiche, un hameau de Chandolin dans la localité d’Anniviers, Reschy ou Rèche, hameau de Chalais ( Ressi en 1200 et Ressy en 1301) , lieux-dits tous situés dans le Valais (CHE)
- Resse ( longue bande étroite de terrain semblable à une lame de scie découlant du vieux français fesse, fasse = scie lui-même issu du latin resecare = couper, tailler, rogner, trancher, diviser ) – Les Resses à Poisy (Haute-Savoie)
- Seigne, ( col de la … du gaulois siglen, marais ). Col situé entre la vallée des Glaciers (FRA) et le Val Veny en vallée d’Aoste (ITA) sur le chemin duquel on traverse un écheveau de petits ruisseaux et des sagnes ( zones humides ).
- Seignelay ( *siglen-iacos = lieu ou il y a des marais, Selenayum au XVe siècle ), nom de lieu dans l’Yonne (FRA)
- Seythenex (Seyth-e-nex ) localité en Haute-Savoie (FRA) près de la commune de Faverges et du village de Frontenex.
- Sillegny ( *siglen-iacos = lieu ou il y a des marais ), localité de Moselle (FRA).
- Sillingy ( *siglen-iacos = lieu ou il y a des marais ), localité de Haute-Savoie où effectivement il y a un marais (FRA).
- Silinou ( silin-ou, les marécages avec le suffixe pluriel breton -ou ) dans le village de Penmarc’h en Finistère (FRA).
- Sugn-draeth ( marais de grève du gallois sugn-o : sucer ) lieu de sables mouvants au Pays de Galles (GBR)
- Sylans ( lac de … anciennement Lacus Silani en 1144 et Sillans en 1522 ), lac d’où on explorait la glace en hiver pour l’expédier à Paris situé sur le scommunes de Poizat et Neyrolles dans le département de l’Ain (FRA).
- Talabar ( Tal-a-Bar, le Front de la barre, de la falaise ) du patois savoyard bara : tas de pierre et des gaulois *barro, hauteur, colline, sommet et Tal : front, face, protubérance pour un lieu situé sous une barre rocheuse et sur un falaise au bord du lac d’Annecy sur la commune d’Annecy-le-Vieux en Haute-Savoie (FRA).
- Ker-zun-ou ( du breton sun-a = marais où la terre vous aspire et vous « suce » ), lieux-dits dans les villages de Poludergat et Saint-Ségal en Bretagne dans le Finistère (FRA).
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Toponymie : la chasse aux dols en Arpitanie et ailleurs…
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*Arpitanie : terme désignant l’aire linguistique à cheval sur plusieurs pays européens ayant la langue romane arpitane en commun, c’est à dire le franco-provençal. L’aire géographique est constituée des provinces française du Lyonnais, du Forez, du Mâconnais, de Bresse, de Savoie, de Franche-Comté et du Dauphiné, les cantons de la Suisse romande, le Val d’Aoste et une partie du Piémont en Italie. Il est également employé dans deux petites localités des Pouilles, Faeto et Celle di San-Vito, vestiges d’une ancienne colonie suisse. Au nord de cette aire se trouve une zone mixte où les parlers sont intermédiaires entre le français et le francoprovençal : Chalonnais, Franche-Comté, Jura suisse. Précisons que jusqu’à l’invasion romaine menée par Jules César, une grande partie de cette région était terre celtique occupée par un peuple du nom d’Allobroges, « les gens d’ailleurs » de allo « étranger » et broga, « peuple » et que de nombreux noms d’origine celtique se sont maintenus de ce fait dans les noms de lieux.
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Toponymie : origine des noms de lieux Nax dans le Val d’Hérens (Valais) en Suisse et Frontenex dans les deux Savoies…
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En 1970, paraît à Rennes, aux Editions Armoricaines, un petit fascicule écrit par un linguiste spécialiste de la langue bretonne, le chanoine François Falc’Hun (en collaboration avec Bernard Tanguy). Dans cet essai l’auteur signale une confusion souvent établie en breton pour la prononciation de h, x, r, rh, rx, etc… C’est ainsi que le mot breton êr (air) peut être interprété selon la prononciation comme erh ou erc’h (neige), le mot neh comme nec’h (hauteur) et le mot ler (cuir) comme lec’h (place, lieu)..
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Toponymie : les toponymes Madeleine et Mandallaz…
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Si cette explication me semble plausible pour les lieux qui constituent des zones d’alpage et de « remue », en particulier la Pointe de Mandallaz située dans le massif des Aravis, elle me semble inadaptée pour les lieux situés à faible altitude et pour les lieux d’altitude ne comportant pas d’alpages. Une reconnaissance sur le site de la Montagne de Mandallaz au-dessus d’Annecy, site rocheux et boisé montre qu’il n’a jamais pu servir de zone d’alpage et que l’altitude des terrains découverts qu’il surmonte (770 m) permet l’habitat permanent.
Il existe d’autre part sur le flanc ouest de cette Montagne un hameau nommé Mandallaz implanté en bordure d’une zone marécageuse, avec indication de la présence d’un étang, dont les rives courbes sont occupées aujourd’hui par des prairies.
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Toponymie : Raisses, Resses, Raiches, Rèches et Serra …
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Les lieux-dits dénommés Les Resses, à ne pas confondre avec les lieux-dits Rasses ou Rassettes, sont relativement nombreux dans le domaine franco-provençal. On les trouve le plus souvent sur des terrains en pente, boisés ou semi-boisés, en bordure de ruisseaux ou de torrents. Très souvent ces lieux-dits marquent l’emplacement d’une ancienne scierie. En patois franco-provençal, la resse ou raisse désignait en effet une scie actionnée par une roue hydraulique. Le mot se prononçait raissi, reissa et était issu du vieux français resse, rasse, « scie » avec les dérivés ressier, rassier, « scier », resse, raisse, « scierie », mot issu lui-même du latin resecare, « couper, tailler, rogner, trancher, diviser », ayant pris par extension le sens de « scier ». Certains linguistes le font également descendre du latin scindere* « fendre ». Ces deux verbes latins contiennent tous les deux la racine indo-européenne.
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Toponymie de l’Arpitanie : sagne, seigne, sigle, sillingy, silans
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Les lieux-dits construits à partir de Sagne ou les Sagnes sont très fréquents. Sagne est un nom générique pour désigner les lieux humides, les marécages, les lieux où l’eau stagne, «prairie recouverte d´eau croupissante, marais abondant en joncs» (Pégorier) et par extension, les lieux où poussent les laiches ou carex, au point de désigner ces plantes elles-mêmes. C’est ainsi que la sagne est aussi un des noms communs d´une plante aquatique, la massette d´eau (Typha sp.), dont les feuilles séchées servaient jadis à rempailler.
C’est ce nom commun qui serait à l’origine des noms de lieux en Sagne, Sagnes, Sagneta, Sagnettaz, Sagnettes, Sagneule, Sagny, Saignatte, Saignattes, Saignes, Saigneules, Saignolat, etc…
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Toponymie de l’Arpitanie : Talabar et sa pierre Margeriaz (lac d’Annecy)
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Talabar fait partie des quelques noms de lieux des environs d’Annecy pour lesquels aucune explication étymologique n’a été donnée. Charles Marteaux, dans son essai publié en 1939 par l’Académie Florimontane intitulé « Répertoire des noms de lieux de l’arrondissement d’Annecy d’après le cadastre de 1780 » n’y fait pas allusion. Pourtant le site qui porte ce nom possède des caractéristiques physiques très particulières : il surplombe une barre rocheuse dominant le lac au pied des premiers contreforts du Mont-Veyrier et est parfaitement visible d’Annecy. Sur la carte IGN au 1/25.000e ce sont ces pentes boisées supérieures parfois trouées par une prairie qui portent ce nom mais à Annecy on parle couramment du « Rocher du Talabar » ou du « Talabar » pour désigner la barre rocheuse elle-même ou l’étroite bande de terrain qui la sépare du lac. Ses parois ont été équipées de voies d’escalade et sont illuminées la nuit par de puissants projecteurs pour les mettre en valeur.
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